Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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vendredi 16 juillet 2010

Digestion 1

Déjà un mois que je suis rentré. Le temps est rarement passé aussi vite. Vite, mais vide.
Ce voyage de presque un an a duré comme deux ans dans ma tête, tellement les semaines sont denses. Ici les journées passent les unes après les autres, mais remplies de façon assez futile. Je vais devoir me réhabituer à ne pas vivre exclusivement pour moi, sans contraintes. Et refaire des projets, même si ce ne sont pas les envies qui manquent, de repartir surtout. Il va falloir penser un peu plus qu’au jour le jour, le temps en tout cas de faire un choix.

Et finalement, après s’être fait plaisir pendant un an, on peut vite se demander : mais au fond c’est quoi la vraie vie ? Retourner dans la vie sédentaire, avec son confort mais surtout sa routine, ses contraintes, son stress ? Ou faire SA vie, celle dont on a envie, celle qui nous fait plaisir, faite de voyage, de découverte de plaisir ? La seule contrainte est financière, mais pour la résoudre on n’est pas obligé de rester dans un bureau, dans un environnement peu épanouissant …

En emménageant dans mon appart’, et en déballant mes cartons, je découvre la quantité de choses à l’utilité très discutable que je possède. Pourtant je m’étais allégé autant que possible dans les mois précédant le voyage, essayant de ne garder que les choses vraiment utiles. Mais je suis agacé d’en retrouver autant. Avant de partir je me demandais comment j’arriverais à composer mon sac à dos en restant dans une limite de poids raisonnable et sans me priver des choses essentielles ; pendant le voyage j’ai vécu avec 15 à 20 kgs d’affaires ; sur la fin du voyage la moitié au moins de ces 15 kgs s’est révélée inutile.
En bref j’ai vécu avec peu d’affaires, et c’était encore trop pour se sentir mobile et libre. Que dire maintenant de tout ce qui remplit (encombre) mon appartement, pourquoi s’embarrasse-t-on de tant de choses ? La réponse est simple : le besoin de confort dans la vie sédentaire. Mais vivre avec seulement un sac à dos, encore trop chargé à mon goût, montre qu’il faut peu pour vivre. Les yeux et les jambes suffisent à remplir ses journées.


Encore mieux que vivre avec peu de choses, c’est l’absence de contraintes, d’engagement quelconque dans les lieux visités : on visite, on consomme, on explore, on se régale, et on finit par partir ailleurs en ne laissant aucune trace, sans avoir de prise et sans subir les problèmes du quotidien des gens qui y vivent. La seule exception fut la Thaïlande, avec les événements liés aux Chemises Rouges, qu’on ne pouvait pas ignorer.
De retour à la maison, je retrouve tous mes meubles, tous les papiers administratifs archivés et qui continuent à affluer, les contraintes, l’obligation de s’engager et de se lier pour profiter d’un niveau de confort acceptable …

Pour répondre à une question que tu peux te poser, est-ce que un an de voyage, ce n’est pas trop long ? J’ai eu des moments de lassitude, au bout de 5 ou 6 mois. Mais jamais je n’ai imaginé rentrer plus tôt.
Et lorsqu’on voit autant de belles choses, est-ce qu’on devient blasé ?
Blasé peut-être pas, on continue à profiter de ce qu’on fait et ce qu’on voit. Mais on place la barre assez haute, on devient plus sélectif. Ce fut vrai surtout après l’Amérique du Sud, qui en met plein les yeux à un rythme effréné. A côté la Nouvelle-Zélande me parut belle mais pas impressionnante, dommage pour le vieux rêve qui fut brisé (même si la façon dont je l’ai visitée l’explique en partie, d’ailleurs si j’ai envie d’y retourner).
Beaucoup de voyage banalise le voyage, un rêve de toujours devient l’étape suivante. On a vu beaucoup de belles choses et on sait qu’on en verra encore le lendemain, logiquement. Beaucoup de voyage banalise un peu le voyage, mais paradoxalement donne envie d’encore plus de voyage, on se rend compte que tout est accessible sur cette planète, et on veut tout voir.
Il est difficile de réaliser quelquefois à quel point le moment présent est magique, le site où l’on se trouve absolument grandiose. Pour moi le premier vrai déclic a été le lac Titicaca, là je me suis rendu compte que dormir sur une île au milieu de ce lac n’était pas anodin, enfin pour moi. Peut-être parce qu’il renvoyait à de vieux rêves de gamin, le rêve de ce lac gigantesque et à une altitude impensable.
En regardant les photos et en relisant le blog, pendant et après le voyage, je réalise mieux à quel point c’était magique, et je voudrais retourner dans chaque endroit pour mieux explorer, fouiller … C’est cruel mais le souvenir est souvent plus fort que le moment présent, malgré les innombrables « Woooow !! » que j’ai pu lâcher, et les nombreux instants de bien-être.

Faut-il partir seul ? Je rigole un peu quand je pense que dans les premiers préparatifs du voyage, un an avant le départ, je voulais trouver un compagnon de voyage, redoutant la solitude et malgré tous les conseils reçus de voyageurs plus expérimentés. Je suis donc parti avec quelqu’un que je connaissais à peine, forcément ça n’a pas duré longtemps. Et peu de temps après la séparation je pensais déjà que voyager seul est peut-être la seule vraie façon de voyager. D’abord à cause d’une réalité matérielle simple : quand on voyage seul en mode routard, on n’est jamais seul, on rencontre qui on veut quand on veut en claquant des doigts, simplement en parlant voyage et plus si affinités. Et sans subir la moindre contrainte. Mais aussi et surtout parce qu’on apprend à gérer et même apprécier les quelques moments de solitude qui subsistent entre deux rencontres. C’est sûr, on rigole moins seul qu’à deux, on n’échange pas ses impressions, mais on est seul face à soi-même et la beauté des lieux, et on prend un plaisir différent. A tel point qu’à la fin du voyage, je faisais beaucoup moins d’efforts pour rencontrer d’autres voyageurs. J'étais peut-être lassé par les conversations répétitives mais surtout je n’en ressentais pas le besoin, ne prenant que les rencontres qui venaient d’elles-mêmes sans démarche, des rencontres forcément meilleures et essentielles. Quasiment plus aucune solitude subie, que de la solitude choisie.

Allez ne décroche pas tout de suite, j'ai encore un poil à dire ...
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7 commentaires:

  1. Le retour à la vie de consommateur est difficile à te lire... on est formaté quoiqu'on en dise et quoiqu'on en pense ! Voir au delà de nos frontières t'a ouvert les yeux, ton coeur et le plus dur est maintenant. Vivre avec ou oublier...

    G souvent pensé à toi durant ton voyage et je me suis toujours posé cette question : Comment peux t on revivre un quotidien après ça ?

    D'un point de vue personnel, je ne préfère pas connaître une telle expérince car le retour serait très dur et je me dis aussi que j'ai peut être peur de partir seul aussi... Où est ma vérité ?

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  2. Le quotidien, on se remet vite dedans, on arrête très vite de penser au voyage ... sauf que là le quotidien ne m'enchante pas, et ne me donne pas tellement de perspectives, donc ça me motive à repenser au prochain voyage.

    Si toi tu es globalement satisfait avec ta vie aujourd'hui, effectivement il ne faut peut-être pas fragiliser cet équilibre et te mettre en "danger".
    Moi, malgré la difficulté du retour et les questions en suspens, je ne regrette vraiment pas de l'avoir fait.
    @ +

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  3. Courage pour ton choix à venir. Il existe des métiers qui permettraient de combiner ta passion du voyage avec un peu d'aisance matérielle comme par exemple ces gens qui préparent les voyages organisés pour des tour operators ou ceux qui accompagnent les groupes. J'ai connu il y a fort longtemps un type comme ça, qui accompagnait des groupes de jeunes dans toute l'Amérique (nord, centrale et sud) quelques mois dans l'année (je suis allé aux US et au Mexique avec lui). Il connaissait plein de monde sur place, plein de choses off-tracks passionnantes, il bossait quelques mois puis voyageait pour lui, pas d'adresse, peu de contraintes. Il avait même une copine qui faisait plus ou moins la même chose et ils se retrouvaient de temps en temps...

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  4. Propos interpellants...
    François

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  5. @Fred :
    ça fait partie des idées que j'ai en tête ;-)

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  6. Marie (ta cousine)8 novembre 2010 à 16:07

    Salut Nico... je viens de parcourir tes derniers commentaires post retour... effectivement, ça peut paraître lourd de vivre le quotidien, surtout quand il est rempli d'engagements et de contraintes multiples.... mais, à la veille de mettre au monde mon quatrième enfant, je pense aussi que toutes ces formes de traces qu'on laisse derrière soi, tous ces sillons qu'on creuse dans la terre lourde peuvent être source de joie, sous une forme plus cachée, moins grandiose... même si là, par exemple, je dois terminer car c'est la fin de la sieste pour la dernière !!!!! en tout cas, ma vie me plait !!! ;o)
    Très bon courage pour les choix de la suite !

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