Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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samedi 5 décembre 2009

Ushuaïa, séquence frisson … ou non

Je quitte Puerto Natales au petit matin, pour une longue journée de bus, douze heures. C’est beaucoup moins que certains des précédents trajets, mais ici on ne trouve plus les bus hyper-confortables du nord, avec les fameux camas inclinables. Après cinq petits jours au Chili, la tête pleine d’images grandioses, je repars en Argentine pour ma dernière étape dans ce pays fantastique. Et pas la moindre étape, la fin du monde, la cité la plus australe du monde, un nom qui fait en rêver beaucoup, Ushuaïa.

Le bus traverse la pampa presque plate pendant plusieurs heures. Ce paysage de steppe est seulement égayé par les grosses touffes d’herbe, quelques vaches, moutons, et deux jeunes autruches. Tout autour de la route, un vaste espace désolé, vide. De temps en temps une ferme, dans un état misérable.

Premier changement de bus au bout d’une heure et demie, pour en prendre un autre déjà bien rempli. Puis plus tard nous traversons le détroit de Magellan sur un ferry, pour rejoindre la Terre de Feu. L’eau est grise, les deux rives offrent un paysage désolé, juste un phare pour égayer tout cela. Au moins la sensation d’arriver dans un lieu à part, au bout du monde, est réelle.




Le trajet s’étale en longueur, mais difficile de s'endormir puisque les arrêts se multiplient : passage du poste-frontière chilien, puis argentin, puis à nouveau changement de bus à Rio Grande pour entamer la plus belle partie du trajet. Le paysage commence à onduler un peu, puis apparaît une immense forêt, un peu morbide avec des troncs morts par milliers, ou vivants mais tordus à cause d’un parasite sous forme de cheveux verts. Je me demande comment sont entretenues les forêts en Patagonie, mais partout où j’ai randonné, j’ai vu le sol jonché de ces arbres morts.

Puis les montagnes enneigées réapparaissent derrière un lac immense, et une forêt continue de conifères, bien vivaces eux. Le passage d’un col est l’occasion de dominer un lac magnifique, doublé par un autre lac beaucoup plus loin. Puis le bus redescend dans la vallée, cernée de sommets en neige, et qui alterne les espaces boisés et les espaces rasés par l’exploitation forestière, découvrant un sol rouge ou orange.




Et enfin apparaît la ce qui semble être beaucoup plus qu’un lac, c’est le canal de Beagle. Ce qui signifie que nous arrivons à Ushuaïa, et effectivement un panneau l’annonce, précisant que c’est la cité la plus australe au monde. Forcément je pense : « Ça y est j’y suis ». Un des noms mythiques qui m’a le plus fait saliver lors de la préparation du voyage, qui me faisait déjà rêver tout petit lorsque je regardais l’émission de Nicolas Hulot. Comme d’habitude, l’excitation n’est pas aussi forte qu’on le voudrait, mais quand même il y a la sensation d’avoir achevé quelquechose, à la fois un vieux rêve et la traversée de l’Amérique du Sud, de Quito en Equateur à Ushuaïa.
Lieu ultra-mythique n°6 atteint.

Pour la partie Rêve, c’est fait. Mais comme je l’avais entendu d’autres voyageurs, la réalité est plus terre-à-terre. Ushuaïa est une ville assez ordinaire, tout à fait moderne, ni laide ni belle. Et à la sortie du bus, étonnament il fait bon, il y a peu de vent. Des conditions plus radicales m’auraient plu, et auraient été à la hauteur de ce lieu mythique. Et même si l’été approche, je suis quand même étonné par la température. Donc difficile de se sentir vraiment au bout du monde, malgré le marketing touristique qui le rappelle  partout.
Lieu ultra-mythique n°6 démystifié.



Je m’installe à l’Antarctica, un hôtel à backpackers assez sympa, au nom prédestiné. Et dans mon dortoir je fais la connaissance avec Hap, un néo-zélandais qui est là depuis un moment et a un but clairement affiché : travailler en Antarctique ou sur un bateau de croisière vers l’Antarctique, « even if I have to clean the toilets ». Les croisières de dix jours vers l’Antarctique coûtent les yeux de la tête, minimum 7000 $ et potentiellement beaucoup plus. Je ne suis pas prêt à mettre ce prix-là, même si l’expérience est inoubliable.
Deux jours plus tard je vois en ville des offres de dernière minute à 4000 $, et un voyageur m’annonce même avoir payé 3000 $ ! Pas de chance, à ce moment-là j’ai déjà organisé mon départ d’Ushuaïa, et la semaine suivante est réglée comme du papier à musique, jusqu’à mon départ d’Amérique du Sud. Donc je ne partirai pas en Antarctique, pas cette fois-ci en tout cas …

Dès le premier jour je prends un tour dans un petit bateau, pour quatre heures de navigation dans le canal de Beagle : une courte marche sur une petite île inhabitée en face d’Ushuaïa, passage devant le rocher des cormorans, celui les lions de mer, et un demi-tour devant le phare Les éclaireurs (ainsi nommé parce que construit par des français) pour repartir pendant le coucher de soleil et voir Ushuaïa illuminé. Un petit tour bien sympa, qui en plus m’avait été vendu par un jeune français venant de Lille et du Pas-de-Calais, installé ici.




Les agences proposent des tours intéressants, pour aller voir les pingouins, l’estancia Haberton qui vit la fondation d’Ushuaïa, des tours en kayak … mais très chers comme on pouvait s’y attendre. Il faut donc se concentrer sur tout ce qui peut être fait par soi-même, ce qui est toujours mieux de toute façon, sauf à trouver une activité originale avec un bon guide et un groupe sympa. Le lendemain, je pars donc marcher au Glaciar Martial, qui se trouve juste au-dessus d’Ushuaïa. Plein de bonnes intentions, la marche est plutôt courte, dans la neige, la vue est magnifique sur Ushuaïa et le canal, jusqu’à ce que le temps se couvre. Je prends la photo de justesse en voyant un nuage arriver.




Il commence à neiger vraiment fort là-haut, je redescends rapidement et décide de rentrer en ville à pied, par la route et sous la pluie. Il y a plus séduisant comme programme mais je n’ai pas ma dose de marche et je ne vois pas de bus, et rentrer en taxi me donnerait mauvaise conscience. Après une heure de descente, c’est aussi l’occasion de traverser les quartiers excentrés pour me faire une autre idée de la ville. Rien de différent en fait, beaucoup de petites baraques en bois, ni laides ni belles.

Les soirées se passent tranquillement avec des britanniques, israéliens, allemands, entre l’hôtel confortable et le Dublin Pub. Grande cuisine équipée, fauteuils confortables, et une tireuse de la bière d’Ushuaïa, toutes les conditions qu’il faut pour avoir un hôtel convivial.

Bien que je ne sois toujours pas dans une forme physique exemplaire, et que le Glaciar Martial m’ait un peu entamé, je pars pour le Parque Nacional Fin Del Mundo, à quelques kilomètres de la ville. Il est énorme mais seule une partie, petite en proportion, est ouverte aux marcheurs. Je démarre par le sentier de la côte, au bord du canal. Un chemin de randonnée splendide qui passe en revue les criques bordées de roches vertes, m’amène de lac en lac, et fait des grands tours dans la forêt. Toujours des arbres morts à terre ou tordus, c’est étrange mais beau. Je croise des chevaux en liberté, des aigles qui planent, une sorte de canard dont le mâle a une couleur totalement différente de la femelle




Deux bonnes heures de marche, sous une petite pluie et dans le vent, et je fais une pause devant le restaurant du Lago Roca, buvant juste un café et mangeant mon tupperware comme un voleur mais au chaud. Je repars pour une boucle supplémentaire vers la Laguna Negra. Le vent s’est calmé, il ne pleut plus. C’est encore un sentier magnifique que je parcours, au bord de petits lacs. Je ne croise quasiment personne, c’est paisible et magique. Là aussi j'observe différentes espèces d’oiseaux que je n’ai jamais vus ailleurs. J’atteins la Laguna Negra, dont le fond donne effectivement une couleur noire à la surface, et est bordée d’un écosystème particulier, rouge-orange. A cela on ajoute une forêt autour, et un sommet enneigé qui surplombe le tout, et on obtient un paysage unique de plus.




Je poursuis vers le lac suivant et rencontre un israélien très sympa, Ariel. Décidément, un de plus qui ne voyage pas en groupe et me fait changer d’avis sur les israéliens en voyage … Un lac énorme apparaît devant nous, la Bahia Lapataia, c’est en fait la fin du Parque. Un panneau annonce la fin de la Ruta Nacional N°3, et la distance avec l’Alaska, presque 18000 km et quelques. Quasiment la plus grande diagonale en Amérique.




Le temps d’attendre le bus, un aigle trottine dans l’herbe juste derrière moi. Comme le hasard fait bien les choses, Ariel a décidé de quitter son hôtel et de rejoindre l’Antarctica.

Le lendemain est un « lazy day » de plus, entre petit déj´ à rallonge avec les britanniques et israéliens, et petite balade en ville (entre autres pour avoir le fameux tampon Fin del Mundo sur mon passeport, là j’ai fait mon touriste de base). Quelques heures de calme pour apprécier pleinement ce vieux rêve maintenant accompli … atteindre USHUAÏA !
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11 commentaires:

  1. Enorme... j'ai eu la même sensation quand je suis allé à Bray-Dunes, ou encore à Key West (étonnant de rapprocher ces 2 sites d'ailleurs !) C'est juste un point géographique, mais on s'y sent bien ! Quel beau voyage Nico... Tu nous donnes des idées bien concrètes !

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  2. Bonne fête Amigo... Gros bisous de nous 2

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  3. Encore une étape magnifique! Et bonne fête, nico !!

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  4. Aujourd'hui tout le monde pense spécialement à toi, c'est la st Nicolas.. bonne fête Nicolas avant de te souhaiter dans 15jours exactement un "Bon Anniversaire" Encore des moments où l'on sent l'absence un peu plus. Ushuaia, enfin ce but atteint. A très bientôt et gros bisous.

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  5. @François :
    Un endroit où on se sent bien ... c'est tout ce qui compte, plus que les paysages grandioses.
    Qu'est-ce qui peut me faire plus plaisir que d'entendre parler d'idées CONCRETES grâce à mon blog ? Si je pouvais convaincre ne serait-ce qu'une personne de partir en voyage, court ou long ...

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  6. @TOUS CEUX QUI M'ONT SOUHAITE UNE BONNE FETE :
    ben merci mais ça ne m'avait vraiment pas effleuré l'esprit !

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  7. mais t es ou en ce moment, a l instant meme ou on t envoie ce commentaire. t as pas craque pour une sortie bateau en antartique avec le meme que t a vendu le francais pour le phare des eclaireurs. on pense qu on a fait l excursion avec la mm agence et le mm gars du nord, il parait qu il fait un petit voyage autour du globe lui aussi. bizzz chicos

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  8. @Los bouletos :
    eh bien a l'instant meme ou j'ecris, j'ai quitte l'Amerique du Sud, c'est trop triste ! je viens d'arriver a Auckland, c'est un autre monde ...
    Je savais pas que le petit gars du nord faisait un trip autour du monde, il m'a dit qu'il s'est installe a Ushuaia.
    besos a ustedes !

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  9. Contente de savoir que tu as vraiment apprécié Ushuaia. Comme tu le précise, c'est vrai que c'est moins impressionnant une fois qu'on y est mais ça vaut le détour. Et puis c'est cool d'avoir le fameux tampon Fin del Mundo ;-)

    Biz, à bientôt

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  10. @Séverine :
    oui, même si c'est pas transcendant, ça s'apprécie quand même. Ah le tampon ! Au moment de renouveler mon passeport, je vais être obligé de déclarer que j'ai perdu l'ancien ! Il memanque Machu Picchu, le tampon est sur un carnet de bord.
    biz & @ +

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