Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
__________________ENCORE ET ENCORE DES NOUVELLES VIDEOS ICI !! _______________Tour en moto à Can Pho, Prière des moines bouddhistes ...

dimanche 26 juillet 2009

Le toit du monde ... presque 2

T'es encore là ? tu veux savoir si je L'ai fait, tu te dis "il se foutrait pas un peu de ma p'tite tronche avec son toit du monde ?"
Non tu ne triches pas, tu lis tout ce post jusqu´au bout pour savoir si je L'ai fait.

Aller en haute altitude, ça demande de s'acclimater, sinon c'est direct le méchant mal de tête, le manque de souffle, et du coup tu marches en montagne comme Michael J. (paix à son nez) danse : en marche arrière !
Avoir passé quelques jours à Quito puis à Latacunga, ça aide déjà un peu : 2800 mètres c'est encore modeste, mais y vivre quelques jours de façon normale est déjà un début.

Pour s'acclimater vraiment, direction la lagune de Quilotoa, un lac au fond d'un ancien cratère de volcan.
Un premier bus, soft mais bondé, pour arriver à Zumbahua en traversant des paysages magnifiques, peuplés d'indiens au costume traditionnel (pour les femmes, les mocassins avec chaussettes hautes, la jupe malgré le froid, le fameux chapeau, un châle de couleur ...).
A Zumbahua, absolument tous les habitants s'improvisent taxis, tous les pick-ups nous proposent la virée vers Quilotoa pour 3$. Comme d'habitude un "no gracias" suffit, pas d'insistance.

D'abord on arpente le marché typique de Zumbahua, et on finit par céder à la tentation de s'attabler à un petit étal, pour manger un plat typique. Il y a du vent, il fait froid, les étals sont fabriqués avec trois bouts de bois et une vieille bâche, les tables ont dû connaitre le temps des Incas, les chiens traînent partout pour trouver un morceau à manger, on croise souvent un enfant, ou une vieille femme, plié en deux sous un énorme sac de légumes ...
On jette un coup d'oeil au contenu des marmites, à ce que mangent les locaux déjà attablés, à l'hygiène globale de l'étal (normes occidentales à oublier pour éviter de devenir anorexique), et finalement on fait LE GESTE : on en choisit un, on s'assied, on essaie de se faire expliquer ce qu'on va manger. Forcément on nous sert autre chose que le plat alléchant (ou tout juste rassurant) qu´on avait vu dans l'assiette d'un local.

Mais on est bien, là dans la vraie vie des vraies gens. D'ailleurs les deux femmes qui nous servent, la mère et la fille, ont l'air contentes d'avoir comme clients des visages pâles qui ont déserté les restaurants trop touristiques. On finit une assiette qui nous tiendra au corps pendant de très longues heures, l'étal manque de s'envoler.

On se met en route juste pour prendre quelques photos du canyon, avec l'intention de monter dans un pick-up pour rejoindre Quilotoa, et finalement on rencontre Alex, français qui travaille ici quelques mois, et Natalia, équatorienne. Ils nous assurent qu'en trois heures de marche c'est une affaire réglée.
Va pour la marche, malgré le gros sac sur le dos. Sous la pluie quasiment tout le long, en traversant des paysages et des couleurs superbes.




En fait c'est sympa de marcher sous la pluie : on l'oublie tant qu'on a des choses à se raconter, elle donne une ambiance différente et des couleurs nouvelles dès qu'un rayon de soleil s'y ajoute. Quand on ne discute pas on se perd dans ses pensées, encore plus que dans une randonnée au sec. Les gouttes qui tombent bruyamment sur la capuche donnent presque le rythme de la marche.
Finalement on craquera à 3km du but (oui je t'entends penser tout haut : "quand même c'est ballot, hein quand même ! hein c´est ballot ?") et on montera à l'arrière d'un vieux camion typiquement équatorien, avec le long rondin de bois dans l'axe pour se cramponner.

Quilotoa est donc au sommet, à 4000 mètres. Le choix ne manque pas pour se loger, tous les habitants transforment leur maison en "cabañas". Un d'eux a la gentillesse de nous indiquer l'existence d'une auberge au fond du cratère, au bord du lac, alors qu'on vient de refuser son offre.
C'est ça les équatoriens : on cherche à faire du business gentiment, sans arnaque, et on est TRES bon joueur quand le client potentiel refuse d'acheter. Pouvais-je mieux démarrer ce tour du monde ? Je n'ai jamais vu ça ailleurs, d'après Alex ce serait en train d'évoluer légèrement. VAS-Y je t'ai dit, vas en Equateur, plus vite que ça !!!





On atteint le bord du cratère en descendant un corridor étroit creusé dans la roche, et soudain le miracle s'offre à nos yeux : un cratère énorme, très vert, et rempli d'un lac. Juste impressionnant. Aucun mot approprié ne sort, si ce n'est : " 'tain la vaaaache, ouaaaah !!!! ". On entame la descente par un tout petit chemin, pour arriver au bord du lac et à la fameuse auberge : une sorte de ferme en torchis, avec quelques chambres individuelles. Pas d'électricité, pas d'eau, pas le moindre système même artisanal de douche, mais des vrais lits avec draps !
Il fait vite noir et très froid dans ce vent glacial. Dîner à la bougie dans la pièce où vit la petite famille : une jeune fille, sa mère et son bébé. Je récupère une bougie pour ma chambre, cale la porte avec mon sac à dos pour éviter de dormir aux quatre vents, et m'endort avec trois couches de vêtements et autant de couvertures. Moment idéal pour écrire, à la bougie et dans le bruit du vent qui aimerait forcer ma porte.

Le lendemain je me réveille la tête explosée, je devrai me contenter d'un peu d'eau du lac sur le visage. On se remet en marche, en essayant de trouver le chemin pour faire le tour du cratère. Remontée sportive sur la crête et superbe marche, avec d'un côté le vide et le lac, de l'autre côté le vide aussi et des paysages colorés.
Finalement l'heure avance et il faut se rendre à l'évidence : il est trop tard pour boucler le tour entier. Pas question non plus de faire marche arrière et redescendre ce qu'on a péniblement monté. Donc sans carte et sans aucune idée de ce qu'on va trouver, on quitte le cratère par le premier chemin disponible pour rejoindre la vallée. Forcément on avait tout faux. Nous arrivons dans un village inconnu à 17h, où nous sommes vite l'attraction. A travers deux fenêtres je vois un homme d'âge mûr courir comme un enfant excité, dès qu'il passe le coin et arrive devant nous il se met à marcher doucement en sifflotant, l'air pas plus curieux que ça pour cacher son excitation juvénile.

L'unique chauffeur de l'unique camion du village profite de notre situation et nous fait payer assez cher ses services, pour nous ramener à Zumbahua, d'où l'on prend in extremis un bus de nuit pour Latacunga. Longue et belle mais incertaine journée qui se finira bien dans le lit douillet de notre hôtel.
Ah c'est pénible ces histoires qui se finissent toujours bien, on se croirait devant un Disney, pfff !

Une journée de glande plus tard (tiens il faudra que je raconte une journée off d'un backpacker), rencontre de deux nouveaux copains canadiens, Ernesto et Samir, et départ pour le Cotopaxi et la promesse de ses 5897 mètres, "accessibles même aux novices" comme disent toutes les agences qui vendent les treks organisés. On en reparlera ...


Le 4x4 s'arrête à 4500 mètres, en guise d'apéritif nous avons droit à une montée pénible au refuge à 4800 mètres, avec tout le barda sur le dos.
C'est fou, on n'est qu'au refuge, on n'a presque rien fait, mais on est déjà aussi haut que le Mont-Blanc. D'ailleurs au refuge les gentils touristes d'une journée en jean-basket se mèlent aux montagnards prêts à en découdre (ben nous quoi, rhaaaa suis un peu !) .

On nous gave comme des oies, on enfile les baudriers, les pantalons et sur-pantalons, et on part crampons à la main s'entraîner sur le morceau de glace le plus proche. Sur un rocher, 30 mètres au-dessus, un loup nous observe. L'en a vu d'autres le lobo, pas de quoi hurler pour si peu !





On dîne alors que le déjeuner a à peine passé le stade du gosier, et on va se coucher, chacun guidé par sa lampe frontale.
C'est long une demi-nuit quand on se couche à 19h, et qu'on ne ferme pas l'oeil une seule minute jusqu'à minuit, l'heure fatidique du réveil : bruit, froid, inconfort ... sans oublier le concert audio-gastrique dans le dortoir, dont je pourrais aisément, en toute objectivité et sans prétention, m´auto-désigner le chef d´orchestre. Hé hé.

Mais ça y est, l'éternité a une fin et le signal de se lever est donné. Petit-déjeuner copieux alors que le déjeuner est dans l'estomac et le dîner dans le gosier, on enfile tout le matériel, et on sort du refuge. Je lève les yeux au ciel, je n'ai jamais vu les étoiles d'aussi près, c'est juste fascinant. On se lance dans la nuit noire, loupiote au front, crampons dans la main gauche et piolet dans la main droite.

Atteindre le glacier est déjà une première épreuve. J'ai calculé environ 30 cm par seconde donc 1,2 km par heure. Le sol se fait blanc, la terre boueuse fait place à la glace, nos pieds s'arment de dents tranchantes, on s'encorde en deux groupes de trois, et on part ... INTO THE WILD.
Marcher sur une montagne qu'on sait énorme, être engoncé dans sa tenue, ne pas voir à plus de 2 mètres, balayé par le vent et la neige, exténué dès le début. Assez effrayant si on n'était encordés à un guide très pro, et s'il n'y avait devant et derrière nous d'autres groupes. Un défilé de petites loupiotes dans la montagne, beau à voir par moments, démoralisant quand certaines loupiotes se baladent beaucoup mais alors beaucoup plus haut que nous sans être pour autant arrivées. Par moments on confond les loupiotes les plus hautes avec les étoiles.

On entame une marche interminable et crevante, encordés mais chacun terriblement seul dans sa capuche et le bruit du vent. On n'y voit rien et heureusement : en plein jour la raideur de la pente nous aurait déjà découragés. La seule chose que j'ai bien vue est une crevasse large de seulement 50 cm mais d'une profondeur effrayante. Le chemin passe à 10 cm de l'ouverture de la crevasse.

Les arrêts sont de plus en plus fréquents mais trop courts. Le guide n'aime pas s'arrêter. De temps en temps je me retourne pour voir les lueurs des villes au loin, et les étoiles aussi, mais je risque de chuter à chaque fois. La fatigue ajoutée au vide qui menace au bord du chemin n'autorisent pas beaucoup de distraction. Je passe à peu près 6 heures à regarder mes pieds, enfin sauf quand le vent balaye la neige à l'horizontale et m'oblige à porter la cagoule intégrale, qui réduit mon champ de vision à la lunette d'un char Clémenceau.

Pendant les deux dernières heures, je passe chaque mini-pause les genoux à terre. Difficilement expliquable alors que les jambes ne tirent pas trop et que le souffle est bon. Je n'aurais pas oublié de boire un peu ?!? Le mental aussi est moyen, atteint par la difficulté très supérieure à ce qui était annoncé. Et peut-être aussi par ma position de dernier de cordée, qui me donne l'impression mathématiquement fausse mais mentalement plombante, d'être à la traîne.
Je chute lourdement et fais tomber Valérie, le guide nous retient immédiatement. Je perds un gant qui dévale, la pente est impardonnable. Deux gants à la main droite, un seul à la main gauche, je déguste.
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Le soleil se lève doucement, la pente inquiétante se dévoile sous nos pieds et plonge dans la mer de nuages qui s'est déroulée. D'un côté de ce tapis ouateux, l'ombre du Cotopaxi dessine un triangle gigantesque, de l'autre côté surnagent les autres sommets titanesques.



Passage d'un goulet très technique, quasi vertical. On plante le bout des pieds et le piolet dans la glace pour se hisser péniblement. Pendant un moment je me retrouve coincé au milieu de la paroi, les mollets en feu. Une fois l'obstacle passé, la fin de la marche est un régal, le mental fait un bond et le soleil nous réchauffe malgré l'altitude.

Derniers mètres, excitation, émotion. La fatigue est oubliée. L'émotion est décuplée lorsqu'un groupe qui entame la descente nous adresse ses "félicitaciones", on prend conscience de ce qu'on est en train de faire, et de l'endroit magique où l'on se trouve.

Ca y est, plus possible de monter plus haut, c'est vraiment le sommet. 5897 mètres. Le plus haut volcan actif du monde. Je l'ai fait.
Il fait même assez bon, je peux enlever la cagoule et une épaisseur de gants pour prendre des photos. Malheureusement le cratère est quasi-invisible, rempli d'un épais nuage comme souvent. Mais le spectacle autour est grandiose, cette mer de nuages hérissée d'autres sommets, dont le Chimborazo à 6300 mètres.



On redescend très vite, au bout de 15 minutes, en prenant soin de féliciter les cordées qui arrivent après nous.
Et on découvre le paysage que l'on a traversé toute la nuit sans le voir. Crevasses béantes, cathédrales de glace, formes diverses sculptées et caressées par le vent. La pente est raide et douloureuse pour les genoux. Le vide menace toujours. Je fais un faux pas, blocage instantané et viril du guide derrière moi. Juste pro.
On rentre au refuge, un peu défaits par la nuit blanche et l'effort, mais heureux de l'avoir fait.
Le guide propose en rigolant de monter sur le Chimborazo le lendemain. Je réponds : "Tal vez el próximo año*".

C´est ça, tal vez.

*Peut-être l´année prochaine.
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mardi 21 juillet 2009

Le toit du monde ... presque

¡ Hola amigos !

Adios la dolce vita sur la côte Pacifique, ses cocktails descendus en admirant la pêche sportive et impitoyable des pélicans.
Buenos dias les journées plus hard dans la Cordillère des Andes, avec ses kilos sur le dos, ses courbatures dans les jambes, son froid qui prend au visage, le souffle très court à cause de l'altitude ...
On a payé pour en chier, non ? Ben voilà, faut pas râler, on a eu ce qu'on cherchait.

Donc direction Latacunga, en plein milieu de la Cordillère, le long de la Panaméricaine. On change de région comme ça, aussi facilement, en une phrase ? Non quand même ce serait trop facile. Entre deux il y a eu de longues heures de bus.

Un premier trajet entre Puerto Lopez et Guayaquil, une des deux mégalopoles avec Quito.
Rencontre sympa avec un jeune couple français, lui en stage à Riobamba, elle à Miami.
Toujours les innombrables vendeurs qui montent à chaque arrêt pour vendre de tout aux voyageurs peu prévoyants que nous sommes. Boissons, bananes flambées au fromage, plein de choses innommables qui font saliver mais pourraient rapidement gonfler le chiffre d'affaires de l'Immodium.
Et surtout un voyage de 4 heures à TOMBEAU OUVERT : une route sinueuse qui ne décourageait pas le chauffeur d'écraser la pédale (y avait Preguntas Por Un Campeon à la télé ce soir-là ?), des lignes droites mais ondulantes dévalées au maximum du moteur, le bus qui balance de droite à gauche à plus de 100 à l'heure. J'ai rarement peur dans les transports, en avion j'espère avoir des trous d'air pour rigoler un peu, mais là, alors là, là je FLIPPAIS !
"Ah c'est ballot, mon chapelet est dans la soute, à côté de la lampe frontale et des sandalettes. Zut alors ! Bon ben il me reste l'accoudoir, évitons la crampe des 2 mains."

Parions que ce ne sera pas la dernière frayeur. Enfin en cas de défaillance dommageable pour les fauteuils, je pourrai toujours prétexter que j'ai mangé un truc pas clair la veille au marché.

Et un deuxième trajet de nuit depuis le terminal ultra-moderne de Guayaquil jusqu'à Latacunga. Ce chauffeur-là était plus soft, apparemment il n'était pas attendu de pied ferme par Maman pour manger la soupe, mais heureusement qu'il faisait noir et qu'on dormait "mas o menos", parce qu'à chaque fois que j'ouvrais un oeil, je voyais flou (quand un objet devant toi bouge très vite, tu le vois flou, là l'objet c'était l'intérieur du bus). Arrivée à 6h du mat' dans le froid saisissant, et la mine un peu défaite.

Mais tu protestes, petit bloglecteur, ça fait de longues minutes que tu lis ces lignes en craignant que ton boss ouvre subitement la porte de ton bureau, 2 doigts habiles prêts à basculer rapidement sur un autre programme (mince le programme suivant c'est Freecell, dommage ! les congés que tu demandais sentent le roussi ...).
Oui donc, je disais, tu protestes, tu ne sais toujours pas pourquoi Latacunga, enfin pas précisément !!
Tes congés viennent de sauter, donc maintenant on peut prendre notre temps.

A côté de Latacunga, il y a le grand, l'énorme, le majestueux Cotopaxi. C'est un volcan qui culmine à 5897 mètres, mais dont le sommet reste atteignable par des marcheurs pas trop chevronnés, mais après une acclimatation à l'altitude quand même. Déjà arrivé à Latacunga, j'ai mal au nez, un léger mal de tête. Pourtant qu'on n'est qu'à 2800 mètres, donc pas encore très haut et à peine plus qu'à Quito. Finalement ce ne serait que l'air, on reparlera acclimatation plus tard ...


Petite visite de Latacunga, où comme dans toutes les villes, il n'y a quasiment que des églises à visiter, ces églises blanches au style espagnol caractéristique.




Il y a aussi un marché de la viande pittoresque, qui semble faire aussi abattoir sur place, c'est plus simple. Oh là par terre, trois têtes de vaches gentiment alignées, comme c'est mignon !

[entre la ligne précédente et la ligne suivante, je me suis envoyé un burrito au poulet qui me laisse un sourire persistant, je te le dis dans un souci de totale transparence]

Beaucoup de vie commerçante, et un marché ... magnifique. On traverse d'abord la seccion frutas, superbe avec toutes ses couleurs. Puis la seccion comidas, en fait les stands où l'on peut s'attabler pour manger un chugchucaras, plat typique fait de porc très cuit et roussi, patates, pop corn, et un autre ingrédient indéfini. Léger, quoi. On essaiera plutôt dans un petit resto familial, moins risqué.




Parce que sur le marché, avec l'odeur de viande écoeurante qui prend vite, et la vision hallucinée des conditions d'hygiène, on cerne vite ses risques. A côté les vendeuses de jus de fruits sont plus attirantes, mais on n'arrive pas à savoir avec quelle eau ils ont été faits, tant pis on rentrera frustrés à l'hôtel.




Et au bord de la seccion comidas, des terrains de volley, enfin d'ecua-volley : seulement trois joueurs de chaque côté, un ballon de foot gonflé à bloc, un filet si haut que personne ne peut smasher, et tout se joue en passes "collées" mais bien placées, avec des petits sauts gracieux pour faire un rattrapage in extremis ou une passe vicieuse derrière le filet.
Bizarrement le match qui attire le plus de spectateurs est joué par des hommes qui ne sont plus tout jeunes, même plutôt vieux, mais bien conservés et habiles.

En fait ça parie sec autour du match, ça explique tout, les spectateurs sont massés au bord même du terrain, sans recul puisqu'il n'y aucun smash. Je repère un petit moustachu nerveux qui me fait penser à Michel Blanc dans "Marche à l'ombre", le petit magouilleur toujours dans les mauvais coups. Il fait des signes réguliers au meilleur joueur du match, l'air de dire "joue sur celui-là, c'est le maillon faible". Il a sûrement parié gros.


D'ailleurs le maillon faible du match est respecté, les spectateurs restent sages et respectueux malgré l'enjeu. Par contre sur le terrain-même, ça court, ça saute, ça transpire, ça regarde méchamment son coéquipier qui vient de rater une passe tellement évidente, ça râle, ça s'invective, ça engueule l'arbitre qui reste stoïque et se marre malgré le "hijo de puta" qui vient de fuser, le ballon vole sur l'étal de jus de fruits installé au bord-même du terrain (ou l'inverse). Ca vit quoi !





Plus loin un comique au look de playboy en veste de cuir fait son numéro, je ne comprends rien sauf les gestes, et c'est très clairement du gros premier degré en-dessous de la ceinture. Les gamins sont ravis d'assister et d'entendre autant de gros mots. Allez, quelques grammes de cynisme en plus pour eux aujourd'hui.

Comme tu viens de te faire griller une deuxième fois par ton boss (le responsable info arrive pour désinstaller Freecell, va falloir parlementer ou coucher, c'est toi qui vois), je laisse le vif du sujet pour le tout prochain post.

Et je rentre dans notre charmant hôtel pour backpackers, avec son patio intérieur si mignon et convivial, et sa horde de voyageurs venant arpenter le Cotopaxi. Comme nous, tiens, alors ça c'est rigolo !

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mercredi 15 juillet 2009

Bienvenidos a Puerto Lopez, amigo

¡ Bienvenidos a Puerto Lopez, el pais de los pescadores y las officinas de turismo !

Pour écrire mon nouveau post, tu connais un meilleur endroit qu'une terrasse de café, face à l'océan Pacifique, en prenant mon petit-déj' ? Pas trouvé ...

Puerto Lopez c'est un petit bled au bord de l'océan Pacifique, mi-authentique avec ses pêcheurs, mi-touristique avec les tours organisés vers la Isla de la Plata et le parc national de Manchalilla.
La Isla de la Plata, c'est les Galapagos du pauvre. Hé oui les Galapagos étaient sur le programme, mais finalement écartées à cause du prix. Aller aux Galapagos c'est cher, pas inaccessible mais difficile à placer dans un budget de tour du monde. D'après une anglaise rencontrée ici, il y aurait des offres de dernière minute, qu'on n'a pas vues ou pas vraiment cherchées.

Donc direction Puerto Lopez en face de la Isla de la Plata pour voir le fou à patte bleue, l'oiseau symbole des Galapagos, et des frégates. Par contre pas de tortues ni de gros lézards.
D'où le "Galapagos du pauvre".

Et finalement je n'ai même pas mis les pieds sur la Isla, puisque nous avons pris un tour plus modeste avec un pêcheur, qui permettait d'aller voir les baleines en pleine période de reproduction, quelques fous à patte bleue à flanc de falaise, et quelques beaux poissons sur le corail.




Spectacle impressionnant ! Au bout de quelques minutes nous étions le seul bateau sur place, les baleines sautaient toutes les deux minutes, quelquefois à 50 mètres du bateau, puis venaient respirer et jouer à la surface à 10 mètres du bateau.

On a beau l'avoir déjà vu en photo, voir une baleine sauter devant soi et s'écraser dans l'eau dans un splash énorme, ça fait quelquechose !! Par contre pour réussir à prendre des photos, il fallait s'accrocher : la mer était très formée (le trajet en bateau a été sportif ...), et il faut se tenir prêt, le doigt sur l'appareil, pour capter un saut ou une respiration à fleur d'eau, en essayant de cadrer à peu près alors qu'on a du mal à tenir sur place dans le bateau. Mais j'ai un saut dans la boite, yesssss !

Le lendemain visite d'Agua Blanca, communauté socio-écolo-libido-archeologique (rayer la mention inutile) à l'intérieur des terres : chevaux, vaches, cochons en liberté, plantes rares, musée archéologique, baignade dans un bassin d'eaux sulfureuses. Bel endroit.

Et finalement, je me suis fait un tour des plages du sud en VTT. Là j'ai compris qu'on était en saison basse : petits villages charmants mais déserts, deux ou trois hôtels tous fermés, quelques pêcheurs déchargeant leur pêche. L'impression que la vie s'est arrêtée. Je me dis qu'on a bien choisi le moment pour venir à Puerto Lopez : assez de voyageurs pour maintenir une activité et une vie, mais pas trop pour que ça reste tranquille.

Et à Rio Chico j'ai encore trouvé un site écolo-archéologique en bord de mer. C'est chouette de voir que dans un pays si pauvre, qui pourrait être tenté de bêtonner ses côtes avec des hotels, des bars et des restaurants, on trouve beaucoup de communautés authentiques. D'ailleurs à Puerto Lopez beaucoup vivent du tourisme, en tenant une agence, un restaurant, un bar, un hotel, ou en vendant des petites choses dans la rue, mais toujours d'une manière cool.
On nous propose beaucoup de choses dans la rue, mais un "no gracias" avec le sourire suffit, pas de harcèlement. Pas de tentatives d'arnaque non plus, enfin à ce que j'ai vu. Il faut juste modérer les prix des taxis et mototaxis.

A Rio Chico donc, après un gros effort en VTT, je suis assis seul face à la mer, devant un ceviche de calamar et un pur jus de maracuya (fruits de la passion) ... si le bonheur existe ça y ressemblait fort. Si tu aimes le citron, cherche la recette du ceviche, c'est simple mais à tomber par terre !! Avec du poisson ou du calamar, du poulpe, des crevettes ...

Ici c'est l'orgie de jus de fruits : papaye, melon, citron, sandia (pastèque), maracuya (fruits de la passion), tomate de arbol, naranjilla, orange, frutilla (fraise) ...
Et l'orgie de poissons, cuisiné sous toutes ses formes et accompagné de riz, légumes, boulettes de banane verte. J'en rajoute ou t'as déjà plus de salive ?

A côté de ça, déjà des petites habitudes au bout de quatre jours ici :


Tous les matins, la pêche de la nuit arrive sur la plage, avec des poissons très variés et gros, et un petit monde à part : pêcheurs qui négocient avec les acheteurs, la pesée, les vendeurs de fruits ou jus de fruit au milieu de tout ça, les poissons éviscérés directement sur le sable. Je dois déjà arriver à 100 photos ...




Et toutes les nuits de belles rencontres, dans un bar de plage en particulier, avec des voyageurs essentiellement mais aussi des locaux : Irlande, Colombie, USA, Espagne, Allemagne, Belgique, Finlande, Argentine, Angleterre, Australie ... j'en oublie.

Ici les voyageurs arrivent, se plaisent mais repartent vite à Quito ou Guayaquil, donc les têtes changent vite. D'ailleurs aujourd'hui nous quittons nous aussi Puerto Lopez pour Latacunga, dans la Cordillère des Andes, pour grimper sur les énormes volcans. Presque à regret, je commençais déjà à me sentir chez moi, après 4 jours de dolce vita.

J'allais oublier : le trajet en bus pour venir ici a été pittoresque, le long de la côte Pacifique et dans les terres, dans un vieux bus pourri qui fait des bruits inquiétants, avec l'alternance de paysages magnifiques et de villages très pauvres, un petit coup d'oeil par la vitre à chaque arrêt pour vérifier qu'on ne pique pas nos sacs dans la soute, l'assistant du chauffeur qui monte sur le toit en pleine course pour préparer l'arrêt suivant qui ne doit pas durer plus de 2 secondes, les rapaces qui tournent dans le ciel, les vendeurs qui montent pour proposer des petites patisseries ...

Aurais-je oublié de parler des pélicans qui rasent l´eau à longueur de journée et font des piqués pour attraper un poisson, l'hotel tenu par un couple américano-équatorien super sympa, les hamacs partout, les chauffeurs de mototaxi et les racoleurs des agences qu'on commence à bien connaitre et qui tchatchent ... ? Et cette gentille raie qui m´a très violemment mordu le pied jusqu´au sang, en sortant de l´eau, elle non plus je ne l'oublierai pas ...

Aaaaah j'aime ce pays !!!  Et pendant ce temps à Vera Cruz ...



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dimanche 12 juillet 2009

Now on the road in Ecuador

¡ Hola !

Eh si c'est vrai, enfin, ce blog de voyage reçoit son premier vrai message ... de voyage. Finies les élucubrations stériles !

Me voilà donc en Equateur, après un début de voyage très soft à Londres (encore merci Carole et Mathieu !). En ces temps de livre sterling faible, partir de Londres fait baisser le prix du billet TDM, voilà la raison !
Pour toi bloglecteur assoiffé de glamour, de sensationnel, d'insolite, et abonné-gold chez Voici, je vais passer directement au vif du sujet et t'épargner la photo de Big Ben.
De rien, my pleasure.

Le vrai voyage a commencé à Quito, charmante mégalopole dont on rase les immeubles encore 3 secondes avant l'atterrissage, et dont on ne voit pas la fin même quand on monte sur les hauteurs. Quito c'est dense, très dense, comme la fumée de ses bus.

Un charmant centre historique assez vite visité, un quartier touristique ... très touristique.








Et des vues imprenables depuis el Panecillo, colline sur laquelle est plantée d'une immense vierge qui surplombe le centre, et depuis la Cruz de Loma, superbe balade à 4000 mètres où j'ai pu goûter au calme, observer les volcans enneigés au loin (dont le Cotopaxi, à suivre ...), essayer sans succès de voir l'extrémité de Quito, admirer les avions qui rasent la ville et atterrissent entre 2 quartiers. Le souffle court, les doigts gelés, on hésite à marcher vers le sommet à 5000 mètres. Rhaaa si j'avais su, j'y passais la journée et je montais très haut.
Après 3 heures à apprécier ce paysage qui m'a vaguement rappelé le Spitzberg, le grand plaisir a été de rentrer à pied à travers les quartiers populaires. Bon c'est sûr au début, je me suis demandé si j'avais bien fait, parce qu'à Quito il y a quand même des endroits ou des heures où l'étranger est une espèce en danger.
Je regarde un peu derrière moi, je garde le couteau en poche, je cherche la bienveillance dans les yeux des locaux que je croise, je marche quand même vite parce que la nuit tombe ... et oui j'ai bien fait d'économiser le taxi, le quartier était "peaceful easy feeling" :-)


Petit aparté :
Entre mon sac à dos qui me trahit, et mon visage qui me fait presque passer pour un espagnol, pour eux je dois être un cas ambigu. C'est quand même fou, en Turquie on me prend réellement un turc, et ici on me prend pour un hispanique (non, pas un local, quand même pas). Je dois être un spécimen polyvalent-facial-ethnique, un truc dans le genre. Les Galapagos ne sont pas loin, les espèces rares convergent ...
C'est quand je bredouille trois mots en espagnol que les gens comprennent vite leur erreur. Forcément j'ai fait 30 leçons de la méthode Assimil en six mois, je ne risquais pas d'être bilingue. Bon heureusement que c'est une langue facile, ça rentre assez vite.
Fin de l'interlude ethnique.

Puis la traversée de grandes avenues qui grouillent de bus crachant la fumée noire et de gens qui rentrent chez eux, les brochettes à 60 cents sur le trottoir (hummm, à mourir !), le contournement nécessaire du quartier touristique qui devient dangereux dès la nuit tombée, le plan très imprécis qui ne veut surtout pas que je retrouve l'auberge trop facilement.
Une longue randonnée urbaine pour compléter la mini-randonnée à 4000 mètres, et entretenir le gros rythme quotidien de marche initié depuis Londres. Les mollets sont déjà bien chauds !!

Bref il fallait voir Quito mais on ne s'est pas attardés, dès ce matin on a foncé vers la nature qui fait toute la réputation du pays. Arrivée ce matin à Puerto Lopez sur la côte Pacifique.
Allez je ne raconte rien de ce qui nous amène ici, c'est pour le prochain post. (comment je crée le suspense moi, j'aurais dû réaliser des épisodes de Santa Barbara !)






¡ Hasta luego !
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dimanche 5 juillet 2009

Le sac enfin prêt

Bon le compteur n'est pas tout à fait bon, puisqu'il est tombé à zéro à minuit, alors qu'en fait le départ est pour tout-à-l'heure à 17h. Enfin, somme toute, on peut quand même dire que ça chauffe, là tout de suite. Et j'ai fini mon sac à dos juste hier soir ! Alors pour toi, cher bloglecteur qui en veut pour ses yeux, je le déballe :

J'ai choisi un sac à dos 70 L +10, avec ouverture frontale pour ne pas le vider entièrement 3 fois par jour, et un sac à dos 30 L.

FRINGUES
- 1 pantalon
- 1 short
- 3 tee-shirts techniques
- 1 tee-shirt normal
- 4 caleçons
- 4 paires de chaussettes en laine bouclette + 1 paire sport
- 1 collant
- 1 tee-shirt manches longues
- 1 maillot de bain
- chaussures de marche
- sandales
- casquette
- 1 polaire + 1 micro-polaire
- pantalon K-Way
- 1 blouson plus ou moins étanche

TOILETTE
- serviette ultra-légère
- shampooing-douche
- déo
- rasoir + lames + mousse
- brosse à dents + dentifrice

PHARMACIE
- savon sans eau
- mouchoirs
- comprimés Micropur
- crème solaire assez forte
- stick lèvres
- xyzall (allergies)
- collyre
- anti-tourista, nausées ...
- 1 antibiotique
- compresses + coton + désinfectant
- Diamox pour le mal des montagnes
- Malarone contre le paludisme
- Tamiflu contre la grippe
- paracétamol
- répulsifs anti-insectes peau et vétements

ACCESSOIRES
- carnet de voyage + stylo
- lunettes soleil + étui
- pochette ventrale
- 2 housses de compression
- sacs ziploc
- sacs plastique
- couteau multi-fonctions
- lampe frontale
- boules Quiès
- couverts + bol
- poche à eau
- brosse à ongle + lessive + corde + pinces à linge + balle de squash
- duvet + sac à viande + taie d’oreiller
- cadenas simple
- cadenas avec cable
- housse d'avion pour mon grand sac à dos
- fil + aiguille + boutons + épingle nourrice
- moustiquaire imprégnée
- 2 petits bouquins auxquels je ne tiens pas trop (parce que je garde toujours les très bons livres que j'ai lus :-) )

- téléphone portable, qui servira de montre, réveil et baladeur (et vous pouvez aussi essayer de m'envoyer des SMS, selon le pays je les recevrai ... ou pas) + chargeur
- Lumix TZ7 + chargeur + 2 cartes SD
- Netbook + alim + clé USB
- adaptateur universel

Fini, oufff...

Tadaaam !! et voici l'heure fatidique où j'annonce le poids du grand sac à dos (le petit ne compte pas, bien qu'il ne soit pas ultra-léger).

14,2 kgs !

Et le grand vainqueur du concours est ... Môman ! avec un pronostic de 14 kgs. Well played !
Bon j'essaierai de m'alléger en cours de route, parce qu'en ajoutant le petit sac ça commence à peser ...

Allez je vais terminer 2-3 trucs ... et cassos !
Le prochain message sera écrit d'Equateur (non stp, épargne-moi Londres) avec sûrement plus de photos ;-)

Bonnes vacances !
(eh souris ! c'est bien aussi la France ...)

¡ Hasta luego !
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mercredi 1 juillet 2009

Rupture de style

L'appartement se vide,
Et le sac se remplit.
Je quitte bientôt Lille,
Pour embarquer vers l'île.

Des heures de vol vers
La ceinture de la Terre.
Le départ d'un beau tour,
La découverte chaque jour.

Hé hé, ça change un peu du style habituel, hein ouais ?

En résumé : je quitte Lille vendredi pour un dernier petit WE sur la côte chez pôpô-môman, lundi je prends le bateau pour Londres, et mercredi je décolle pour Quito en Equateur. Ben oui Quito, rhaaa t'as déjà oublié l'itinéraire ?

Si j'ai le temps ce WE, un petit message pour décrire le contenu de mon sac à dos, et le résultat du concours-de-devinage-du-poids-pour-recevoir-une-carte-postale. Quoi t'as pas encore joué ?!? il est encore temps, FONCE !!!

¡ Hasta luego !
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