Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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jeudi 22 juillet 2010

Moments et lieux magiques

Depuis que je suis rentré, on me demande beaucoup ce que j’ai préféré, un endroit qui m’a marqué. Impossible de désigner une préférence. Il y a eu des visages, des paysages, des odeurs, des couleurs, des déserts, des mers, des montagnes, des lacs, des glaciers …
Je retiens surtout des moments magiques.

En Equateur …
Le premier voyage en bus de Manta à Puerto-Lopez
Le marché aux poissons sur la plage de Puerto-Lopez
La nuit au fond du cratère du Quilotoa
L’arrivée au sommet du Cotopaxi
Les voyages en bus de Alausi à Cuenca, de Cuenca à Vilcabamba

Au Pérou ...
Le trek dans le canyon de Colca
La montée et la visite des ruines de Pisaq, seul
Le trek de 3 jours vers le Machu Picchu
Le voyage en bus de Cuzco à Puno à travers l’Altiplano
La nuit sur l’île d’Amantani, sur le lac Titicaca

En Bolivie ...
La nuit sur la Isla del Sol, sur le lac Titicaca, et la randonnée autour de l’île
La descente de la Ruta de la Muerte en VTT
Les 3 jours en jeep à travers le Salar d’Uyuni et le Lipez

Au Chili ...
Le coucher de soleil sur la Valle de la Luna, à San Pedro de Atacama
Le trek solitaire dans le parc Torres del Paine
Les rues pleines d’âme de Valparaiso

En Argentine ...
La traversée de la Cordillère des Andes et l’arrivée à Salta
La vie trépidante de Buenos Aires, sa beauté et ses milongas
La vie “comme à la maison” à l’hostel Baluch de Cordoba
Le premier saut en chute libre à Cordoba
La dolce vita et les vignes à Mendoza
Les très longs voyages en bus à travers les plaines mornes et sans fin de Patagonie
La randonnée dans le parc naturel à côté d’Ushuaïa

Sur l’île de Pâques ...
Le lever de soleil sur les 15 statues Moaïs
Les couchers de soleil sur la terrasse du petit resto, en regardant les surfeurs et pêcheurs

En Nouvelle-Zélande ...
Les kilomètres en bus sur la Ninety Mile Beach
L’arrivée à Punakaiki au coucher du soleil
La journée en voiture sur la péninsule Banks autour d’Akaroa
Les jours passés sur la presqu’île de Kaikoura

En Australie …
Mon road-trip solitaire en van de Sydney à Melbourne, les kilomètres qui défilent sur la route déserte en fin de journée, le lever au bord d’une plage grandiose

Au Vietnam …
Les longues heures au fond d’un hamac, sur un bateau sillonnant le Delta du Mékong, au coucher du soleil
L’arrivée magique à Hoi An à 4h30 du matin
Les longs moments passés sur un trottoir de Hanoi, assis sur un mini-tabouret devant un Bia Hoi, à boire la bière locale
Le tour en scooter dans les montagnes autour de Bac Ha
L’interminable trajet en bus de Sapa à Dien Bien Phu

Au Laos …
L’entrée au Laos, l’attente au poste-frontière, et le trajet jusqu’à Muang Khua
La descente du fleuve en pirogue de Muang Khua à Muang Ngoi
Les 3 jours passés à Muang Ngoi, en dehors de la civilisation
Les lentes balades dans les rues de Luang Prabang
Le tour en scooter sur le Plateau des Bolaven, de cascade en village pittoresque
Le tour à vélo sur Don Khon, dans les 4000 îles

Cambodge ...
La balade en vélo sur l’île de Koh Pen, face à Kom Pong Cham
La traversée des rizières vers la grotte Phnom Chnork, près de Kampot
Les 3 jours idylliques sur Rabbit Island, entre hamac, shakes et poisson grillé sauce poivre et citron vert
Les 4 jours paresseux devant la plage splendide d’Otres Beach
Le voyage en pirogue de Battambang à Siem Reap, sur le Tonlé Sap

Thaïlande ...
Les longues soirées sur la petite terrasse en bois du bar reggae, à Chiang Mai
Le tour en scooter autour de Koh Lanta, jusqu’à la vieille ville Ban Lanta et son marché
La longue soirée au resto Time for Lime sur Koh Lanta
Les jours paresseux à Railay
L’après-midi sur la plage déserte de Say Nuan, sur Koh Tao
La découverte à scooter des plages isolées de Koh Tao


Maintenant que ces moments magiques sont derrière moi et que je suis rentré, ça fait bizarre …

De se réveiller toujours dans le même lit
De ne plus se soucier de l’heure du check-out
De trouver toute l’information facilement et précisément, sans galérer pour se faire comprendre
De ne pas devoir écrire ce que j’ai fait les 5 derniers jours
De ne plus pouvoir se régaler sur le trottoir pour 1 $
De ne plus adresser la parole à n’importe qui
De ne pas demander à tous ceux que je rencontre : « Where are you from, how long are you travelling for ? »
D’entendre parler français autour de moi
De ne plus voir des scooters partout
De ne voir qu’une seule personne sur les rares scooters que je vois
De redécouvrir comment les gens s’habillent en France
D'entendre certaines musiques … qu’on n'entend vraiment qu’en France
De ne pas me demander si je me fais arnaquer à chaque fois que j’achète quelque chose
De ne pas discuter les prix
De ne pas voir des gens souriants partout
De ne pas croiser des enfants qui me lancent des "Hello !" enthousiastes et souriants
De redécouvrir toutes mes affaires, vêtements, déco, objets inutiles …
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vendredi 16 juillet 2010

Digestion 1

Déjà un mois que je suis rentré. Le temps est rarement passé aussi vite. Vite, mais vide.
Ce voyage de presque un an a duré comme deux ans dans ma tête, tellement les semaines sont denses. Ici les journées passent les unes après les autres, mais remplies de façon assez futile. Je vais devoir me réhabituer à ne pas vivre exclusivement pour moi, sans contraintes. Et refaire des projets, même si ce ne sont pas les envies qui manquent, de repartir surtout. Il va falloir penser un peu plus qu’au jour le jour, le temps en tout cas de faire un choix.

Et finalement, après s’être fait plaisir pendant un an, on peut vite se demander : mais au fond c’est quoi la vraie vie ? Retourner dans la vie sédentaire, avec son confort mais surtout sa routine, ses contraintes, son stress ? Ou faire SA vie, celle dont on a envie, celle qui nous fait plaisir, faite de voyage, de découverte de plaisir ? La seule contrainte est financière, mais pour la résoudre on n’est pas obligé de rester dans un bureau, dans un environnement peu épanouissant …

En emménageant dans mon appart’, et en déballant mes cartons, je découvre la quantité de choses à l’utilité très discutable que je possède. Pourtant je m’étais allégé autant que possible dans les mois précédant le voyage, essayant de ne garder que les choses vraiment utiles. Mais je suis agacé d’en retrouver autant. Avant de partir je me demandais comment j’arriverais à composer mon sac à dos en restant dans une limite de poids raisonnable et sans me priver des choses essentielles ; pendant le voyage j’ai vécu avec 15 à 20 kgs d’affaires ; sur la fin du voyage la moitié au moins de ces 15 kgs s’est révélée inutile.
En bref j’ai vécu avec peu d’affaires, et c’était encore trop pour se sentir mobile et libre. Que dire maintenant de tout ce qui remplit (encombre) mon appartement, pourquoi s’embarrasse-t-on de tant de choses ? La réponse est simple : le besoin de confort dans la vie sédentaire. Mais vivre avec seulement un sac à dos, encore trop chargé à mon goût, montre qu’il faut peu pour vivre. Les yeux et les jambes suffisent à remplir ses journées.


Encore mieux que vivre avec peu de choses, c’est l’absence de contraintes, d’engagement quelconque dans les lieux visités : on visite, on consomme, on explore, on se régale, et on finit par partir ailleurs en ne laissant aucune trace, sans avoir de prise et sans subir les problèmes du quotidien des gens qui y vivent. La seule exception fut la Thaïlande, avec les événements liés aux Chemises Rouges, qu’on ne pouvait pas ignorer.
De retour à la maison, je retrouve tous mes meubles, tous les papiers administratifs archivés et qui continuent à affluer, les contraintes, l’obligation de s’engager et de se lier pour profiter d’un niveau de confort acceptable …

Pour répondre à une question que tu peux te poser, est-ce que un an de voyage, ce n’est pas trop long ? J’ai eu des moments de lassitude, au bout de 5 ou 6 mois. Mais jamais je n’ai imaginé rentrer plus tôt.
Et lorsqu’on voit autant de belles choses, est-ce qu’on devient blasé ?
Blasé peut-être pas, on continue à profiter de ce qu’on fait et ce qu’on voit. Mais on place la barre assez haute, on devient plus sélectif. Ce fut vrai surtout après l’Amérique du Sud, qui en met plein les yeux à un rythme effréné. A côté la Nouvelle-Zélande me parut belle mais pas impressionnante, dommage pour le vieux rêve qui fut brisé (même si la façon dont je l’ai visitée l’explique en partie, d’ailleurs si j’ai envie d’y retourner).
Beaucoup de voyage banalise le voyage, un rêve de toujours devient l’étape suivante. On a vu beaucoup de belles choses et on sait qu’on en verra encore le lendemain, logiquement. Beaucoup de voyage banalise un peu le voyage, mais paradoxalement donne envie d’encore plus de voyage, on se rend compte que tout est accessible sur cette planète, et on veut tout voir.
Il est difficile de réaliser quelquefois à quel point le moment présent est magique, le site où l’on se trouve absolument grandiose. Pour moi le premier vrai déclic a été le lac Titicaca, là je me suis rendu compte que dormir sur une île au milieu de ce lac n’était pas anodin, enfin pour moi. Peut-être parce qu’il renvoyait à de vieux rêves de gamin, le rêve de ce lac gigantesque et à une altitude impensable.
En regardant les photos et en relisant le blog, pendant et après le voyage, je réalise mieux à quel point c’était magique, et je voudrais retourner dans chaque endroit pour mieux explorer, fouiller … C’est cruel mais le souvenir est souvent plus fort que le moment présent, malgré les innombrables « Woooow !! » que j’ai pu lâcher, et les nombreux instants de bien-être.

Faut-il partir seul ? Je rigole un peu quand je pense que dans les premiers préparatifs du voyage, un an avant le départ, je voulais trouver un compagnon de voyage, redoutant la solitude et malgré tous les conseils reçus de voyageurs plus expérimentés. Je suis donc parti avec quelqu’un que je connaissais à peine, forcément ça n’a pas duré longtemps. Et peu de temps après la séparation je pensais déjà que voyager seul est peut-être la seule vraie façon de voyager. D’abord à cause d’une réalité matérielle simple : quand on voyage seul en mode routard, on n’est jamais seul, on rencontre qui on veut quand on veut en claquant des doigts, simplement en parlant voyage et plus si affinités. Et sans subir la moindre contrainte. Mais aussi et surtout parce qu’on apprend à gérer et même apprécier les quelques moments de solitude qui subsistent entre deux rencontres. C’est sûr, on rigole moins seul qu’à deux, on n’échange pas ses impressions, mais on est seul face à soi-même et la beauté des lieux, et on prend un plaisir différent. A tel point qu’à la fin du voyage, je faisais beaucoup moins d’efforts pour rencontrer d’autres voyageurs. J'étais peut-être lassé par les conversations répétitives mais surtout je n’en ressentais pas le besoin, ne prenant que les rencontres qui venaient d’elles-mêmes sans démarche, des rencontres forcément meilleures et essentielles. Quasiment plus aucune solitude subie, que de la solitude choisie.

Allez ne décroche pas tout de suite, j'ai encore un poil à dire ...
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mercredi 7 juillet 2010