Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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dimanche 1 novembre 2009

Buenos Aires, une mégapole plus que vivable

Je quitte l’univers exotique de San Ignacio, et Iñigo qui me rejoindra plus tard, en montant dans un bus. Ici en Argentine, les trajets sont très longs. La norme c’est une vingtaine d’heures, et le transport roi est le bus, comme dans toute l’Amérique du Sud, sauf qu’ici les conditions sont bien différentes : le confort est au top, avec différentes catégories, du semi-cama au cama suite en passant par le cama. Le prix n’est pas le même non plus, par rapport aux pays précédents on ne joue plus dans la même cour.

Pour mon premier gros trajet, ayant du sommeil à rattraper ou plutôt à ne pas aggraver, je choisis le top : le cama-suite : sièges inclinables à 180° (enfin en principe mais en fait non), wifi pendant tout le trajet (en principe mais en fait non), apéro-vin-champagne-plat chaud (en principe et en fait oui). Quand je monte dans le bus, il est vide, je suis tout seul ! Ça fait une drôle d’impression, 2 heures plus tard finalement des passagers montent à Posadas.

Quelques heures plus tard, nous arrivons à Buenos Aires, la capitale argentine, sur une autoroute énorme et bondée de trafic. J’avais oublié ce que ça pouvait être. Je repère la position du terminal et l’adresse de mon hôtel sur la carte, et ô bonheur, il y a un métro direct. J’ai presque honte, mais je suis vraiment content de trouver un métro : je peux me déplacer vite, pour pas cher, et de façon autonome dans une ville, sans prendre le taxi ou marcher avec mes 20 kgs de bagages. Toi bloglecteur urbain et stressé qui me lis, tu voudras sûrement m’étrangler : tu subis le métro tous les jours, tu rêves d’ailleurs magiques, lointains et exotiques ; moi j’atteins un de ces ailleurs, et je te dis que je suis content de prendre un métro. Arrgh le salopiaud, il nous nargue !
J’avoue, et j’assume. Après plus de 3 mois de transport urbains, j’ai enfin la sensation d’échapper à la précarité des bus et l’arnaque des taxis. Que c’est bon !

J’arrive dans mon hôtel pour backpackers (je l’ai écrite combien de fois cette phrase ?), et découvre mon dortoir sombre, moite, rempli, et aux lits superposés grinçants. Trois backpackers déjà dedans essaient de m’expliquer en espagnol quels lits sont libres. Je leur propose de « parler français, ce sera plus facile », ayant capté illico leur accent. C’est ça qui est pratique avec les français, qu’ils parlent espagnol ou anglais, leur accent se détecte au premier son émis. Valentine vient de Lyon et voyage seule sans limite de temps, Gilles-Yann (un boulonnais !) et Clara sont de Foix et voyagent en couple.

Je nie à nouveau ma fatigue d’après-bus, atténuée grâce au Cama Suite, et pars me balader dans le quartier de San Telmo, réputé pour son charme. Et effectivement on se sent bien ici : belles et vieilles maisons, rues calmes, boutiques d’antiquité, superbe marché sous des halles, petits restaurants, et la Plaza Dorrego qui concentre toutes ces qualités. Si ce quartier était en France, on le qualifierait de bobo. Bien que l’on soit dans Buenos Aires, une mégapole de 12 millions d’habitants, à San Telmo on se sent presque comme dans un village, coupé du bruit et de l’agitation.

Puis je rallie le centre et sa grande Plaza de Mayo, occupée par une grosse manifestation. D’un côté la Casa Rosada, où se trouve officiellement la présidence. De l’autre l’église Cabildo et l’université. Au milieu une balafre constituée par des barrières noires, rarement enlevées apparemment, parce que les manifestations sont très fréquentes. Je passe sur la rangée de « CRS » argentins derrière les barrières …




Bon, c’est loin d’être la plus belle place que j’ai vue en Amérique du Sud, mais elle n’est pas non plus laide. Je dérive vers les rues adjacentes, qui constituent le Microcentro. Bien que la rue Florida soit piétonne, elle n’est pas franchement agréable : étroite, bondée de monde, enlaidie par les enseignes des boutiques, assombrie par les hauts buildings qui la bordent. On y trouve tout, et notamment deux splendides galeries commerciales à l’ancienne qui valent la photo. Mais on n‘y trouve pas vraiment le plaisir de se balader. Les rues alentour ne sont pas piétonnes, et la circulation y est oppressante. Notamment les bus, qui roulent plus vite que tous les autres véhicules, très près du trottoir, et agressent avec leurs bruits de gaz. Je me demande combien de piétons sont fauchés par ces bus chaque année !

De retour à l’hôtel, je décide avec Valentine de sortir à Palermo Viejo, quartier branché et animé. En début de soirée je tombe déjà de fatigue, et pour sortir en Argentine c’est tard ou rien, mais tant pis, on n’a qu’une vie … Un petit tour en taxi dans les rues surchargées, un petit tour du quartier à pied pour réussir à choisir un resto, et donc un resto et un bar autour de la Plaza Serrano, jusqu’à ce que mes paupières complotent avec la gravité pour m’inciter à rentrer.

Le métro ferme très tôt à BsAs, inexplicablement, mais les bus tournent toute la nuit … à condition d’en connaître le principe : il faut absolument acheter un guide en kiosque, y chercher sa destination, se reporter au plan indiqué, sur ce plan noter les lignes qui passent par sa destination, se reporter à la description des lignes pour voir où elles s’arrêtent, dans une de ces rues chercher vainement le tout petit panneau qui indique l’arrêt, fouiner dans sa poche en espérant avoir des pièces (seul moyen de payer le ticket), une fois dans le bus annoncer au chauffeur quel montant on doit payer (on annonce le montant soi-même ?!? heureusement il y a une tolérance pour les pauvres touristes perdus, on annonce la destination et le chauffeur trouve le prix), et là on surveille frénétiquement l’itinéraire suivi pour savoir où il faut descendre.

Heureusement que les Argentins sont décidément des gens très gentils et serviables, on nous indique où se trouve l’arrêt, et là par chance une jeune Argentine nous explique tout et descend justement au même endroit que nous. Ça s’appelle la chance du débutant.

Nuit moite et bruyante, à cause des lits superposés précaires et grinçants, et du mastodonte qui bouge en permanence. Matinée paresseuse, une de plus. Je choisis le petit tour guidé de San Telmo proposé gratuitement par l’hôtel, qui me fait parcourir à nouveau les rues élégantes paisibles de ce quartier, explications en plus. Marché, plaza San Dorrego, Bar Sur, rues pavées, belles façades, Pasaje de la Defensa …




Une fois la visite terminée, je me mets en tête avec Valentine de trouver soit une milonga soit un spectacle de tango. Une milonga c’est simplement un endroit où les gens peuvent danser le tango, dans une ambiance authentique, avec un groupe de tango qui joue live. Par chance San Telmo regorge de ces spectacles et milongas.

Nous trouvons une milonga, une simple porte sans enseigne qui ne paie pas de mine mais nous inspire, c’est une garantie pour nous d’être au milieu d’Argentins et non de touristes, dans un cadre local authentique.
De retour à l’hôtel je retrouve par hasard Candido, l’espagnol de Tenerife rencontré à Iguazu.

Le soir, avec Gilles-Yann, Clara et Valentine, décidément bien entre français (j’assume, ça fait du bien de temps en temps, ça repose le cerveau), petit resto de quartier pour s’enfiler à nouveau une belle pièce de viande et un bon rouge. Après avoir subi des endormissements spontanés en pleine discussion avec Gilles-Yann (véridique !), nous en sortons vers 23h, heure à laquelle il commence vraiment à se remplir ... le rythme argentin. Il faut patienter jusqu’à 1h pour aller à la milonga, un bar bondé avec concert de reggae-dub fera l’affaire.

Et enfin nous pénétrons dans la milonga : petite entrée sombre juste tamisée d’une lumière rouge, escalier en bois très sobre qui nous mène à l’étage, et là une belle salle, les tables au bord de la piste de danse bien délimitée, une scène pour le groupe, un bar tamisé de rouge. Un cours se termine, si j’avais su je l’aurais pris aussi, et la milonga commence.

Malheureusement il y a peu de monde, quelques couples amateurs qui viennent de prendre une leçon, mais aussi deux ou trois couples confirmés qui rivalisent de complicité et de sensualité, un léger sourire aux lèvres, ne se lassant jamais de danser, au son du groupe mené par une belle chanteuse, voix forte et chaude, clairement inspirée par la tradition du tango. Le tango c’est plus qu’une musique, c’est une culture à part entière, un monde en soi.




Je perçois clairement que les argentins ne vont pas dans une milonga comme on sort en boîte. Ils y vont dans un certain esprit, pour extérioriser une part d’eux-mêmes. Ils appliquent certains codes, et se régalent de ce moment authentique. Un couple retient mon attention, par sa très grande différence d’âge notamment mais surtout par sa classe, tout en lenteur. Leur tenue élégante, noire, fait pour beaucoup dans la beauté de leur danse.

A nouveau je ne tiens plus, je m’effondre, nous rentrons. Après une nouvelle nuit moite et bruyante dans le dortoir claustrophobique, je retrouve Iñigo, quitté deux jours plus tôt à San Ignacio. En rejoignant cet hôtel il retrouve Candido et moi. Sauf que je m’en vais, je n’ai pas réservé assez de nuits et c’est maintenant plein. Ça ne me gêne pas plus que ça puisque l’hôtel, pourtant affilié HI (Hostelling International), n’est pas terrible.

Je pars à moins de 200 mètres, dans un hôtel que m’avait recommandé Ana (du Brésil, rencontrée sur la Isla del Sol il y a un mois ! t’as déjà oublié ? pfff …). Cet hôtel est un petit musée d’art moderne à lui tout seul, il héberge régulièrement de jeunes artistes, les couloirs et chambres sont remplies d’œuvres d’art. Le bâtiment est splendide, telle une grande maison de maître ultra-colorée, chaleureuse, avec un personnel aux petits soins (ça c’est vrai à peu près partout en Argentine !). S’y ajoute un grand bar, lui aussi plein de peintures modernes, et une terrasse gigantesque. Tous les deux soirs se donne une exposition, un concert, un film projeté sur le film de la terrasse.

Une fois installé, je rejoins Iñigo et Valentine pour arpenter le marché dominical de San Telmo. C’est un marché aux antiquaires, essentiellement, sur la Plaza Dorrego, et sur toute la rue Defensa jusqu’au centre, au moins un kilomètre. Des shows de tango se tiennent un peu partout sur la place, dans la rue, demandant juste une petite pièce aux spectateurs.




Arrivés sur la Plaza de Mayo, Valentine nous quitte. Iñigo et moi cherchons désespérément un bus pour rejoindre la Boca, fameux quartier populaire réputé pour avoir vu Madonna grandir, et pour son équipe de foot Boca Juniors. Nous voulions absolument voir le match de ce dimanche mais il a été décentralisé vers un autre stade, donc sans intérêt pour le prix demandé.

L’essentiel du quartier est dangereux pour les touristes, sauf une poignée de rues près des quais, avec notamment Caminito. Dans cette rue toutes les maisons sont bariolées de nombreuses couleurs, chaque restaurant a son spectacle de tango sur le trottoir. C’est ultra-touristique, c’est bondé de monde, mais ça reste incontournable. Pendant qu’Iñigo drague une équatorienne puis une chilienne, j’admire le spectacle donné sur la terrasse où nous sommes attablés.




Retour à l’hôtel, Candido et son amie argentine, Iñigo, Valentine et moi-même optons pour le petit resto de quartier au coin de la rue. Le patron se fait un petit bœuf avec des amis à lui, autour du vieux piano, nous nous envoyons une belle parrilla arrosée de rouge, ce resto est un bonheur. Heureusement la conversation se fait dans un espagnol assez lent, Valentine et moi nous accrochons pour suivre et participer.
Une fois de plus je tombe de fatigue, mais pour une fois j’arrive à refuser la proposition de poursuivre dans un bar. Un vraie prouesse de ma part …

Plus ou moins reposé, je retrouve Valentine le lendemain pour visiter la Recoleta, un quartier très chic de BsAs. Certaines rues font clairement penser aux quartiers chics de Paris, comme l’avenue Montaigne. On ne peut pas dire que cet endroit soit vraiment pittoresque, je le trouve plutôt dénué d’âme à cause de son luxe, mais son principal centre d’intérêt est son cimetière : de tout temps les familles riches de Buenos Aires y ont affiché leur statut, enterrant leurs proches dans de petites chapelles rivalisant de luxe. Absolument toutes les personnalités sont enterrées ici, et notamment Eva Peron, la figure légendaire de l’Argentine. Bizarrement elle est enterrée dans la chapelle relativement modeste d’une autre famille, au lieu d’avoir une chapelle à la hauteur de sa gloire. Le fait que sa carrière politique l’ait tournée vers les plus pauvres y serait pour quelque chose.




Le temps passe vite et nous n’avons pas visité grand-chose, mais nous repartons vers San Telmo. Après avoir difficilement trouvé le bon bus, nous essayons désespérément de savoir où descendre, et nous retrouvons à l’autre bout de la ville, beaucoup trop loin mais heureusement sur une ligne de métro. J’évite à Valentine de se faire heurter par un bus, elle trébuche sur un chien, puis emmène dans sa chute une brave dame, évitant tout juste de s’effondrer sur un étal à bonbons. J’ai vu la scène quasiment au ralenti, à mourir de rire.

Ce soir c’est Valentine qui renonce à sortir. Je cherche un spectacle de tango, que je trouve dans le Bar Sur, le lieu le plus ancien et le plus célèbre, avec ses photos de personnalités à l’extérieur : politiques argentins ou internationaux, acteurs … Antje, étudiante allemande à Lima, et accessoirement copine de dortoir, m’accompagne.




C’est un petit bar sombre mais très authentique, tant par la façade qu’à l’intérieur. J’ai l’impression d’être à Paris, à Montmartre même. Il faut éviter de s’étrangler avec le prix du spectacle, et des consommations surtout, mais c’est assez chouette. Nous terminons dans un petit resto sur la Plaza Serrano, décidément mon lieu préféré à BsAs.

Le lendemain, beaucoup de monde s’en va : Antje repart à Lima, Iñigo part vers la Patagonie, Candido part vers l’Uruguay. C’est toujours comme ça à chaque étape, mes séjours à chaque étape chevauchent ceux des autres voyageurs, tous les jours je fais connaissance avec au moins une personne, et je dis au revoir à au moins une autre. Certains jours il y a des impressions de vide, rapidement comblé.

Valentine est encore là, nous décidons d’aller voir les parcs du quartier de Palermo : le parc botanique, superbe mais où il vaut mieux surveiller son sac, le zoo avec quelques beaux animaux, et le jardin japonais, mignon mais encerclé par la circulation et donc pas vraiment zen. A ce stade il y a une expérience culturelle qui nous manque : la dégustation du mate. C’est un rituel social incontournable, comparable au thé à la menthe au Maroc, les argentins se baladent partout avec leur tasse et leur thermos, et malgré cela peu de bars le proposent.

Mon guide en indique un dans le quartier, c’est le moment. Après quinze minutes de marche, nous découvrons que l’endroit en question n’existe plus. Je ne compte plus le nombre de fois où ça m’est arrivé dans ce voyage, entre les erreurs d’adresses des guides et les endroits fermés, ça devient lassant …

Soirée tranquille pour une fois, à l’hôtel, une des filles travaillant à la réception nous donne un petit concert au bar. La soirée se termine sur la terrasse, je fais la connaissance de Colleen, une irlandaise un peu éméchée et bien sympa, que je retrouverai peut-être en Nouvelle-Zélande puisqu’elle est déterminée à s’y installer. Deux heures après une longue discussion politique avec elle, je découvre qu’elle dort en fait dans mon dortoir, ayant fui un autre dortoir à cause d’un énergumène peu délicat …

Le lendemain matin est très pluvieux, pendant plusieurs heures. Je tente de m’incruster dans une leçon d’espagnol, mais le niveau est trop débutant, j’esquive vite. La pluie tombée, je décide enfin de m’aérer et repart pour une longue marche urbaine, comme à mon habitude, sans innover beaucoup sur l’itinéraire. Je trouve quand même un bar qui sert du mate, le serveur voit vite que c’est ma « première fois » et m’explique tout le processus, et me propose de me prendre en photo. C’est très fort, surtout le début, j’ai l’impression de brouter de l’herbe, malgré le sucre que j’ai ajouté de façon bien peu orthodoxe. Je réessaierai … plus tard, plus tard. Ma soirée ? oubliée, je ne me souviens plus !

Le lendemain, je décide de sortir enfin de la ville et pars pour Tigre, ville située sur le delta, à une trentaine de kilomètres en banlieue. J’y vais avec Markus, un allemand rencontré la veille dans l’hôtel. Après un trajet interminable en bus, nous montons dans un petit train qui s’arrête dans des petites gares mignonnes comme tout, dans une banlieue assez aisée qui paraît être un petit paradis, au bord de la mer.

Nous arrivons à Tigre. Markus est blanc comme un linge, et décide de repartir tout de suite, faute de pharmacie ouverte. Je lui décerne ma palme du copain de voyage le plus éphémère ! Je monte sur un bateau qui propose le tour des canaux, et entre dans un monde à part. Les canaux sont bordés de petites maisons, avec une belle pelouse et un ponton pour le bateau, seul moyen de déplacement. Sur la rive droite un club chic de rameurs, à gauche un homme qui part au boulot pose sa mallette dans le bateau encore suspendu. Un bateau de transport scolaire dépose deux fillettes sur le ponton devant leur maison. Des petites plages, un ponton en travaux, monté par un bateau-grue, des collectivos.

Toutes les maisons sont hors de l’eau, en bois et sur piliers pour éviter les inondations, même le court de tennis est surélevé. On croise le Museo Casa Sarmiento, du nom d’un président argentin qui a vécu ici ; sa maison est emprisonnée dans une grande structure transparente, apparemment pour la préserver. Les pelouses sont manucurées, leur vert forme un beau contraste avec la couleur des maisons et l’eau brune. Certaines maisons sont splendides. La jeunesse dorée fait du ski nautique.




En passant près de la sortie du delta, on aperçoit Buenos Aires au loin, comme posée sur l’eau. Quittant le « quartier » le plus soigné et huppé, on rencontre des épaves massives, penchées dans l’eau. Une station essence pimpante pour bateaux, ressemblant à s’y méprendre à une station classique pour voiture. Une épave sert de squat, pour témoin le linge étendu. Un hangar à bateaux ressemble à une étagère géante à quatre niveaux.

Le tour en bateau se termine, je m’offre encore une balade en ville pour visiter le Museo de Arte Tigre, qui vaut surtout pour le splendide palais qui l’abrite, directement sur la rive d’un canal. Photos interdites à l’intérieur, arrrrgh !! Encore une longue promenade le long du canal principal et je regagne le centre pour prendre un train vers Bs As. L’Argentine est un pays bien plus cher que les autres visités jusqu’ici, probablement le deuxième plus cher après le Chili, mais le prix des transports en commun est ridiculement bas.

Soirée calme à l’hôtel, on diffuse un film d’auteur assez bizarre. Le ciné me manque mais ce n’est pas une raison pour perdre mon temps précieux devant ce film. Je ne recroise pas Markus, il doit être au fond de son lit. Après quelques hésitations je fixe mon départ de Buenos Aires au lendemain, sept jours c’est bien peu pour une ville si grande et où je me sens si bien, mais il faut que j’avance. Et je sais que je reviendrai ici, c’est obligé. Quand je pense à tout ce que j’ai raté, ou vu trop vite, depuis le début de ce voyage, quand je pense à tous les pays recommandés par d’autres voyageurs et que je ne pourrai visiter, je peux déjà écrire l’itinéraire d’un deuxième voyage, avec les mêmes continents dans le même ordre.

Je profite du dernier jour pour m’offrir une dernière grande randonnée urbaine. Je choisis mal mon jour, c’est une vraie fournaise dans les rues. Premier passage par Retiro pour acheter mon billet de bus pour le soir même. En Argentine, pas de stress pour trouver son billet, de nombreuses compagnies proposent le même service et confort pour les mêmes destinations aux mêmes horaires, au même prix, on trouve donc toujours une place même en dernière minute. Une large concurrence mais une offre quasi-unique, c’est du capicommunisme ?

De Retiro je parcours la longue avenue Santa Fe, quatre voies bordées de commerces, beaucoup de monde. Au bout de trente minutes sur cette avenue, ayant parcouru seulement une partie de la distance jusqu’à mon objectif, je prends la mesure de cette ville. Sur le plan, ce que j’ai marché ne représente rien. J’entre dans la librairie El Ateneo, un ancien théâtre réaffecté avec goût et parfaitement conservé. C’est impressionnant !




Un petit bout de métro pour m’aider et j’arrive à Palermo Viejo, que j’avais brièvement vu la nuit une semaine avant. C’est le quartier branché, plein de bars et de restaurants, mais il vaut surtout le coup d’œil pour le cachet de ses rues et de ses façades, même si à mon avis il n’arrive pas à la cheville de San Telmo. Je m’affale bien vite sur une terrasse et finit par repartir à l’hôtel, tout content de savoir trouver le bon bus sans avoir à demander, pour une fois.

Cette fournaise devait forcément tourner en orage, c’est l’occasion de prendre de belles photos depuis la terrasse. Les vieux immeubles assombris par les nuages menaçants sont un beau décor. Le vent et la pluie ne me découragent pas de sortir une dernière fois, à peine deux heures avant mon bus : j’ai rendez-vous avec Damien et Elise, déjà croisés à Sucre en Bolivie et dans le bus de San Pedro à Salta. Ils sont à Buenos Aires depuis peu et vivent leurs tout derniers jours de voyage, après neuf mois ! Malgré la pluie je me fais donc un plaisir d’arpenter à nouveau ces rues qui me paraissent si familières : Estados Unidos, Defensa, Peru, Plaza Dorrego … Je n’y ai pas mis les pieds depuis cinq jours et j’ai l’impression que cela fait une éternité. Encore une fois dans ce voyage, j'ai la délicieuse impression de me sentir chez moi.




Le temps de se boire une bière avec Damien et Elise, et de reparler incessamment de voyage (et de retour, snifff pour eux), je file à l’hôtel récupérer mon sac et attrape en urgence un taxi, le bus part dans vingt minutes ! Je pars pour Cordoba, la deuxième ville du pays, sans bien savoir à quoi m’attendre.

Sobre la ruta todavia !
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14 commentaires:

  1. Salut Nico...
    Une question : vaut-il mieux faire un an sur le même continent pour visiter celui-ci de fond en comble, ou bien survoler plusieurs continents comme tu as choisi de le faire ?
    François de Loos dans le Nord

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  2. @Francois-de-Loos-dans-le-Nord :
    excellente question ... que je me pose depuis un moment !
    je rencontre bcp de voyageurs de plusieurs mois qui restent en Amérique du Sud, et je leur donne plutôt raison, parce que j´ai l´impression d´aller trop vite, de rater des choses ...
    Mais changer de continent va être l´occasion de démarrer un nouveau voyage, en Océanie puis en Asie, et éviter toute lassitude.
    Une chose est sûre : j´ai beaucoup trop de pays sur mon itinéraire, et je vais en enlever : le Chili sera vu rapidement, et au moins 1 va sauter en Asie.
    Je ne referai pas mon itinéraire de la même facon, mais aucun regret, il faut apprendre à voyager !
    Sans rapport : récemment j´ai rêvé que je tenais le bar au Fort ! hé hé ...
    merci & @ +

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  3. Yo Nico,

    c'est amusant, j'ai beaucoup de mal à apprécier tes virées en ville, voire en mégalopole ... Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne me transporte pas comme les sites naturels, beaucoup plus isolés et remarquables !
    Peut-être les photos traduisent moins facilement l'atmosphère, qui à n'en pas douter, devait tout de même être agréable, suffisament en tout cas pour te donner le goût d'y retourner.
    Dur dur la photo citadine ou architecturale !

    Question subsidiaire : ça fait combien d'endroits où tu vas retourner, c'est sûr ! Tu te fous de qui ? :-)
    En revanche je rejoins ta frustration sans problème : on ne connais déjà pas assez la France, alors le monde ... Une vie n'y suffirait pas, mais malgré tout, le réveil sonne tous les matins, etc. etc.
    Terrrriiiiible ...
    Moi j'écris comme un Salembier ? compliment ou simple abus de jeux de mots ?
    Bises
    Bru

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  4. @Burns :
    oui c'est sûr les villes ça fait pas rêver. Mais c'est quand même là que je passe l'essentiel du temps. Et celle-là a vraiment quelque chose ...

    Combien d'endroits où je retournerai ? tous sauf le Pérou ! l'Equateur parce que c'est magique, la Bolivie parce que c'est magique et que je l'ai traversée hyper vite, l'Argentine parce que c'est le pied et qu'il faut une éternité pour bien la visiter.
    Une vie entière, une vie entière ... idée à développer ...
    Les jeux de mots c'est sûr, mais j'ai pas dit abus, juste un style ;-)
    Bécots !

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  5. Mais qui sera le 3000 eme lecteur à se connecter sur ton blog ?
    Gagnera t'il une dédicace spéciale ?
    Vous le saurez peut être en lisant la prochaine aventure de " Nico autour du monde "

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  6. @Gabriel :
    Tiens j'avais remarqué la même chose :-) Ca devrait tomber dans 2 jours, mais comment savoir qui sera le 3000ème ?
    Petite précision : il s'agit de 3000 visites, pas 3000 visiteurs ! j'aimerais bien mais bon ...

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  7. Tu rêves de moi en amsud ?... Là, faut que tu revoies tes copines de Seattle !...

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  8. salut nico,
    je te fais des gros bisous, j'aime toujours autant les chansons de ton blog et je t'aime beaucoup
    au revoir mon beau singe adoré.

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  9. salut nico
    nous aussi on a vu des chutes cet été au mariage de romain et christine mais elles etaient beaucoup plus petites. Tes photos sont tres belles, on te montrera notre album photo du Canada quand tu reviendras (mais il n'est pas encore fini, alors rentre pas trop vite).
    au revoir
    mimi

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  10. @François :
    c'était surout le bar, tu as fait une courte apparition dans ce rêve, tu me demandais si tu pouvais prendre une Grim, et en grand prince je t'autorisais ...
    Concernant les américaines de Seattle, tes désirs sont des ordres, j'ai déjeuné avec elles il y a 3 heures !

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  11. @Héloïse :
    ça faisait longtemps que t'avais pas écrit de commentaires, ça me manquait ! moi aussi je te fais de gros bisous, ma petite gueunon au poil brillant :-P

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  12. @Emilie :
    hé toi aussi, ça faisait longtemps que t'avais pas écrit de commentaires !
    pour les photos, je crois que t'as encore le temps, je ne rentre pas tout de suite.
    Gros bisous, espèce de vieille crapule !

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  13. Il a retrouvé l'appétit Nicolas ? Attention au kilos... C'est pas le sac qui est lourd gourmand !

    Pour parler actualité, la grippe H1N1 qui va ravager le monde, tu vois cela où tu es ? Dis moi pas que t'es pas vacciné.

    Une question me taraude l'esprist. As tu eu un échange salivaire depuis que tu es parti ?

    Chaud ami Go...

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  14. @Philippe :
    pour les kilos, tu ne crois pas si bien dire : j'en avais perdu dans les 3 premiers mois, et je les reprends très vite !
    La grippe ? bof m'en fous, j'ai vraiment pas l'intention de me faire vacciner, et je suis content de pas entendre la matraquage à ce sujet en France (c'est l'impression que j'ai sur le web).
    Pour la question qui te taraude l'esprit, hé bien ça restera off !
    @ +

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