Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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mardi 8 décembre 2009

Valparaiso ... lindisimo !

Lever à 4 heures du mat' pour attraper mon bus. C’est dur parce que c’est tôt, mais c’est dur aussi parce que Ushuaïa était ma dernière étape argentine, pays que j’ai a-do-ré. J’y suis depuis sept semaines, et je l’ai parcourue du nord au sud, en zigzaguant de l’ouest à l’est. Mais là c’est bien la fin de l’Argentine dans ce voyage. Heureusement j’y laisse beaucoup de lieux manqués ou trop vite visités, autant de raisons de revenir …

Le bus démarre à 5 heures, pour le même trajet pénible que j’avais déjà effectué quelques jours avant : changement de bus à Rio Grande, passage du poste-frontière argentin avec contrôle surprise de tous les sacs, passage du poste-frontière chilien avec contrôle habituel de tous les sacs, traversée du Détroit de Magellan, toujours aussi gris et dépourvu de vie (sauf deux petits dauphins qui font surface à côté du bateau !), et enfin arrivée à Punta Arenas, au Chili donc.

Il fait beau et je suis surpris par la ville, bien plus belle que je ne l’aurai imaginée : une belle place centrale, quelques belles maisons. Pour une ville aussi australe, en Patagonie, je suis agréablement étonné. J’y passe seulement une nuit, dans un petit hostel un peu bricolé mais sympa. C’est une étape obligée pour prendre l’avion le lendemain pour Santiago. Il m’était impossible de remonter en bus d’Ushuaïa à Santiago, j’y aurais passé plusieurs jours. Et les vols depuis Ushuaïa coûtent trop cher. Voilà l’inconvénient de voyager sans rien préparer : il arrive qu’on se retrouve très loin de l’étape suivante, sans avoir le temps de prendre le bus ni le budget de prendre l’avion. Ou alors on se rend compte qu’il y a peu de bus et qu’ils sont déjà complets.



Donc j’ai tranché : une journée de bus, une nuit à Punta Arenas, et un vol au prix acceptable vers Santiago. Le lendemain le chauffeur de taxi est un rigolard très loquace qui me fait un cours d’histoire, comme quoi les Français auraient été mis dehors de Patagonie par les anglais. Enfin je n’ai pas tout compris, bien que j’aie insisté pour qu’il parle lentement.

Je réserve un siège contre le hublot, salivant à l’avance de la vue que j’aurai sur la Cordillère des Andes pendant tout le vol. Pas de chance les nuages sont nombreux et épais, et nous volons trop au-dessus de la Cordillère, et donc sans recul pour voir certains sommets. Mais quand même la vue est impressionnante, partout des sommets escarpés et enneigés, séparés de leur voisin par un glacier immense qui serpente. Je crois même voir Torres del Paine.

J’arrive à Santiago, il fait chaud ici ! Le contraste avec la Patagonie est un peu fort. Prenant au mot les conseils de nombreux voyageurs, je ne vais pas visiter Santiago et saute dans un bus pour Valparaiso, sur la côte. Sur la route, des vignes, des collines ou petites montagnes brûlées par le soleil. Et une sensation indéniable de richesse.

A Valparaiso, dès la sortie du terminal, je suis séduit par la ville : partout de magnifiques demeures au style colonial, mais peu entretenues et défraîchies, avec une couche de saleté, ce qui donne presque plus de charme. J’imagine que Cuba est dans le même style, voilà un autre pays à ajouter à ma liste.

Je trouve un petit hostel charmant dans le quartier historique Concepcion. Chaude et paisible après-midi, par un dimanche ensoleillé, la Patagonie est bien loin. Je pars rapidement faire un tour dans le centre, assez déserté et moyennement beau. Le port est un peu plus agité, toutes les familles montent tour à tour dans un bateau pour visiter le port. Pas de chance, un officier interdit de partir au bateau dans lequel je suis monté, il y a trop de vent et on risque de se retourner. Les bateaux ne sont pas de toute première jeunesse …

Je repars donc marcher dans les rues, tout en ayant des doutes et une drôle d’impression. Les rues sont vides, certaines sont particulièrement sales et douteuses. J’arrive sur une place, immédiatement l’odeur me prend au nez, et je suis l’objet de plusieurs regards. Bon on ne va pas traîner ici. Merci le Lonely Planet qui l’incluait dans un parcours « type ».

Je décide de monter dans les quartiers qui surplombent le centre. Valparaiso est classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité pour ses maisons pittoresques, pour son architecture. Et c’est une ville toute en dénivelé, il faut de bonnes jambes pour s’y promener. Rapidement je découvre des escaliers escarpés et pittoresques, débouchant sur une belle maison ou un café charmant et bien caché, qui encourage à s’arrêter et s’asseoir pendant des heures, pour apprécier la vue plongeante sur la baie et l’âme du quartier.



J’arrive au Musée des Beaux-Arts, logé dans une maison énorme et splendide, comme on pourrait en trouver à Wissant, sur la Côte d’Ôpale. Et suivant un plan affiché dans un des vieux ascenseurs, je me dirige vers le Cerro Alegre, en principe un des quartiers pittoresques de Valparaiso. Il y a une ambiance bizarre. OK c’est dimanche mais tout de même il n’y a personne. Apparemment c’est un quartier sûr, mais ce vide est surprenant. Le vent qui souffle puissamment renforce ce sentiment de ville abandonnée. Il y a bien quelques petits hôtels de charme, complets même, ou restaurants et cafés stylés pour confirmer que ce quartier a une âme, mais je croise une personne toutes les cinq minutes, pas plus. Les gens se cantonnent-ils chez eux ou ont-ils quitté la ville pour le week-end ?

Par coïncidence cinq portes se claquent sur mon passage, sur 100 mètres de distance. J’ai presque envie d’en rire, elle est cachée où la caméra ? Un volet claque violemment et perd une latte, enfin une de plus parce que la maison, malgré sa belle architecture, frôle le délabrement. Je descends vers le Cerro Concepcion, et tombe sur quelques points de vue fascinants. Les quartiers historiques sont un entrelacement de ruelles, escaliers, et maisons colorées sur différents niveaux. Ces maisons sont souvent en triste état, mais néanmoins splendides. Comme à mon habitude, je mitraille. L’album va encore être indigeste, des maisons par centaines …



Le quartier est beau, mais je cherche le cœur vivant, là où se trouve l’âme profonde. Et finalement là est le plaisir, essayer de cerner une ville ou un quartier, ne pas voir tout de suite comment il s’articule et ce qui le fait vivre. A Valparaiso, le centre n’a quasiment pas d’intérêt, et la quête de l’âme de la ville est donc plus longue, moins évidente.

Je pense toucher au but, j’arrive dans un petit bout de quartier charmant, autour d’une petite église. Façades élégantes, petits restaurants, boutiques d’artisans. Je m’engage dans un escalier escarpé, sinueux, assez sale et peu engageant mais apparemment sûr, et je me retrouve … devant la porte de mon hostel. J’ai tourné pendant des heures à chercher le point névralgique, et je me rends compte que mon hostel est en plein coeur. Ce n’était pas forcément évident, parce que le quartier est très calme, surtout un dimanche, on ne croise pas beaucoup de gens. Cela tient à des petites choses, c’est subtil.



Qu’est-ce qui fait la beauté des maisons ? Une architecture noble, une façade défraîchie voire délabrée (trop de propreté et de richesse sont lassantes), dans le jardin un palmier dont les feuilles les plus hautes sont touchées par le soleil de cette fin d’après-midi.

Plus tard dans la soirée, par hasard dans un petit restaurant, je croise Eran, israélien, Gabriela, suisse, tous deux dans mon dortoir, et Heidi, suisse aussi. Après une discussion animée sur les U.S entre autres, nous continuons dans un bar. Belle soirée, arrosée, qui a le mérite de fixer mon opinion sur les israéliens, avec l’aide d’Eran qui donne son avis objectif : lorsqu’ils viennent de quitter l’armée, ils voyagent en groupe, sont bruyants et puérils, très fermés aux autres (en majorité, avec des exceptions bien sûr). Lorsqu’ils sont plus âgés, ils voyagent seuls et sont très ouverts. Yonanthan à Cordoba, et Ariel à Ushuaïa, avaient commencé à m’éclairer sur le sujet.
C'est un coup de chance aussi de rencontrer Gabriela, qui a le même itinéraire que moi dans les jours à venir, je devrais la retrouver.

Le lendemain je pars pour Viña del Mar, la station balnéaire huppée toute proche et assez réputée. Je commence par parcourir les plages, avec la vague intention d’y lézarder quelques heures. Mais je suis très déçu, on ne voit que des grands buildings, c’est riche et complètement impersonnel. Comme en plus le vent souffle fort, je ne m’arrête pas sur la plage et marche longuement vers le centre ville, un peu plus beau mais bondé de monde. Le temps d’avaler un menu dans un restaurant local, je pars vers le superbe jardin Quinta Vergara, où se cache un grand amphithéâtre contemporain. Malheureusement on nous fait rapidement sortir , un incendie s’est déclaré dans la colline qui le surplombe, à moins de cent mètres, et la fumée envahit tout le quartier.



Globalement peu convaincu par Viña del Mar, je rentre à Valparaiso par le métro côtier, et entame trois nouvelles heures de marche inlassable dans les quartiers historiques, un vrai labyrinthe où il faut chercher les escaliers qui ne figurent pas forcément sur le plan, pour passer entre les maisons, d’un Cerro à un autre, en évitant de redescendre dans le centre pour remonter. Il y a toujours peu de monde dans les rues, mais l’ambiance est différente, par ce lundi ensoleillé. Peut-être aussi que ma perception est différente, parce que j’ai « cerné » les lieux hier. Le ressenti de l’âme d’une ville est ô combien subjectif.

C’est un régal pour les yeux, je mitraille autant que je peux. Je crois que les photos urbaines m’ont toujours plu davantage que les beaux paysages, trop évidents et pas si faciles à cadrer pour avoir une photo vraiment belle. Dans les villes, surtout à Valparaiso, on peut voir ce que tout le monde ne voit pas, faire un cadrage original, assister à une petite scène de vie. Et il faut chercher, chercher …



Je trouve une petite galerie d’art tenue par un français, qui discute avec un artiste français, puis un autre peintre. Des peintures et gravures magnifiques qui dépeignent toute l’âme de Valparaiso, ses ruelles, ses ascenseurs, ses maisons, ses escaliers. C’est très beau mais hors de mon budget.

Petite soirée tranquille à l’hostel où je discute avec quelques voyageurs, et dîner tardif dans un resto dont la terrasse domine la baie. Le lendemain je quitte déjà Valparaiso, pour Santiago où je ne passerai qu’une nuit. Ça s’accélère avant la fin de l’Amérique du Sud. Dans le petit bus local vers le terminal de Valparaiso, je croise par hasard l’artiste français rencontré la veille. Cinq minutes pour m’expliquer un peu ce qu’il pense de la société chilienne, c’est toujours intéressant.

A Santiago, je tombe malheureusement dans un repaire à gringos, la Casa Roja, peu intéressante malgré sa débauche de confort (je parle de confort pour un backpacker, tout est relatif) et la superbe demeure qui l’abrite. Deux ou trois heures de marche pour voir rapidement à quoi Santiago ressemble, effectivement au premier coup d’œil ça paraît aussi peu intéressant que d’autres voyageurs me l’ont dit, sans être laid non plus.



Une soirée sage et une courte nuit plus tard, je file à l’aéroport pour mon étape suivante, qui me donne chaud au cœur à sa simple évocation, un lieu ultra-mythique, qui me fait rêver encore plus que tous les lieux mythiques déjà vus, un cotillon au milieu du Pacifique …

On se retrouve à l’atterrissage, dans cinq heures !
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8 commentaires:

  1. Superbes photos frangin ! J'ai hâte de voir les prochaines, qui en plus seront mythiques :)

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  2. ouaip en effet,
    +1 avec Rom1

    C'est toujours un bonheur que de te lire et j'ai hate du moment où tu nous montreras tout ça avec tes meilleurs souvenirs et impressions à l'appui !

    A ce titre, il faudra organiser une soirée, que dis-je une semaine, avec un rétro projecteur et 7 packs d'eau pour notre orateur.

    Rendez-vous à Pâques ! ;-)

    Bru

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  3. @Romain :
    elles arrivent, elles arrivent, et sont juste enormes ...
    @ +

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  4. @Burns :
    mouais, j'ai deja peur du nombre de demandes comme celle-la ...
    rdv a Rapa Nui alors !

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  5. Daviiid from Hamburg8 décembre 2009 à 23:06

    Génial ton blog, je ne m'en lasse pas. Ah l'Argentine quel beau pays! Je viens de réaliser que tu postais des vidéos sur YouTube... Ca y est tu as ton 1er abonné!
    Une p'tite question, c'est quoi ton appareil photo déjà? Ca m'a l'air d'être un engin rustique; j'ai souvenir d'une ou 2 histoires de désensablage de l'appareil. Ca fait de super photos (ou c'est peut-être juste la lumière magique de l'hémisphère sud...) et même des vidéos! Que demande le peuple!?! Bon, une fois que j'ai mon appareil il ne me reste plus qu'à réserver mon TDM moi aussi!
    Et joyeuses Pâques!!!

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  6. tu as oublié le plus important concernant la Patagonie: as-tu croisé Florent P. et connais-tu donc tous les trucs pour ne plus payer tes impôts?

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  7. @Daviiiid :
    c'est un appareil genial : lumix TZ7.
    Il a effectivement subi un desensablage en septembre, et est en train de me lacher a nouveau, pour cause d'utliisation excessive ou de poussiere en Bolivie. Mais s'il lache j'achete le meme sans reflechir.
    merci & @ +

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  8. @Fred :
    oui je l'ai croise ! la preuve :

    http://bouletswt2009.canalblog.com/archives/2009/10/19/15487883.html#trackbacks

    @ +

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