Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
__________________ENCORE ET ENCORE DES NOUVELLES VIDEOS ICI !! _______________Tour en moto à Can Pho, Prière des moines bouddhistes ...

dimanche 20 décembre 2009

NZ, juste de l'autre côté ...

Je passe mes dernières heures Sud-américaines (sniff …) dans l’aéroport de Santiago, essayant vainement de changer ma douzaine de fichus billets d’avion en papier contre un billet électronique, et errant près des portes d’embarquement, le portable à la main à la recherche d’un wifi gratuit et d’une prise.

Durée du vol : treize heures
Destination : l’autre côté du Pacifique
Mais encore : en Nouvelle-Zélande.

Le choc culturel s’annonce fort, passant d’une culture latine à une culture anglo-saxonne, d’un continent globalement pauvre à un pays riche, de l’espagnol à l’anglais (dis-moi que l’espagnol c’est comme le vélo, que ça reviendra tout seul ! hein ? dis-le moi !). Histoire de bien réaliser ce gros changement, je m’enfile donc treize heures de vol, juste quatre heures d’attente après le vol de cinq heures depuis Rapa Nui. Les vols LAN sont plutôt sympas, écran personnel avec plein de films, séries, documentaires et musique disponibles (je n’ai pas résisté à Into the Wild, une énième fois), mais les sièges sont quand même étroits et je le paie en ne dormant absolument pas pendant le vol. Et je ne peux même pas contempler l’océan ou les nuages puisque nous avons décollé à 23 heures et volé vers l’ouest, fuyant le lever du soleil.

J’arrive donc parfaitement défait à Auckland à 4h20, obligé de patienter avant de prendre une navette. Et une fois arrivé à l’hôtel pour backpackers dans le centre, je tombe nez à nez avec une autre logique : impossible d’avoir mon lit avant 14h, malgré ma mine défaite et même s’ils ont des lits disponibles. J’ai donc huit heures de plus à patienter sans pouvoir fermer l’œil. Direction donc la grande salle salon-cuisine pour patienter en gérant mon blog. Et je découvre que le wifi est payant, et pas donné en plus ! Ça ne m’est pas arrivé une seule fois en Amérique du Sud, alors que là-bas ils ne roulent pas sur l’or. Je comprends vite que je suis revenu dans un monde plus tourné vers le profit. Plus tard je découvrirai qu’il n’y a pas de casiers dans les chambres mais qu’il y en a des payants à disposition. Des casiers payants dans un hôtel pour backpackers ! Pour moi c’est juste le monde à l’envers, la négation même de ce qu’est une auberge de jeunesse.

Alors que revoilà … Gabriela ! Levée très tôt à cause du décalage horaire, elle me fait vite profiter des infos qu’elle a déjà sur la ville, et me propose une croisière dans la baie. Allez, ça me tiendra éveillé, au lieu de m’écraser le visage contre une table. Première surprise en me baladant dans Auckland : je ne me serais pas trompé de vol par hasard, arrivant directement en Asie ? Au moins une personne sur trois est de type asiatique, c’est assez surprenant quand on n’est pas prévenu avant d’arriver. J’ai entendu ou lu que certains touristes visitant la France ont la même surprise en voyant les visages variés, ayant probablement en tête la vieille carte postale façon Amélie Poulain.

Auckland est une ville moderne, très propre, apparemment assez riche. Malgré les tours qui s’agglutinent dans le centre, et même si les centres d’intérêt ne sont pas bien nombreux, on s’y sent assez bien. Direction donc le port pour un tour en bateau dans la baie, passant devant le patelin cossu de Devonport, l’île volcanique et exotique de Rangitoto, le grand pont, la marina … En chemin nous croisons le voilier Fly Emirates, qui a concouru dans l’America’s Cup.



Déjeuner rapide dans le food-court d’un centre commercial, et tour en ville pour pâlir devant les prix : nourriture, café, vêtements … Mon budget va prendre un coup ici. En fin d’après-midi je retrouve Iñigo à l’hôtel. Je l’avais rencontré à Iguazu au nord de l’Argentine, nous avions poursuivi une journée ensemble aux ruines de la mission jésuite de San Ignacio, et à Buenos Aires avec d’autres français et espagnols. Nous savions que nous serions en NZ en même temps, et avions le même objectif en tête : sillonner la NZ à bord d’un van aménagé. A deux c’est quand même plus facile. Je lui présente donc Gabriela, et ils se rendent vite compte qu’ils s’étaient croisés à Puerto Madryn en Argentine, sans faire connaissance. Une grosse coïncidence de plus au compteur.

Une journée entière s’est passée et je n’ai toujours pas dormi, je finis donc par m’écraser en début de soirée, et me réveille dix heures plus tard en sentant immédiatement que ça ne suffira pas. Mais au moins j’ai déjà « avalé » le décalage horaire. Objectif pour Iñigo et moi : se renseigner sur les locations de van. Direction l’office de tourisme, qui se révèle être une machine implacablement efficace, pour renseigner et aider concrètement le voyageur, mais aussi pour gagner de l’argent en faisant toutes les réservations. En une heure tout est bouclé : la location du van pour 15 jours (encore une douleur imprévue au portefeuille), un tour dans le nord de North Island pour patienter, et des informations en masse. Pour moi qui suis assez paresseux dans la recherche d’informations et l’organisation, un vrai bonheur. Et ici on ne paie pas plus quand on utilise un intermédiaire, différence notable avec l’Amérique du Sud.

Je passe la journée à me rhabiller (encore une douleur au budget) et acheter des petites choses. Grande satisfaction : ici on trouve tout, ce qui n’était pas le cas en Amérique du Sud, décalage de niveau de vie oblige. Tous les jours on croise des centaines d’étudiants avec leur tenue de diplômé, à l’américaine. C’est la fin de l’année universitaire, et les cérémonies se succèdent dans un grand centre de congrès, le trottoir est plein de ces étudiants costumés tous les jours. Je retrouve Iñigo pour un petit tour à Devonport, de l’autre côté de la baie. Quinze minutes de ferry pour arriver dans une petite ville chic au charme très victorien, mais assez endormie à part le pub. L’occasion de confirmer que les bières néo-zélandaises sont excellentes. Le lendemain, dès 7 heures, le bus de Kiwi Experience vient nous prendre pour trois jours autour de Bay of Islands, réputée un des plus beaux coins de North Island. C’est aussi trois jours qui vont nous permettre d’apprécier la redoutable efficacité du tourisme néo-zélandais.

Le chauffeur est une femme, qui n’a pas vraiment le profil de l’emploi, enfin suivant mes critères. Age moyen, souriante, dynamique, elle semble avoir un certain niveau d’éducation et je me demande quel parcours ou quelles motivations l’ont poussée à conduire des bus. C’est qu’elle ne fait pas que ça, oh non. Une fois la tournée des hôtels terminées dans Auckland, elle fixe le casque-micro et commence à nous expliquer le programme. Un seul chauffeur pour quatre heures de trajet, et qui en plus fait office de guide, c’est déjà étonnant. Mais elle est particulièrement dynamique, fait un peu d’humour et lance des questions au bus entier, en guettant nos réactions dans le rétroviseur intérieur (du style « vous êtes en forme »). Donc à ce niveau, on en est à chauffeur-guide-animatrice. Elle fait passer des formulaires à remplir en se retournant vers le premier siège, tout en conduisant bien sûr. Passe deux ou trois coups de fil privés et professionnels. Commente régulièrement le paysage (« Oh regardez là, des moutons peints en rose »). Puis commence à expliquer le choix d’hôtels qui s’offre à nous à Paihia, notre destination dans la Bay of Islands, choix bizarrement limité à deux hôtels en particulier. Puis nous explique la liste d’activités qui s’offre à nous : marche, voile, nage avec les dauphins, plongée, kayak … Elle nous envoie un autre formulaire pour nous inscrire à ce qui nous intéresse, et nous invite fortement à venir lui poser des questions sur ces activités, tout en conduisant bien sûr. Ici la consigne habituelle « Interdiction de parler au chauffeur » n’a pas vraiment cours, ce serait plutôt l’inverse : « Venez vite me parler et me poser des questions pendant que je conduis ! ». Comment peut-elle faire autant de choses en même temps ?

Sa tenue est très relax, à l’américaine : short, basket, polo, casque-micro que la tête. Le dynamisme est de rigueur quelque soit l’âge du chauffeur, c’est sûrement lié à la simplicité anglo-saxonne (par opposition à certains principes français un peu poussiéreux), mais c’est aussi une forme de marketing pour donner une image cool. On décèle vite la stratégie commerciale derrière, mais ça change des vieux chauffeurs ronchons aux cheveux gras … à la française.

Je me demande quel est l’envers du décor : une grosse pression et des conditions de travail exigeantes, ou un environnement de travail détendu et informel pour qu’ils soient eux-mêmes détendus avec les clients ? En tout cas notre conductrice du jour paraît avoir un certain niveau d’éducation.
Arrivés à Paihia, nous choisissons la facilité avec l'hôtel backpacker le plus chaudement recommandé. C’est assez jeune comme on nous avait prévenu, une sorte de « party hotel » pour les jeunots qui veulent surtout sortir le soir plus que découvrir le pays. Après le non-hospitalier YHA d’Auckland, le premier trajet dans le bus KIWI, nous commençons à comprendre que le mot backpackers est un gros outil de marketing ici, servant à attirer tous les jeunes voyageurs, mais en vendant tout ce qui est possible et à des prix pas franchement calés sur le budget de ces mêmes voyageurs. Enorme synergie entre bus, hôtels et activités touristiques, énorme machine à embarquer les backpackers et à les garder dans le système. A les entendre, voyager consisterait surtout à enchaîner les activités divertissantes : bateau, skydiving, saut à l’élastique, vélo, kayak … Tout est packagé, organisé, commercialisé. Tout ça dans une atmosphère qui se veut cool, friendly, jeune, pour faire oublier au jeune backpacker qu’il donne son argent à une entreprise redoutablement efficace.

Première découverte : de nombreux jeunes voyageurs, européens pour la plupart et surtout allemands, ont un petit boulot ici, dans un hôtel ou un tour-opérateur, pour financer leur voyage. Malgré leur long séjour dans un des dortoirs de l’hôtel, celui-ci ne leur fait aucun cadeau sur le prix de chaque nuit. La cool attitude de tous les gens qui travaillent dans le tourisme cache une volonté déterminée de faire du profit, beaucoup de profit. Est-ce pareil dans tous les pays occidentaux ? Je n’en sais rien. Mais je sais que j’ai mis les pieds dans une « chaîne » orientée vers les jeunes voyageurs, je ne peux pas généraliser trop vite à toute la Nouvelle-Zélande, il faudra varier les expériences pour juger.
Deuxième découverte, depuis Auckland en fait : ici on peut mettre le papier toilette dans la cuvette, youhouuu, champagne !!! Après cinq mois de soigneux et répugnant pliage du papier avant de le jeter dans une petite poubelle déjà pleine, je commençais à m’y faire, mais c’est un vrai soulagement. Si tu as peu voyagé, ou en tout cas pas dans les pays concernés, tu te demanderas ce que je raconte, sinon tu me comprendras. Je ne suis pas le seul voyageur à exprimer ma satisfaction sur un sujet aussi particulier …

Une fois installés dans notre dortoir, déjà occupé par deux jeunes allemandes qui travaillent comme femmes de ménage dans un hôtel, un petit tour de Paihia s’impose. Très petit tour en fait, c’est une station balnéaire qui ne ressemble pas à une vraie ville : un quartier pour les hôtels backpackers, une longue rue qui longe la plage, une rue centrale avec magasins, restaurants, et agences de tourisme, un petit port pour les bateaux touristiques, quelques belles villas un peu partout, et c’est à peu près tout. Mais la vue est belle : une grande baie parsemée de quelques îlots rocheux et verts, beaucoup de voiliers qui mouillent, beaucoup de verdure.


Iñigo et moi défrichons le terrain pour trouver la meilleure façon de découvrir la Bay of Islands, et choisissons une petite croisière sur un voilier de 20 mètres, apparemment moins touristique et plus authentique que tout les reste. Notamment le tour dans un bateau hyper rapide et aux couleurs criardes vers le « Hole in the Rock ». Voilà, certains professionnels du tourisme ont découvert qu’à l’extrémité de la baie, il y a un trou dans une falaise. Assez insignifiant si on le compare à Etretat, Bonifacio, et le nombre infini de cavités dans les falaises du monde entier. Mais voilà c’est le marketing touristique qui veut ça : il faut créer des noms, des lieux, des motifs d’attraction, et persuader les touristes qui ont fait le déplacement que c’est vraiment beau et impressionnant. Lesquels, enfin certains d’entre eux, finissent par le croire parce qu’on leur a dit. Ou découvrent la nullité de la chose mais trop tard, ils ont déjà les fesses dans le bateau, le gilet de sauvetage attaché, et le portefeuille délesté. Y a plus qu’à sourire pour la photo. Ça ne marche pas s’il n’y a rien autour de cette non-attraction, mais ça peut aider à renforcer un site qui est déjà beau mais manque de références fortes. J’avais déjà noté cette tendance en Amérique du Sud. Et ce n’est pas toujours évident de déjouer ces tromperies, il faut le nez fin et une bonne masse d’informations, pour éviter de perdre son temps et surtout son argent.

Je trouve le seul wifi gratuit de la ville, sur une table de pique-nique près de la charmante petite bibliothèque, et je mets à jour mon blog quand commence une parade de Noël. J’ai un peu du mal à réaliser que c’est bientôt Noël, parce qu’ici c’est le début de l’été. La parade est longue, tout ce que la ville compte d’associations, clubs sportifs, commerces, est là sur son char. Je vois même le char de l’hôtel Pipi Patch où je suis, avec des jeunes voyageurs à moitié déguisés en Père Noël. Ils paient cher leur dortoir à l’hôtel, et font la pub gratuite de ce même hôtel. Eux sont vraiment tombés dans le système ! Enfin bon, ils sont très jeunes et veulent faire la fête, c’est ce qu’on retiendra. Je les retrouve d’ailleurs à l’hôtel, passablement excités, pour le barbecue et la soirée qui suit. Iñigo et moi passerons notre tour pour la soirée, il y a comme un petit décalage …

Le matin à 9 heures, nous montons sur le Gungha, beau voilier de 20 mètres au moins, avec une dizaine d’autres touristes, couples ou familles de tous pays. Son propriétaire Mike a bourlingué dans tout le Pacifique avec ce voilier, et rentre maintenant dans ses frais en proposant des petites croisières à la journée. Il compte sur nous pour l’aider à skipper et manœuvrer les voiles, avec plaisir. Il n’a pas la langue dans sa poche, et lance dès le début une bonne ambiance tout sauf touristique. Nous savons que nous avons fait le beau choix, à l’inverse de l’énorme catamaran qui quitte le port, façon Club Med.



Six heures de navigation autour des îles, notamment vers Roberton Island, qui fut un temps le théâtre d’affrontements entre les maoris et l’équipage de l’explorateur James Cook. Petite île paradisiaque, que nous abordons en zodiac et kayak, pour une petite marche vers le sommet et une vue à 360° sur toutes les îles alentour. Pendant la navigation, quelques dauphins viennent nager à côté. Mike met immédiatement le moteur en route, parce que d’après lui chaque moteur a sa propre fréquence, et les dauphins peuvent donc reconnaître chaque bateau. Un ou deux sautent, puis ils finissent par s’en aller. Toujours d’après Mike, nous ne leur avons pas assez parlé, et donc peu stimulé à faire le show. Nous rentrons sous la pluie, mais après une bonne journée. J’ai le droit de barrer pendant une demie-heure. Apprendre à skipper un voilier, ça pourrait être un objectif à court-terme …


Le lendemain, nous reprenons le bus KIWI pour un tour à la journée vers le Cape Reinga, l’extrémité nord de l’ïle. C’est un chauffeur masculin cette fois, encore plus actif au volant que la conductrice de l’avant-veille (comme quoi les hommes peuvent aussi faire plusieurs choses en même temps …). Il se montre assez chaud au volant, et très volubile au micro, nous expliquant le programme de la journée, le nom de l’arbre à gauche de la route, un peu d’histoire, et beaucoup d‘autres choses, toujours avec la cool attitude, mais avec une voix et un débit stressants. Au bout de 30 minutes de monologue incessant et fatigant, il finit par dire qu’il ne va pas parler toute la journée et mettre de la musique, que si la musique est trop forte il faut venir lui dire, etc … et finalement parle une bonne demie-heure de plus. Usant.

Nous échappons à sa logorrhée quelques minutes lors de l’arrêt à Manginangina, une forêt tropicale magnifique, humide, dense, avec notamment des baobabs immenses. De retour dans le bus, le chauffeur finit par répéter qu’il va mettre de la musique, et parle 5 minutes de plus pour nous dire le nom et l’origine du groupe, le nom et la date de sortie de l’album, la date du dernier concert ... « Shut up, turn the music on !! » pensait tout le monde dans le bus. Une chanson plus tard, il reprend son monologue. Dur …

Plus tard dans la matinée, nous arrivons à une des curiosités de la région : la Ninety Mile Beach. Comme son nom l’indique, c’est une plage gigantesque, longiligne et bordée par les dunes. Mais c’est aussi une route, de sable donc, officiellement enregistrée comme telle. Après quelques hésitations sur l’accès à la plage, plein de sable mou, il lance le bus à pleine vitesse sur la partie humide, évitant quand même le flux et reflux des vaguelettes. Une heure de conduite à pleine vitesse, avec à gauche la mer de Tasmanie très agitée et à gauche les dunes boisées. Un paysage que ne renierait pas la côte d’Opale, mais ici la taille de la plage bat tous les records. A l’œil nu, elle est absolument infinie. De temps en temps on croise un 4x4 roulant en sens inverse, ou un 4x4 devant des pêcheurs les pieds dans l’eau, mais globalement on ne voit personne pendant une heure.



Un 4x4 sort des dunes en roulant dans un ruisseau à pleine vitesse. Etonnant jusqu’à ce que notre bus fasse pareil, roulant dans l’eau entre les oyats et à bonne vitesse. Pour une fois le chauffeur parle juste autant qu’il faut, nous expliquant les techniques pour ne jamais rester coincé dans le sable mou. Nous roulons quand même avec un gros bus tout à fait urbain, avec des roues très classiques, c’est hallucinant. Le chauffeur s’arrête devant une dune immense, et nous prenons chacun une planche de body-board pour une séance de sandboarding. Si on a le cœur pour gravir la dune plusieurs fois, c’est énorme, on dévale la dune à pleine vitesse pour échouer dans le ruisseau devant le bus.

Nous reprenons la route dans le ruisseau, entre les oyats, puis sortons des dunes pour entrer dans un nouveau décor, alternance de prairies plantées d’arbres majestueux, et de dunes énormes. Bientôt la bande de terre se resserre, et nous voyons à notre droite l’Océan Pacifique, à notre gauche la mer de Tasmanie. Arrêt sur une plage paradisiaque. De gros rouleaux s’écrasent à quelques mètres du bord, les planches de bodyboard sont dans le coffre … banzaï ! Trente minutes harassantes à affronter les vagues, essayer de les surfer, se faire littéralement manger par les gros rouleaux. Le premier rouleau qui m’avale me plaque au fond et je me brûle le genou contre le sable. Le second me plaque encore plus violemment et je manque de me casser un doigt. Une fille appelle à l’aide, elle n’arrive pas à s’en sortir. Bon là je crois qu’on a notre dose.

C’est reparti pour un tour en bus pour l’objectif réel de la journée, le Cape Reinga. C’est la pointe nord de la Nouvelle-Zélande, la fin de la terre. C’est aussi le croisement de la mer de Tasmanie et de l’Océan Pacifique, et c’est visible à l’œil nu : les vagues se croisent à angle droit et s’entrechoquent. Pour les maoris, c’était le symbole de l’homme qui rencontre la femme, et la création de la vie qui s’ensuit. Par gros temps ce doit être impressionnant, c’est ballot il fait super beau ! Le phare et la végétation unique qui pousse à flanc de falaise créent un sacré décor. Devant le bleu infini.



On repart, on s’avale à nouveau une heure à pleine vitesse au bord des vagues sur la Ninety Mile Beach, avec à droite la mer de Tasmanie déchaînée malgré le beau temps. Un arrêt commercial (« Entrez dans ce magasin, vous allez voir, il est étonnant »), un arrêt fish & chips, et retour à Paihia pour une soirée tranquille à l’hôtel.

Le lendemain, matinée wifi, sur un banc sous la pluie devant la bibliothèque, et retour à Auckland dans le bus KIWI. Au volant, encore un homme qui sait faire plusieurs choses en même temps, se retournant vers le premier siège pour passer une liste à remplir, communiquant avec nous par rétro interposé. Je ne m’y ferai jamais, mais lui a moins de choses à raconter et nous laisse tranquilles.

Arrivés à Auckland, Iñigo et moi sommes obligés de retourner dans le fichu YHA qui se prétend convivial. Je file à la Skytower, grande tour futuriste, un poil plus grande que la Tour Eiffel, et très similaire à celle de Toronto au Canada. A l’entrée dans l’ascenseur, l’employé me demande si je ne suis pas déjà venu la veille.
« Ben non, c’est la première fois.
- Alors il y a quelqu’un qui vous ressemble beaucoup et qui était là hier.
- Ah. »
Du haut de la tour, je profite d'une vue magnifique, à 360° sur Auckland, de jour et de nuit.



Je retrouve Iñigo pour un resto avec une allemande qu’il avait rencontrée il y a quelques semaines, et un tour dans un pub sur le port. C’est lundi mais le pub est bien rempli, ça sent les vacances d’été ici. J’occupe encore le lendemain à acheter des bricoles et à flâner dans le centre. Petite pause dans un resto végétarien rapide à midi :
« Mais vous êtes déjà venu hier ?
- Ben non, c’est la première fois.
- Alors il y a quelqu’un qui vous ressemble et qui était là hier.
- On m’a déjà dit ça hier à la Skytower. Il me ressemble vraiment beaucoup ?
- Beaucoup.
- Dingue ça. »
J’ai un sosie à Auckland qui passe dans le mêmes lieux que moi, même ceux tout à fait anecdotiques, un jour avant moi. Je ne resterai pas assez à Auckland pour le croiser.

Je retrouve Iñigo et nous partons à l’aéroport pour récupérer l’objet de notre liberté, notre nouvelle façon de voyager, le campervan aménagé. J’attends ça avec impatience, j’en ai un peu marre des hôtels pour backpackers et du scénario pré-écrit dans chacun : découverte des bons et mauvais points de l’hôtel, connaissance avec les gens du dortoir (« Where are you from, how long are you travelling for, etc … »
Direction le sud, vite. South Island, l’île de tous les paysages, des glaciers, lacs, sommets, parcs nationaux …
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25 commentaires:

  1. Bonjour Nico !
    Tes adieux faits à l'amérique du Sud te voilà en NZ et trouver un peu le liberté avec inigo en louant un van. Bon périple à vous deux! je vois que tu n'as pas perdu de temps et visiter déjà pas mal de lieux intéressants. J'espère que tu vas te trouver un bon gâteau avec quelques bougies pour fêter comme il se doit une année supplémentaire. Très bon anniversaire Nicolas, nous penserons bien à toi. Bonne route et mille gros bisous !

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  2. quelques heures d'attente et quelques heures d'avion et plus de 1500 ans d'écart entre deux civilisations .
    Changement de continent et changement de vie .
    Bonne adaptation et bonne continuation . On est pret à suivre tes perigrinations

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  3. Bon anniversaire, Nicolas nous te suivons toujours
    Christiane

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  4. bon anniversaire et bon voyage en NZ! Vianney

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  5. Joyeux anniversaire frêrot. Tu vas fêter ça comme il se doit avec Inigo ? Cool le campervan ?
    Au fait, tu as encore des vidéos ?

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  6. Romain et Christine21 décembre 2009 à 14:51

    Hello frangin !

    À mon tour! Joyeux anniversaire, profites bien de ce roadtrip et bombardes nous de photos ! Ici c'est l'hiver, les -30 sont déjà passés ces derniers jours... brrr !

    Passes de bonne fêtes et à bientôt

    Romain et Christine

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  7. Salut ma poule,
    ici c'est vacances de Noël : quinze petits jours pour se faire une cuisine et refaire une santé : ambitieux !
    Un peu à la bourre, nous te souhaitons un joyeux anniversaire et une nouvelle naissance dans ce contetxte neuf et inconnu : différent ça c'est sûr ! Mais sauras-tu en capter l'âme ?.

    Bises
    Bru

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  8. @IV'RYBODY :
    merci !
    Tant que les kilomètres au compteur sont supérieurs à mon âge,tout va bien ...

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  9. Bon anniv Nico, je ne sais si tu as une l'occasion de trouver un gateau mais je suis certaine que tu as reussi à feter ça dignement avec un alcool local : c'est quoi la boisson typique neo-zelandaise bien rangée au fonds de votre van ?
    profite bien et on espere bien pouvoir discuter avec toi d'ici la fin de la semaine

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  10. bonjour mon beau chameau tout mouillé, bon anniversaire. Tu sais ici il neige, je suis en vacances chez papi et mamie et nous avons fait avec les cousins des bonhommes de neige. Nous allons t'envoyer les photos.
    au revoir mon dauphin préféré!!

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  11. histoire d'être original, je te souhaite un joyeux Noël en avance, tiens!!

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  12. @Flo :
    j'ai pas découvert l'alcool local, mais la bière est excellente, et le vin pas mal.
    Mais non je l'ai pas fêté.
    Essayez d'être à Wx le 25 soir pour le Skype !
    @ +

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  13. Hello Amigo,

    C'est ton anniversaire à la lecture des messages précédent, le 21 (merci facebook) alors ben Happy birthday aventurier, Audrey est avec moi pour t'envoyer des gros beccos électroniques...

    Et ce soir réveillon de Noël... Joyeux Noël à toi et demain sur facebook notre cadeau avant 20h si le Papa Noël y arrive...

    Cet AM, on fonce sur Lille avec peut être un tour de grande roue, vieux Lille, enfin tu connais mieux que nous et ce soir on arrose Papa Noël sur Attiches et demain direction Boulogne pour quelques jours.

    On a parlé de toi hier avec Stéphane (mon responsable), avec qui tu as échangé par mail... Depuis qu'il a l'adresse de ton blog, il ne décroche plus !

    @ plus tard Biloute, bises à la NZ et encore JOYEUX NOEL.....................

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  14. joyeux noel de PARIS...
    on espère que tu te regales en nz, au fait c'etait quoi le menu pour le réveillon?
    bises

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  15. @Héloïse :
    salut mon petit ver de terre gluant !
    merci, j'espérais très fort que tu n'oublierais pas mon anniversaire !
    Ici il ne neige pas, c'est l'été. C'est un peu bizarre de passe Noël en été, mais c'est agréable. Plein de gens portent un chapeau de Père Noël dans la rue.
    Super les photos du bonhomme de neige !
    Gros bisous ma petite crevette !!

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  16. @Philippe et Audrey :
    merci ! et pour la photo de Boulogne aussi, c'est bien sympa de voir des photos du pays ...
    Bon courage pour ce marathon de Noêl alors ! Et si je peux faire un rêveur de plus, hé bien tant mieux !
    @ +

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  17. @les Boulets :
    Merci ! bonne transition à vous deux ! ça va, vous gérez le choc climatique et culturel ?
    Pour le réveillon je me suis envoyé un T-Bone monstrueux, histoire de me rappeler l'Argentine ... (et j'ai repéré un petit ceviche dans un autre resto sur le port de Queenstown, je crois que je vais me le faire là tout de suite ...)
    Je vous lance un petit défi : continuer votre blog à Paris ! Sinon vos petits délires vont me manquer, qu'est-ce que je vais lire moi ?!?
    biz & @ +

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  18. Hye,

    Demain c'est la derniere de l'année en France et pour toi c'est aujourd'hui si mes recherches sont correctes (merci Google)... Qu'est ce que tu peux bien faire à cette heure ci ? Il doit être 4h40 du matin... ben tu dors peut être ??

    Ben bonne nuit & à demain vers 12h00 de chez nous pour t'en souhaiter une bonne et heureuse... @+

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  19. salut !! on vient de voir le nouvel an de NZ à la télé ! alors forcément ,on a eu une pensée pour toi ! bonne année ! que celle ci te permette de réaliser (encore ! ) tes souhaits ! gros bisous des laurenge-danel

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  20. Tout comme Fabienne ci-dessus, la TV nous a rapproché de toi un peu plus... Identique à ta 1ère photo de cet article et avec les feux d'artifices en supplément !
    On se prépare à aller sur la Belgique fêter cela ( nous aussi on voyage !!)
    Happy new year Nicolas... Santé, bonheur, fin de voyage, rencontres, hôtels, nourriture... tout ce dont tu as envie... @ 2010...

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  21. @Audrey et Philippe :
    Vous avez sûrement vu Auckland, ou Wellington ? Je suis à Christchurch, c'était assez calme, mais petite soirée sympa.
    Happy new year et encore merci pour les petites attentions sur FB ;-)
    @ +

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  22. @Fabienne et Eric :
    Il y en a des souhaits à réaliser, pendant et après le voyage !
    Tout pareil pour vous !
    merci & @ +

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  23. Hello Nico
    A défaut de connaître ta date d'anniv, je te osuhaite un bon début d'année 2010 qui sera excellente je pense ! Suis de retour de Berlin, plus que froid mais une ville à découvrir sans cesse... A bientôt !

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  24. @Florie :
    hey, tu inaugures 2010 en écrivant ton 1er commentaire !
    Bonne année à toi aussi, plein de bonnes choses avec ton futur diplôme ...
    Berlin pour le réveillon, bon choix ! Oui je crois que Berlin est sur ma liste des villes à découvrir !
    biz & @ +

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