Arrivé au petit matin à Cordoba, la deuxième ville du pays, je file à l’hôtel Baluch recommandé par Nao, que j'ai rencontrée à Potosi et San Pedro. D’ailleurs elle y est encore. J’arrive dans un mini-hôtel qui ressemble plus à un grand appartement, l’accueil est excellent comme d’habitude, mais je ne devine pas encore à quel point il va l’être …
Après deux ou trois heures de sommeil au bruit lancinant du marché qui se tient dans la rue, et d’un vendeur de lunettes qui répète frénétiquement le même slogan, je pars déjeuner et faire un premier repérage de la ville avec Nao. On ne peut pas dire que la ville soit superbe, et malheureusement la Plaza de Mayo et la cathédrale sont en travaux, mais il règne une atmosphère assez tranquille, impression sûrement renforcée par le soleil brûlant (quel bonheur de ne pas subir l’automne français … ).
Le quartier Nueva Cordoba vaut le coup d’œil, notamment avec son Paseo del Buen Pastor, ancien monastère-chapelle-prison pour femmes, maintenant lieu culturel rénové où il fait bon traîner.
Retour à l’hôtel pour prendre l’apéro sur la magnifique terrasse et faire connaissance avec les autres backpackers : Markus le norvégien, Stefen l’allemand, Patrick le suisse, Nao la japonaise, Fiacra l’irlandais, Yonantan l’israëlien, trois irlandaises, et … Alexis un français : lillois, boulonnais, et golfeur à Wimereux, rien que ça (et je ne l’avais jamais croisé dans ces lieux !). Je sens rapidement de bonnes petites vibrations. Au fur et à mesure de la soirée, tout le monde squatte la cuisine, les bouteilles de rouge s’ouvrent les unes après les autres, et je retrouve une ambiance comme j’aimerais en trouver dans tous les hôtels.
C’est samedi, interdit d’aller se coucher malgré la fatigue, d’autant que Cordoba est réputée pour sa vie nocturne. Je repars donc à la Nueva Cordoba, avec Nao, Markus et Yonantan. Après deux ou trois bars, mal renseignés, nous atterrissons dans une boîte à la clientèle quasi pré-pubère. Et toute la rue paraît aussi juvénile. Bon, c’est peut-être le moment d’aller se coucher …
Le dimanche est paresseux, mais très sympa puisque tout le monde traîne dans l’hôtel, du salon à la télé en passant par la terrasse ou son lit. A midi Stefen l’allemand cuisine pour presque tout le monde, un vrai plaisir. En fin d’après-midi, nous partons à huit pour un paint-ball, dans un vieux hangar hanté de vieux tonneaux et de voitures calcinées et renversées. Quasiment pas de tenue fournie : nous repartons tous avec des traces énormes dans le dos, surtout Sasha, la seule fille, massacrée par son compatriote irlandais.
Le soir Stefen cuisine à nouveau pour plusieurs d’entre nous, et malheureusement la moitié des gens s’en vont ce soir pour Mendoza. Au moment où ils partent, tout le monde évoque cette même sensation de se sentir chez soi : l’hôtel est comme un grand appartement, les jeunes qui se succèdent à la réception sont plus que sympas, on mange souvent ensemble dans la cuisine, et malheureusement plusieurs s’en vont un dimanche soir. Je n’avais jamais ressenti cette impression.
S’ensuivent trois jours à traîner vaguement :
- une virée en voiture à Las Salinas Grandes, un désert de sel, avec Stefen, Yonantan et Patrick (ma première expérience de conduite dans une ville sud-américaine ... un peu stressé);
- des petits tours en ville, histoire de bouger un peu ;
- un petit concert dans le salon par deux belles chanteuses ;
- des copains argentins d’une fille travaillant à la réception qui viennent squatter un soir pour fêter un anniversaire ;
- une soirée chez Barbara, une autre jeune Argentine qui travaille à la réception, et ses amis ;
- un tour en VTT avec Yonanthan depuis Alta Gracia, la ville qui a vu grandir le Che, dans les collines environnantes, sous le soleil brûlant, sur les épines qui percent mes pneus et m’obligent à revenir en taxi ;
- le réveil tous les jours au bruit du marché dans la rue piétonne, avec le slogan obsédant du vendeur de lunettes que je finirai par photographier depuis le balcon, pour ne pas l’oublier (et pas seulement moi, quelqu’un en parle dans le livre d’or de l’hôtel).
Mais quasiment tous les gens sympas, qui étaient déjà là le dernier week-end, s'en vont les uns après les autres, créant une impression de vide. Pendant une nuit je me retrouve même seul dans mon dortoir, ça ne m'était jamais arrivé.
Pourquoi je reste si longtemps sans faire grand-chose de concret ? Parce que je me sens chez moi dans cet hôtel, avec des gens sympas … mais surtout parce que j’attends vainement depuis trois jours, mon baptême de saut en chute libre ! C‘est reporté sans cesse à cause du vent et des nuages, à chaque fois la journée est gâchée d’avoir attendu trop longtemps, mais ce mercredi ça y est, les conditions sont là : on vient nous chercher à 7 heures, Yonantan, un jeune couple britannique de Jersey, et moi, et nous partons à l’aérodrome. Pour toutes les activités fortes en sensations, l’Amérique du Sud est l’endroit parfait, parce que c'est beaucoup moins cher qu’ailleurs, même si ça n’est pas donné.
Arrivée à l’aérodrome, petite explication sur comment s’asseoir dans l’avion minuscule, la position à adopter au moment du drop, et autres instructions importantes. Je passe en premier, on m’habille d’une combinaison très seyante, on m’équipe d’un harnais plus que serré. Les gestes de l’instructeur sont précis et concentrés, je ne m’inquiète pas pour la sécurité. Le cameraman est déjà à l’œuvre, pour me laisser un souvenir complet de cette expérience. Enfin on part vers l’avion, je m’installe tant bien que mal dans le minuscule cockpit avec l’instructeur et le cameraman, dos au pilote. L’instructeur ferme les yeux (il se concentre ou il a eu une dure nuit ? j’espère très fort la première option). Au bout de dix minutes de vol en rond pour prendre de l’altitude, l’instructeur commence à se préparer, échange quelques mots avec le cameraman, la tension monte pour moi. Et soudain ça y est : le cameraman ouvre la porte, un bruit et un vent énorme envahissent le cockpit, et tout va très vite : l’instructeur accroche son harnais au mien, me faisant asseoir sur ses genoux, il fixe sa mini-caméra au poignet, le cameraman sort et s’accroche à l’aile pour filmer ma sortie, nous nous rapprochons de la porte, l’instructeur s’assied sur le bord, me laissant ainsi gigoter dans le vide. Il y a peu de place, j’ai l’impression qu’on va heurter la roue de l’avion en sautant. Je prends la position demandée, mains croisées sur les épaules, l’instructeur sollicite mon sourire crispé pour la caméra, et soudain c’est le grand plongeon : tourbillon indescriptible, sensation de chute inarrêtable, on tourne sur nous même, j’ai l’impression que l’instructeur au-dessus de moi ne contrôle rien. Puis il lâche une sorte de mini-parachute qui a pour effet de nous stabiliser, mettant fin au tourbillon, et je peux hurler de plaisir en direction du cameraman qui flotte juste en dessous de moi, passant à droite, à gauche et très près pour me filmer au mieux. Nous ne sommes pas si hauts, le sol se rapproche à grande vitesse. Après trente petites secondes de chute libre, le grand parachute est lâché, nous happant littéralement vers le haut. Calme complet, impression de flotter, vue magnifique sur Cordoba et les environs, sous un ciel bleu limpide. Un avion passe en-dessous de nous. Pour ajouter encore un peu de sensations, l’instructeur nous engage dans des virages rapides, qui me donnent un beau vertige.
On arrive vite au sol, la vitesse à l’atterrissage est impressionnante, le cameraman est déjà là pour capter le dernier instant. Sourire jusqu’aux oreilles, mais pression énorme dans le crâne, ça fait mal aux oreilles ! C’est le tour de Yonantan, puis du couple anglais, l’instructeur enchaîne sans relâche. Ça coûte cher à la seconde mais c’est inoubliable, à refaire …
Le lendemain j’hésite à partir vers un lac à l’extérieur de la ville pour me rafraîchir, mais il est quasiment impossible de sortir, c’est la fournaise dehors, environ 40°C. Ils prévoient 45°C pour demain, mais je ne serai plus là, je prends le bus de nuit vers l’ouest, vers la région du vin … enfin juste après une parrilla de toute dernière minute sur la belle terrasse du Baluch, avec Yonantan et les autres.
Hasta mañana en Mendoza !
P.S : le temps me manque pour écrire plus, c’est clairement mon ennemi dans ce voyage. Ce message est donc très synthétique mais les articles plus longs reviendront …
-
-
__________________ENCORE ET ENCORE DES NOUVELLES VIDEOS ICI !! _______________Tour en moto à Can Pho, Prière des moines bouddhistes ...
By ComBoost - plein écran - albums
samedi 7 novembre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Article court ou article long, le principal est que tu prennes ton pied ! nous, bloglecteurs collés à notre écran 17" LG, attendrons tes récits suivants... Si toi pas avoir temps d'écrire message, c'est que toi amuse beaucoup ! Et puis on va pas prendre l'avion pour te mettre une fessée...
RépondreSupprimerJe sens bien à travers ce message ci et le précédent, que tu te sens bien là bas... Resteras tu en France après une telle expérience, that is the question que tu te poses très surement et très sérieusement peut être. Le language informaticien est le même partout, hein !... Tiens donc, on parle encore de langue...
Sur la vidéo de ton saut, on peut deviner le bruit et la force du vent qui s'exerce sur toi... impressionnant !
@ tantôt
@Philippe :
RépondreSupprimerOui je me sens bien ici, partout en fait depuis le début (sauf peut-être au Pérou), mais surtout en Argentine. Tu poses une bonne question ! La réponse n'est pas encore venue, mais j'espère bien ne pas retomber dans l'informatique.
Oui pendant le saut, la force subie est très forte, à la limite de couper le souffle. Le pied, juste le pied ...
@+
On veut la vidéo, les montages photos, c'est facile à faire...hihihihi
RépondreSupprimer@milimoulin :
RépondreSupprimert'as pas vu les 2 vidéos via Facebook ? très très bientôt je mets les liens sur le blog, et toutes les autres prises avant.
bizzz
Salut Nico,
RépondreSupprimerje vois que ton trip se passe bien, toujours à la recherche de sensation, de bon temps et de quelques soirées de délire. Côté sensation, on dirait que tu as été servi, les vidéos sont vraiment superbes, on imagine bien ce que tu as ressenti !!
Les hotels-appart de coloc, en voilà un concept à promouvoir, ça fait déjà deux personnes différentes qui m'en font des louanges...on s'y sent comme à la maison et en plus, c'est propice aux soirées sympas entre coloc. A méditer...
Profite bien !! Mais ai-je vraiment besoin de te le rappeler :)
@+
Gwen
Kitesurf! chute libre! dans quelques semaines (mois ?), surf en Australie!... t'as raison: profites !!
RépondreSupprimerSalut Nico,
RépondreSupprimerce matin, il fait 5°C, le temps est clair mais forcément humide et la sensation de frais est réelle à l'embarquement vers le boulot :-)
L'été a été terriblement sec, l'absence nationale de champignons en témoigne de manière étonnante. Heureusement le mois de Novembre est un peu plus fidèle à lui-même et réapparaissent en masse les cèpes, bolets, trompettes de la mort, clytocibes, chanterelles, et j'en passe ...
Encore des problèmes de priorité avec la sdb qui me monopolise !
Tu te rends compte de ce que tu manques ? ;-)
Bises
Bru
pas mal les vidéos, mais où sont les autochtones? espèces de consommateurs de pays de riche va!!!
RépondreSupprimerBon allez ça donne envie grave de voyager!!!
bises
même commentaire que jerem : que de sensations fortes en qq semaines ! ça doit etre vraiment génial de faire tout ça sans se dire que c'est LE truc de l'année mais que ça fait partie d'un ensemble et que c'est un moment pris au passage ,comme ça,en passant...
RépondreSupprimerton message meme court est toujours super à lire et effectivement : profite bien du soleil ,car nous on se pele et on est dans le noir (je déteste novembre.....)@plus
@Gwen :
RépondreSupprimerGwen Duclos ? désolé de demander mais ça fait un moment qu'on n'a pas échangé, alors le doute m'habite ...
Ce n'était pas un hôtel appart, juste un hôtel pour backpakcers (une auberge de jeunesse si tu préfères), mais installé dans un ancien appartement, et donc très convivial.
@ +
@Jerem :
RépondreSupprimertu oublies le saut à l'élastique en Equateur ... et 2 petites choses expérimentées depuis, à suivre dans les prochains messages.
Tout est bcp mins cher en AmSud, alors pourquoi se priver !
@ +
@Burns :
RépondreSupprimermerde t'es trop dur avec tes champignons et ta sdb, tu me donnes vraiment envie de sauter dans le premier avion et de rentrer !
bon là je suis en Patagonie, et ça caille sec ... mais p*!?# ce que c'est beau ! Plus beau que l'Oise, si si je t'assure !
@Milimoulin :
RépondreSupprimerje pourrais faire un voyage plus roots, plus authentique, je le pense moi-même tous les jours. Mais entre plein d'envies différentes, mon coeur balance, difficile de faire le voyage parfait.
bizzz ma pulpeuse Scarlett !
@Fabienne :
RépondreSupprimerc'est vrai que le pied de ce voyage, c'est de se dire qu'après chaque sensation ou chaque paysage, y en a encore plus à venir après ! Quelquefois c'est presque trop, au niveau des paysages surtout.
J'ai quitté le soleil et la chaleur, pour le vent glacial de la Patagonie. Seuls les yeux restent découverts, et qu'est-ce qu'ils prennent dans la rétine ici !
biz & @ +
Les vidéos, TOP ! je goute à ton voyage et tes sensations bien attaché à mon fauteuil de bureau... Mes yeux n'en perdent pas une goutte, mes oreilles non plus... Bravo pour ce blog !
RépondreSupprimerCho Cho por favor... olé !!
superbes videos ! je n'ai pas autant de coronès ;-) Vianey
RépondreSupprimer@Philippe :
RépondreSupprimeril était temps que je les mette ces vidéos, pour compléter le tableau des sens sur ce blog. Enfin je vais panser à en faire plus et parler aussi ...
merci & @ +
@Vianney :
RépondreSupprimerça faisait moins peur que le saut à l'élastique, le sol est tellement loin que le danger paraît moins réel ...
merci & @ +
la suite la suite !!!!!fabienne
RépondreSupprimerSalut Nico...
RépondreSupprimerUn p'tit service : le lien avec Deezer est-il obligatoire ?...
François
@Fabienne :
RépondreSupprimerben voilà, y a qu'à demander !
@ +
@François :
RépondreSupprimerje ne comprends pas bien ta question. Quel est le problème avec Deezer ?
@ +
Dès qu'on se met sur ton blog, le musique se met en route... ça devient... comment dire... pénible ? Oui, pénible...
RépondreSupprimerFrançois
@Francois :
RépondreSupprimersur ce lien, il existe un bouton formidable, formé de 2 barres verticales et communément appelé "PAUSE". Essaie, tu verras, c´est étonnant ... ;-)