Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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samedi 26 septembre 2009

Cuzco, centro touristico ... Machu Picchu, maravilla del mundo

Les étapes se suivent et se ressemblent … meuuuh non elles se ressemblent pas du tout !

Par contre elles commencent et finissent toutes de la même façon : je file vers le terminal terrestre d’Arequipa pour une nouvelle nuit en bus. J’ai choisi le must : les meilleurs fauteuils dans la meilleure compagnie. Je tombe à côté d’un péruvien d’âge mûr qui veut faire copain-copain parce qu’on utilisait tous les deux le wifi dans le salon d’attente. On nous sert un plateau-repas pire que dans un charter, et un bingo est organisé dans les deux étages du bus, avec à la clé le voyage retour à gagner. Rhaaa je le manque d’une case ! Le film se termine, le bus s’endort doucement, et je découvre avec un bonheur non dissimulé que je suis tombé à côté du seul ronfleur du bus. C’était bien la peine de payer cher un voyage top-confort …
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A nouveau seul dans ce voyage, j’arrive donc au petit matin à … Cuzco ! Le temps de faire dégonfler le prix d’un taxi, je me retrouve rapidement sur la Plaza de Armas. Il est 6 heures du matin, il fait beau mais froid, nous sommes à plus de 3000 mètres d’altitude. Une fois de plus la place est magnifique, deux de ses côtés affichent de belles arcades surmontées de balcons en bois sculptés, en face on trouve la belle cathédrale et l’église La Compañia. Tout autour de la place on voit de grandes collines squattées par les maisons couleur terre des quartiers pauvres. L’air frais et les beaux balcons me donnent l’impression d’être dans un village de montagne en France.
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De si bon matin, les rabatteurs sont déjà là pour cibler les voyageurs comme moi qui arrivent à l’arrache, sans réservation, avec deux noms d’hôtel griffonnés sur un bout de papier. Je décline toutes les propositions et en trouve un sympa à deux pas de la place. Un petit somme réparateur et je file chercher un sauveur pour mon appareil photo, qui m’a complètement lâché, la faute au sable de Huacachina une semaine avant.
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Et c’est parti pour un petit tour en ville, après m’être déchargé de 130 soles (plus de 30 €, une fortune ici) pour acheter le boleto touristico, qui donne accès à 16 sites, dont 6 ou 7 remarquables et de grosses daubes pour le reste. Une belle arnaque, mais il ne faudrait peut-être pas oublier qu’on est au Pérou et en plus à Cuzco, donc gringo arrête de tirer cette tête et raque, t’es là pour ça !!
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Il faut dire que Cuzco est l’ancienne capitale de l’empire Inca, le point-phare du Pérou pour sa beauté et sa proximité avec des sites grandioses. J’y viens …
Je commence par le monastère de Santo Domingo, étonnant mélange d’anciens murs incas et de catholicisme espagnol. Je repère de nombreux drapeaux arc-en-ciel dans les rues … non nous ne sommes pas dans le Marais péruvien, il se trouve que l’arc-en-ciel était un symbole Inca. Je monte vers le quartier de San Blas, un endroit enchanteur autour d’une place et d’une église du même nom, avec petites ruelles piétonnes, escaliers, petits restos et bars, boutiques d’artisanat même pas faux, et autres petits détails qui donnent un charme fou et une âme à ce coin. Je repère les lieux en vue d’imminents passages nocturnes …
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Entre San Blas et la Plaza de Armas se trouve une rue magnifique, Hatun Rumiyoc, où l’on trouve le vestige parfaitement conservé d’un mur inca. Les pierres sont arrondies et sont parfaitement assemblées, certaines comportent jusqu’à 12 angles et représentent le puma (un des dieux incas avec le serpent et le condor). Un jeune péruvien, qui me force un peu la main en vue d’un pourboire, m’explique une foule de détails sur ce mur, qui forcent l’admiration sur l’art Inca. Ces murs ont parfaitement résisté aux tremblements de terre alors que les bouts de murs espagnols qui ont été superposés sont clairement partis en couille, me fait remarquer le jeune péruvien-guide-imposé avec une fierté non dissimulée, avant de me demander un pourboire astronomique dont il verra à peine le quart.
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Je continue ce tour de ville, notant au passage les prix ahurissants des innombrables restaurants à Cuzco. Après avoir visité l’hôtel Loki en vue de quitter mon premier hôtel que je trouve un peu mou-du-genou (oui un backpacker c’est compliqué, ça passe son temps à chercher des hôtels propres-paschers-sympas-avecpleindegensàrencontrer-danslecentre-avecwifi), je pars le cœur serré vers le réparateur photo, craignant de retrouver mon appareil en mille morceaux, devant un énergumène se grattant la tête pour retrouver comment le remonter. En fait le réparateur est assis devant un simple bureau, avec un ou deux petits tournevis et un boitier bricolé comme seul équipement. Il me tend mon appareil complet avec un regard affirmatif : « Esta bien, ahora funciona ». Je n’en reviens pas, il a fait un miracle en deux heures de boulot pour 100 soles, je repars heureux avec mon petit bijou dans la main.
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Je remonte à San Blas et pénètre avec flair dans le bar Km0, pour une soirée cerveza et musique live latino. Je n’échappe pas à quelques morceaux de Manu Chao, une vraie star ici. Tiens revoilà un couple d’hollandais que j’ai croisé il y a plus d’un mois en Equateur, et plus récemment à Huaraz. Les mêmes têtes partout tout le temps ...
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Le lendemain, après avoir réglé une embrouille avec l’hôtel qui m’annonce que le prix est en dollars et non en soles (juste 3 fois plus), je file à l’hôtel Loki. C’est un repaire à gringos anglo-saxons, ce que je n’approuve pas beaucoup généralement, mais je suis impressionné par la qualité des dortoirs avec leurs lits à couettes épaisses, et le soin apporté à tout ce que peut attendre un voyageur (jusqu’aux prises dans les casiers pour recharger ses batteries !). Et il y a matière à rencontrer beaucoup de monde ici.
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Je laisse mon sac au deposito, et pars visiter les sites incas aux alentours, à commencer par Saqsayhuaman, temple inca impressionnant avec une vue grandiose de Cuzco. Je poursuis à pied vers Q’enqo, autre temple inca sculpté dans un rocher monolithe, puis vers Tambomachay où se trouve le « bain de l’Inca ». J’attrape de justesse un bus au bord de la route pour terminer la journée en beauté à Pisaq, réputé pour son marché et ses ruines. On est dimanche, le marché est énorme et s’étend comme des tentacules au-delà de la place. Les trois quarts sont de l’artisanat, il y a de la pacotille mais aussi du beau, on ne sait plus où donner des yeux tellement les couleurs explosent : pulls, bonnets, tous les classiques péruviens ...
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Mais le plus beau est encore le marché traditionnel des fruits et légumes, restreint à un petit bout de la place. Toutes les vendeuses sont des indiennes à la tenue traditionnelle, aux couleurs extraordinaires. Assises par terre, elles vendent leur production de graines, pommes de terre, fruits … Stratégiquement, je m’installe au balcon d’un restaurant pour pouvoir photographier ce spectacle sous toutes ses coutures, sans craindre le regard désapprobateur des indigènes qui apprécient peu d’être immortalisées par les gringos.
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Il est 15 heures, il serait peut-être temps de monter aux ruines. J’ai le choix entre les taxis ou une montée belle et raide à travers les terrasses incas, le choix est vite fait.
Au moment de me lancer, qui je croise ? Bronia, de Manchester, qui m’avait assisté dans les leçons de kitesurf à Mancora, 1 mois plus tôt (déjà ?!?). Elle a fini par quitter ce spot et descendre très vite pour voir le sud avec sa môman (laquelle a l’air ravie de rencontrer un ami de sa fille, et en plus un français qui sait parler anglais, 2 en 1 !). Voilà une coïncidence de plus, mais celle-là fait un peu plus plaisir que les autres.
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Je m’élance donc à toute vitesse dans les terrasses incas, faites de marches irrégulières et très hautes, sous le regard étonné de ceux qui descendent, et j'arrive trempé mais satisfait dans les fameuses ruines Incas, en haut de la montagne. C’est un site à couper le souffle, superbement conservé avec ses murs parfaitement assemblés (pas un millimètre d’espace) et ses portes en forme de trapèze.
J’y vois un premier aperçu du chef d’œuvre absolu que je me réserve pour les jours à venir, que pas un seul voyageur au Pérou ne rate, qui fait rêver le monde entier, j’ai nommé … le Machu Picchu, une des 7 merveilles du monde.
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Je rentre à Cuzco par un bus ultra-bondé, comme je n’en ai pas encore vu. Ça se bouscule pour entrer, et je me retrouve debout à l’avant, contorsionné et inquiet pour le contenu de mes poches que je rapatrie progressivement dans mon sac à dos.
Une fois largué par le bus dans un quartier excentré, et reçu une proposition de service par une dame souriante et pas tellement habillée, je rentre au Loki, pour découvrir l’ambiance survoltée de son bar.
Après absorption de la happy hour, je prépare mon sac pour partir 4 jours en trek, l’Inka Jungle Trail, qui s’achèvera par la récompense absolue, la visite du site qui est sur toutes les lèvres, le monumental Machu Picchu. Je me glisse dans l’épaisse et très attendue couette bleue, le cerveau squatté par un rêve à concrétiser imminemment …
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Le lendemain matin, après une nuit courte perturbée par 4 branleurs qui rentrent défoncés à 5 heures du mat’ et hurlent à travers le dortoir, je saute dans le bus plein d’autres trekkeurs réunis par diverses agences, et nous voilà partis pour Ollaytantambo, site important de ruines Incas et étape obligée vers le Machu Picchu.
Alors que revoilà … Bronia ! En route vers le Machu Picchu avec sa môman toujours aussi ravie.
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De là démarre notre trek par une journée de VTT, que j’oublierai bien vite : vélos bridés, descente sur l’asphalte puis sous une pluie battante, puis sur un chemin qui nous a donné un premier aperçu de ce qu’est un Parkinson. A l’arrivée, le temps de fixer les VTT sur le bus, première attaque groupée et sans merci des moustiques, nous sommes près de la jungle …
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Le bus nous amène à Santa Maria, petit village perdu dans la montagne et quasi-jungle. La maison d’hôtes est très correcte, la douche froide mais bienvenue. Le dîner dans l’unique restaurant permet de faire mieux connaissance avec tout le groupe : Craig et Samantha les britanniques, Erick et Anna les suédois, Christoph l’autrichien, et les 3 espagnols Antonio, Ricardo et Daniel le sosie de Jean Reno.
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Le lendemain, départ pour la deuxième partie du trek. J’ai été très mal briefé par mon agence, et me retrouve comme un con avec plus de 10 kgs sur le dos, que je dois porter. Ça m’affûtera encore un peu plus, il vaut mieux le prendre comme ça. On commence à marcher le long de la rivière, dans le bruit aigu, strident et oppressant de cigales péruviennes. Une bande-son parfaite pour un film d’horreur. Nous croisons 2 petites filles en uniforme, cartable sur le dos, qui rigolent et posent un peu sans s’arrêter de marcher, dès que je sors mon appareil. J’aurais donné beaucoup pour aller à l’école tous les matins dans un tel décor, cerné par la végétation luxuriante. Je me demande si elles se rendent compte de ça ? Bien sûr c'est ma vision subjective de riche citadin occidental qui ne manque de rien, mais dans ce monde il y a des beautés objectives, des environnements d'une magie indiscutable ...
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Les arbres rivalisent de fleurs et tous les fruits exotiques sont là à 30 mètres dans la ronde : ananas, papaye, avocat, banane ... j’en oublie. Juan le guide nous impose un premier arrêt pour donner ses explications culturelles, notamment sur les Incas et la magie de leur culture. Difficile d’écouter quand les moustiques attaquent en rangs serrés.
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Le trek se poursuit le long de la rivière, puis sur un flanc de montagne vertigineux, puis sur un chemin pittoresque caché dans les arbres. Arrêt hamacs dans un coin de paradis, la maîtresse de maison nous vend boissons fraîches et chocolats.
Arrêt déjeuner dans un autre coin de paradis sur la route des trekkeurs, petit somme réparateur dans les hamacs, sous les fleurs de bananiers, sur fond de musique rock latino.
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L’après-midi ne nous ménage pas, la marche est encore très longue mais dans un décor superbe et changeant, le long de la rivière. Quelques ponts suspendus et instables mettent à l’épreuve nos genoux déjà éprouvés. Et la surprise arrive en fin d’après-midi : un complexe thermal assez classe au pied de la montagne, plusieurs piscines assez chaudes où se pressent et se délassent tous les groupes de randonneurs.
Les moustiques attaquent à nouveau au coucher de soleil, surtout ne pas sortir de l’eau à ce moment-là (sauf quand un groupe me demande de prendre une photo avec 10 appareils différents … vite, souriez et qu’on en finisse !).
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Le relâchement sans fin dans les eaux chaudes me donne l’occasion de discuter avec Anna la suédoise, installée à San Diego avec son ami Erick. J’apprends qu’elle est une ancienne star de la pop-rock et a tourné dans différents pays du monde. Ana Johnsson, ça te dit quelque chose ?
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Pas question de remarcher après la détente des sources chaudes, un bus nous emmène à Santa Teresa, sorte de ville bordélique et défoncée qui fait un peu Far West au milieu des montagnes péruviennes. Logés dans une hospedaje au confort très minimal, mais rassasiés après un bon resto dans une ambiance de groupe toujours plus sympa, on essaie de se protéger aux moustiques en buvant une bière devant l’hospedaje, en se marrant et spéculant sur ce que peut être l’Inka Massage proposé partout. Un moment simple mais inoubliable.

Fuis le confort et trouve un endroit improbable qui ne ressemble à rien, mets là-dessus une bonne fatigue d’après-rando et une bière fraîche, les souvenirs ineffaçables seront là.
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Réveillés dès 4 heures du matin par un bruit ambiant indescriptible (chats qui se battent sur le toit en tôle de la chambre, chiens qui aboient, coqs qui chantent beaucoup trop tôt, voitures qui klaxonnent, Bob Marley à fond chez le voisin …), on compte chacun ses boutons de moustique. Il me faudrait les mains d’un Tchernobylien pour compter les miens : j’ai beau être abonné à ça, mes jambes, bras et dos sont proprement effrayants. Penser à autre chose, surtout penser à autre chose, surtout ne pas gratter … une anesthésie générale, là tout de suite c’est possible ?

Un petit-déj’ bienvenu, et un bus nous évite une marche pénible jusqu’au chantier d’Hydro-Electric, pour enfin démarrer un trek original sur une voie ferrée. Pas très pratique de remonter le rail, les yeux braqués sur ses pieds pour les poser sur les planches inégalement espacées. Heureusement que le paysage est superbe, et se métamorphose progressivement vers sa forme finale, des montagnes vertigineuses, à la fois rocheuses et maculées d’une jungle verte, comme en Asie.

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Finalement on arrive à Aguas Calientes, enfer touristique mais pas si laid, accessible uniquement à pied ou par le monopole abusif du rail. C’est en fait la petite ville qui se trouve au pied du Machu Picchu. Les rues toutes piétonnes sont uniquement faites d’hôtels et de restaurants, sauf dans la partie péruvienne de l’autre côté de la rivière. Les prix sont encore plus forts qu’à Cuzco, on atteint la limite. La voie ferrée traverse le centre comme dans un Lucky Luke, ça a de l'allure.
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Les magouilles infectes des agences ont pour effet de dispatcher tout le groupe dans des hôtels différents. Heureusement je reste quand même avec Christoph, excellent pote de rando et de chambre depuis le début, et photographe remarquable pendant notre petit tour en ville.
Le soir est pire, nous ne dînons pas tous au même restaurant, les pratiques péruviennes montent à la tête de tout le monde, surtout lorsque certains apprennent dégoûtés qu’il reprendront le train pour Cuzco en milieu d’après-midi, au lieu de profiter longuement du Machu Picchu.
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Nuit très courte, au bruit du restaurant, réellement démarrée à 0h50 et finie à 3h20 ! Christoph et moi avons décidé d’entamer la marche très tôt au Machu Picchu, comme recommandé par le guide.
A 4 heures nous partons, lampe frontale allumée, croisons ceux qui font déjà la queue pour les bus (gringos !), et nous lançons dans la marche exténuante, faite uniquement de marches Incas très hautes. En pleine nuit nous sommes trempés de transpiration. Nous doublons plusieurs groupes, et à 5 heures arrivons à l’entrée du Machu Picchu, assez surpris de voir la cinquantaine de personnes qui font déjà la queue. Enfin ça suffira, il faut être dans les 200 premiers pour obtenir un accès supplémentaire au Huaynapicchu, la montagne célèbre qui surplombe le Machu Picchu.
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La queue s’allonge très vite de nouveaux randonneurs trempés aux joues rouges, la petite pluie achève de nous refroidir. Le décor est impressionnant, malgré le mauvais temps, et enfin, à 6 heures, les portes s’ouvrent. On se dépêche, on marche jusqu’au point où l'on découvre enfin ce qu’on attendait depuis longtemps. La carte postale si célèbre devient réalité, le rêve s’offre sous nos yeux. La magie opère, et nous ramène à notre imaginaire fait de Tintin au Temple du Soleil, de Tao et les Cités d‘Or, et de photos dans les livres de géographie. Un des lieux historiques et culturels les plus réputés au monde est là, palpable, et j’essaie de réaliser que j’y suis enfin. Le mauvais temps et les gros nuages qui balaient le site n’enlèvent rien à sa beauté.
Lieu mythique n°1 atteint.
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Un israélien a revêtu sa tenue juive traditionnelle et s’est mis à prier, sur une terrasse inca, Torah dans les mains et châle blanc sur la tête, pour remercier son dieu d’avoir permis ça.

Le public se répand vite sur le site, il faut se dépêcher de prendre une photo « vierge » malgré les gros nuages qui pèsent et même quelquefois noient le site. Une visite guidée commence, pénible : Juan a été remplacé par un guide qui parle un anglais horrible, et nous sommes accompagnés d'un groupe d’israéliens bruyants et puérils, que l’on croise et recroise depuis le début du trek. Difficile de juger une culture que je ne connais pas, mais les israéliens sont très nombreux au Pérou et assez mal aimés des autres voyageurs par leur comportement, c’est un fait.
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On arpente donc le site en suivant le guide, pour comprendre un peu mieux ce que l’on voit tant les Incas étaient de fins architectes et ne laissaient rien au hasard. Mais la tentation de quitter le « troupeau » est forte, pour apprécier en silence les lieux et prendre des photos vierges de tout touriste bariolé. Finalement la visite se termine, le soleil se montre doucement sans nous avoir laissé apprécier son lever.
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Direction le Huayanapicchu, pic pointu et verdoyant qui domine le site. Il y a un numerus clausus pour son ascension d’1 heure, mais nous avons le petit ticket magique donné aux 200 premiers. Encore une montée crevante faite de marches très hautes, vu la forme de la montagne il ne fallait pas s’attendre à un gentil chemin.
On arrive à nouveau trempés et crevés au sommet, et la vue est impressionnante sur le site et sur les montagnes alentour, toutes des pics vertigineux rocheux et verdoyants qui font penser à certains coins d’Asie. Le sommet non aménagé, juste fait de quelques rochers peu accueillants, devient vite bondé, il faut redescendre et s’user les genoux dans les marches. Le groupe se disperse, chacun pour se trouver une petite terrasse cachée et apprécier le site, maintenant rempli de touristes bedonnants et bariolés, clairement pas les mêmes qu’à 5 heures du matin.
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J’arpente le site sans m’arrêter, pour reprendre les mêmes photos maintenant ensoleillées, et à 14 h les touristes commencent à s’en aller (en bus bien sûr, pourquoi marcher ?!). A 16h le moment est privilégié, même s’il reste des visiteurs, mais je dois commencer à redescendre. Je n’ai plus de jus dans les jambes mais je veux descendre à pied et je n’ai plus un sol en poche pour prendre le bus. Mes genoux prennent cher une fois de plus et j’arrive physiquement éteint à Aguas Calientes. Je récupère mon sac et mon billet de train à l’hôtel, et direction la gare, avec trois bricoles à manger et un peu d’eau. A la gare, je retrouve un autre groupe qui nous a suivi pendant 4 jours, une gentille américaine peut-être un peu intéressée m’offre une bière pour me remettre, tout étonnée que je sois descendu à pied.
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1h30 de train trop inconfortable pour dormir, malgré le prix exhorbitant de 35 €, puis 1h30 dans un bus qu’il a fallu retrouver dans un bordel sans nom à Ollantaytambo, et encore cinq minutes de marche pentue à Cuzco pour finir de m’achever. A l’hôtel Loki je suis trop éteint pour m’intégrer dans l’ambiance, et je me couche vite sans réussir à croiser Craig et Sam, ou encore Jane de Los Angeles croisée au Machu Picchu.
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Le lendemain est très calme, au rythme du wifi dans le lounge tranquille de l’hôtel, avec une vue imprenable sur Cuzco. Petite balade en ville pour dire d’en profiter un peu et de ne pas perdre une journée. Le soir la fatigue du Machu Picchu est oubliée, mais je ne suis pas tenté par l’ambiance caricaturale du bar du Loki : impossible de parler avec la musique, trop de jeunes anglo-saxons qui boivent et braillent et ne sont là que pour faire la fête tous les soirs et dormir la journée, et vivent littéralement dans l’hôtel (et diront après qu’ils ont voyagé au Pérou et que c’était un pays génial …). Le summum de l’inculture occidentale, enfin anglo-saxonne surtout. Ce qui finalement fait de Loki un endroit pas si intéressant pour rencontrer des voyageurs, enfin des vrais.
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Je prolonge mon séjour à Cuzco d’une journée, et cherche quels sites pourraient encore m’intéresser après avoir vu Pisaq et le Machu Picchu. Mon choix tombe sur Maras, petite ville pauvre et oubliée à une heure de Cuzco, encore une impression de Far West. Elle est entourée de deux sites insolites : Moray, site composé de terrasses Incas disposées en amphithéâtre, et Las Salinas, salines à flanc de montagne, d’une beauté indescriptible avec ses terrasses blanches remplies de couleurs bleu clair, marron, orange …
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Je m'offre une dernière petite soirée au Km0, dans le quartier San Blas. Cerveza et musique live latino dans une ambiance authentique et pas du tout gringo. Le lendemain matin je quitte Cuzco, gavé de culture Inca et content de cette petite semaine dans une des plus belles villes péruviennes. Direction un autre lieu mythique d’Amérique du Sud, et ma dernière étape péruvienne …
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Si tu es arrivé au bout de ce texte, je te dis hasta pronto amigo !
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27 commentaires:

  1. Encore merci Nico pour cete nouvelle étape de ton fantastique voyage que nous faisons avec toi grâce à tes récits passionnants. Que de merveilles encore!
    Je ne dois pas être la seule à attendre avec impatience la suite. Tu nous tiens en haleine.
    Hasta luego!

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  2. Une escapade supplémentaire à ce tour du monde Made in Nicolas... Audrey (mon amie) et moi même te proposont d'y ajouter une étape à ce tour du monde... Qu'en penses tu ?

    Philippe Bourgain du 59...

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  3. Hello mon gars,

    Les découvertes se suivent et ne se ressemblent pas à ce que je vois, profites ou plutôt continues d'en profiter!!! J'ai hâte de voir la suite.
    Nous on part en France Jeudi pour 2 semaines !!!!
    A+++

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  4. Bonjour Nicolas,
    Extraordinaire hasard de retrouver Ana Johnsson sur ce blog ! Je travaille chez Sony Pictures, et nous étions à la première de Spiderman II à Paris avec Ana qui nous a laissé un excellent souvenir. A l'époque, elle était à Loos Angeles, mais elle parlait déjà de bouger. Très étonnant de la retrouver au Pérou, alors qu'elle nous donnait l'impression que son monde était fait de strass et paillettes. Bravo pour tes récits, j'ai hâte de découvrir la suite...
    Alexandre de Paris.

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  5. Paul-de-Lille-ça-faisait-longtemps-qu'il-était-pas-passé te passe le bonjour et te félicite pour la qualité de ton blog, bonne continuation !

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  6. Salutos Nicos,
    je ne retrouve pas mon vécu dans cette semaine, mais quelques points géniaux : les montées aussi vertigineuses qu'ériçantes, les descentes en ablation de genous, le machu pichu qui s'offre à qui sait le mériter, le train far west d'Agua calientes. J'adore retrouver le nom des villes oubliées, du marché réputé dont la plus impressionante beauté réside dans 15% du terrain, la nuisance du tourisme consumériste, bariolé bruyant et incorrigiblement stupide ... La satisafaction du voyageur roots qui sait refuser la facilité pour y préférer la vérité !ça y est je rêve de nouveau éveillé, Merci,
    et vivement le pipi caca !
    bises
    Bruno

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  7. @Maminou :
    5 heures d'écriture pour celui-là, ça devient dur ... je vais essayer de faire plus court quand même pour le prochain.
    Biz

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  8. @Philippe et Audrey :
    une étape de plus ? je vais déjà être obligé d'en enlever, au moins une. Vous pensez à quoi ?

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  9. @Romain : ben bonnes vacances à Wimereux alors ! pas de bol tu vas pas pouvoir visiter la maison :-(

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  10. @Alexandre de Paris / Xavier Gagnon / François Samier :
    j'avais déjà de sévères doutes sur la visite réelle de Xavier Gagnon, mais là tu t'es grillé : Ana n'a pas été à Los Angeles (encore moins à Loos Angeles). Tu aurais dû (mieux) lire qu'elle est suédoise ... elle vient donc de Stockholm.
    Comme en plus je ne vois plus de commentaires à ton nom depuis quelque temps, je t'ai vite démasqué ;-) Merci quand même, c'était amusant (l'anecdote thaïlandaise était réelle ?)
    @ +

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  11. @Burns :
    Mais c'est qu'il se fait assidu sur mon blog, le Burno ! t'es au chômage ? Enfin vu les souvenirs que ça te rappelle, je comprends ...
    Ah les touristes bariolés et stupides ! je comprends mieux pourquoi les locaux nous prennent pour des gringos (donc des cons) et y vont au culot côté arnaque, c'est que ça doit marcher souvent !
    Mais pas si facile d'être vraiment roots et de se démarquer des autres, on est toujours le touriste de quelqu'un ... il faut juste essayer d'être moins bariolé, plus intelligent et curieux.
    L'envie d'un confort acceptable, de rencontrer des voyageurs ... et du wifi (arrrgh, saloperie d'Internet !) rend mon voyage très moyennement roots, sans être touriste-de-base non plus.

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  12. Bonjour,
    Superbe récit qui donne envie d'y être !
    Bon voyage ...
    Eva du 75

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  13. @Eva :
    visiteuse de passage, ou connaissance que j'aurais oubliée (bien malgré moi !) ?
    merci

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  14. salut mon lama poilu, c'est heloise. J'ai regardé tes photos, comment s'appelle le petit animal moitié lapin, moitié ecureuil ? au revoir mon petit phoque mouillé.

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  15. salut nico, c'est EMILIE . Est ce qu'il faisait froid quand tu as visité le Machu Pichu. A l'école, la maitresse nous a expliqué qu'il y avait au Pérou, un lac qui s'appelait "titicaca"
    est ce que tu vas aller le visiter? au revoir mon lama

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  16. ça m'a l'air canon ce p'tit voyage, profites-en bien on pense souvent à toi.

    Te faisons plein de bisous.

    Matthieu, Clem, Auxence, Colombe et junior N°3

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  17. Salut Nico,
    Tu t'es fixé combien de lieux mythiques sur ce périple ?
    Excellent ce récit, comme d'hab... Tu me laisses les droits d'auteur ? Avec des pôtes, on fait des films amateurs, et y'a matière !
    Bises
    François

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  18. On pense simplement à t'inviter à la maison quand tu seras rentré ! Viens faire un tour chez nous... On découvre ton tour du monde, alors passe découvrir notre petit monde à côté de Valenciennes...

    Philippe Bourgain du 59

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  19. @Héloïse :
    ce petit animal, je crois que c'est un lapin avec une grande queue, j'ai mis de longues minutes à l'approcher, et je n'avais pas vu qu'il avait une si grande queue.
    bisous mon mille-pattes adoré !

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  20. @Emilie :
    Oui j'ai vu le lac, je suis même allé sur les ïles ! L'article qui en parle arrive très bientôt ...
    bisous vieille crapule !

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  21. @François :
    tiens revoilà Mr Samier, qui n'avait plus signé de son nom depuis longtemps, et qui fait mine de ne pas avoir vu mon dernier commentaire ;-)
    allez, reconnais que je t'ai grillé ;-)
    Ciao !

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  22. @Matthieu, Clem, Auxence, Colombe et junior N°3 :
    Oui c'est canon et oui j'en profite à mort, chaque jour !
    Merci & @ +

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  23. @Philippe et Audrey :
    OK sans faute, merci !
    faudra juste me le rappeler et me laisser un peu le temps d'atterrir ...
    hasta luego

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  24. Salut Nico...
    Et si tu répondais aux questions ?

    RépondreSupprimer
  25. @François :
    mon cher François, je serai ravi de te répondre quand tu t'exprimeras enfin sur ta petite et amusante imposture ...
    à très bientôt donc ;-)

    RépondreSupprimer
  26. bien joué Kalligan

    Pégé

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