Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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jeudi 11 février 2010

Hong-Kong, ma porte vers l'Asie

L’avion atterrit à Hong-Kong en début d’après-midi, sous un ciel chargé. L’aéroport est ultra-moderne, comme je pouvais m’y attendre. Tout est traduit en anglais, naturellement, et à peu près tous les locaux le parlent, ça simplifie quand même les choses. J’attrape un bus à deux étages, à la mode britannique, pour le quartier populaire de Mongkok, à Kowloon. Heureusement qu’il est assez moderne, avec affichage du prochain arrêt, sinon j’aurais été quelque peu embêté pour savoir quand descendre. Le bus traverse la baie, change d’île par un grand pont suspendu. Déjà on peut voir des grandes tours disposées comme des grappes, immenses et identiques, toutes faites de logements. On entre dans le vif du sujet en pénétrant dans Mongkok : immeubles défraîchis, linge à toutes les fenêtres, logements minuscules, énorme concentration humaine dans les rues, et la circulation n’est pas en reste …

Je descends sur Argyle Street et me fraie un chemin tant bien que mal sur le trottoir avec mes sacs, jusqu’à l’adresse de l’hôtel. Une fois devant le bon numéro, je mets bien dix minutes à trouver la bonne porte, et monte au 14ème étage. En fait d’hôtel, c’est un tout petit appartement divisé en plusieurs chambres, mais c’est parfaitement propre, et je suis chaleureusement accueilli en anglais. On me donne ma chambre … à rendre une taupe claustrophobe. Un petit lit et tout juste la place de marcher à côté. Pas de fenêtre bien sûr, faut pas rêver ! Mais le wifi et une petite télé pour m’imprégner de la culture asiatique. A l’extérieur de l’hôtel, la vue donne sur la cour intérieure de l’immeuble, abyssale et pas très reluisante (quoique sûrement plus propre que la moyenne).




Il fait déjà nuit, je pars pour un petit tour exploratoire en suivant les recommandations trouvées sur le web. Dans une ville si grande, partir à l’inconnu sans but précis n’est peut-être pas la meilleure méthode. Je me rends compte que je ne pouvais pas mieux choisir mon hôtel, je suis en plein milieu du quartier le plus animé, en plein dans le gras ! Les trottoirs étaient déjà bondés en milieu d’après-midi, mais là c’est encore plus fou. J’hallucine en voyant la sur-activité qui règne ici, ça grouille littéralement. Trois rues parallèles sont des marchés, une pour les articles de sports, une pour les babioles (appelé Women’s Market ; les femmes achèteraient n'importe quoi ?), et une pour l’électronique. Je prends celle-là et découvre des dizaines de magasins de téléphones portables, appareils photo et PC. Hong-Kong a beau être hyper-peuplé, l’offre en électronique est quand même démente. Et la rue est pleine d’enseignes lumineuses qui se détachent largement des façades, jusqu’au milieu de la rue, et touchent presque celles d’en face. Ils pourraient économiser l’éclairage public, absolument inutile.




Je poursuis ma marche par Nathan Road, quasi-autoroute urbaine, jusqu’à Temple Street et son marché de nuit. Etals vendant des babioles, tentes remplies de tee-shirts … Je m’arrête sur la terrasse d’un grand restaurant populaire, mêlant locaux et touristes, et me régale d’un plat doux-amer en discutant avec un cinquantenaire indonésien qui est de passage pour le travail. Une fois rassasié et le coup de baguettes à peu près maîtrisé, je reprends Temple Street. Je passe dans une ruelle pleine de karaokés improbables, puis celle des diseurs de bonne aventure, surtout des tireurs de tarot. Un homme lit dans les lignes de la main en gardant son oreillette Bluetooth, ça doit l’aider sûrement. Une brochette de jeunes filles attend son tour devant l’une des tentes, sagement assises sur les tabourets.




Quel plaisir de se lancer à l’aventure d’une grande ville, avec quelques objectifs en tête mais un parcours largement improvisé, et sans trop savoir si cette ville est sûre la nuit pour un voyageur. Je repars vers l’hôtel en reprenant la rue du marché électronique. Il commence à se faire tard mais la densité humaine n’a pas faibli. Sur le bord du trottoir, un jeune homme se fait peintre malgré son absence de mains. Quelques mètres plus loin, un autre se fait guitariste malgré sa main coupée … et ses yeux crevés. Là ça ne peut plus être un accident ou le hasard de la nature. J’ai vite fait d’imaginer qu’il a appartenu à un gang et s’est fait punir, de la façon la plus cruelle possible.

Partout, la cuisine de rue dégage ses odeurs, plus alléchantes que les apparences, faites de chairs molles et de couleurs bizarres. Mais en une seconde, l’odeur peut se faire insupportable. La fameuse sauce de poisson, Nam Cuoc, empoisonne l’air, mais apparemment je suis le seul écoeuré.

Une bonne nuit dans mon bunker hermétique, et je repars à l’assaut de la ville pour ma seule journée complète. Autant j’aime découvrir la cuisine locale, en prenant des risques mesurés, autant je ne suis pas prêt à me mettre en danger pour le petit-déj’. Je me retrouve lamentablement devant un muffin de MacDo … rien trouvé d’autre ! J’attrape le métro automatisé et ultra-propre pour aller sur Hong-Kong Island, le quartier d’affaires qui regroupe toutes les tours de bureaux, celles qui font la carte postale de Hong-Kong. Je passe devant la cathédrale St John et l’ex-Alliance française, deux édifices beaux et authentiques au pied des monstres de verre et d’acier, et je prends le vieux tramway historique qui gravit une pente à quasiment 45° pour monter au Peak. C’est le point de vue absolu sur toute la baie, en haut de la montagne. Ils ont trouvé le moyen d’y bâtir un énorme bâtiment vaguement futuriste, avec galerie commerciale, restaurants, et musée de Madame Tussaud ... Hong-Kong, royaume du commerce. Pas de chance nous sommes plongés dans les nuages, sur la terrasse d’observation on ne voit pas à cinq mètres. Apparemment ce serait plus que fréquent ici, c’est un mélange de mauvais temps et de pollution. On croit que la pluie va tomber d’un instant à l’autre, mais ça ne vient jamais, c’est donc plus de la pollution.




Je redescends, essaie sans succès de négocier la réutilisation de mon billet le soir-même, et repars en métro sur Kowloon, sur l’autre rive de la baie. Je flâne dans les rues en cherchant un resto ni touristique ni trop local, et tombe sur un food court à l’américaine, au sous-sol d’un immeuble. Toutes les cuisines asiatiques disponibles dans un grand hall ! Déjà qu’il est difficile, en général dans un restaurant asiatique, de choisir à cause de la longueur du menu. Mais là il y a une quinzaine de menus disponibles ! Un premier petit tour pour établir une short-list, un deuxième pour être vraiment sûr, et un troisième pour choisir enfin mon plat. Je prends mon courage à deux mains et choisis un plat coréen, fait de boulettes de pieuvre et d’une sorte de grosse galette au contenu indéfinissable. Les boulettes de pieuvre sont d’une consistance bizarre, mais pas mauvaises. La galette est bonne, mais recouvertes d’une sauce immangeable, mélange d’hyper-gras, hyper-sucré et hyper-salé. Im-man-geable. Je laisse les trois quarts de l’assiette, ce qui ne m’arrive jamais même quand je n’aime pas, et je n’ai pas le courage de commander autre chose.

Je pars sur le port pour voir enfin la baie, assez spectaculaire malgré le plafond gris qui cache le haut des tours. Un vieux hong-kongais édenté vient m’aborder et me parle de plein de choses, dans un anglais passable, passant du déclin américain à la non-hospitalité française pour les touristes (que je n’ai pas démentie mais expliquée, notamment sur la différence entre Paris et la province). Je parcours la promenade le long de la baie, essaie de trouver des noms que je connais sur les étoiles au sol façon Hollywood (pas grand monde à part Bruce Lee et Jackie Chan), et m’enfonce à nouveau dans la jungle urbaine.




Je me rends au temple Sik Sik Yuen Wong Tai Sin, un des plus beaux de la ville, dédié à Wong Tai, un guérisseur qui aurait accompli des miracles grâce à son savoir. C'est aussi le temple qui réunit les religions taoïstes, bouddhiste et confucianiste. Il est très fréquenté, les gens viennent y trouver des réponses pour leur avenir, en faisant des offrandes ou en consultant un diseur de bonne aventure. Les gens prennent des baguettes, les allument, et prient avec. Ou font du bruit avec une boite pleine de baguettes. J’arrive à prendre une photo en cachette, il faut dire que le personnel veille et réagit au quart de tour dès que quelqu’un ne respecte pas le protocole.



Je repars à l’hôtel en début de soirée, et repars un peu plus tard vers Temple Street, pour profiter encore de son marché de nuit, de ses karaokés ultra-kitsch, diseurs de bonne aventure, stands … Et je m’installe au même resto que la veille, sur une vieille table où trône le rouleau de PQ en guise de serviettes, au croisement de deux rues piétonnes. J’y rencontre cette fois un couple australien, qui m’avoue venir ici parce que voyager chez eux coûte trop cher, on est au moins d’accord sur ça … La triste expérience culinaire du déjeuner est oubliée, je me régale et j’attrape le coup de baguettes. Je poursuis la balade nocturne vers une ruelle branchée, puis vers le port, pour voir la baie de nuit et les lumières de ses tours. Je rentre en métro, un peu fatigué de marcher des kilomètres, et fais un petit détour par la fameuse rue des produits électroniques, pour profiter encore de sa fantastique énergie.




Le lendemain matin, j’attrape un bus qui m’emmène vers l’aéroport. J’ai passé à peine 48 heures à Hong-Kong, mais j’aurai l’occasion d’y repasser dans quelque temps. Hong-Kong ne représente pas exactement la magie que j’attends de l’Asie, mais une folie des grandeurs, un cas à part qui mérite d’être vu. Maintenant direction le Vietnam et Saïgon, premier de cinq pays à découvrir et commencement d’un troisième voyage.

On traverse la mer de Chine et on se retrouve à Saïgon !
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14 commentaires:

  1. En effet, on n'est pas encore en Asie, mais on s'y approche...

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  2. ca y est le dépaysement commence... bon voyage ! Vianney

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  3. Je sens que nous allons vraiment voyager à nouveau et être avides de récits et photos. Tous ceux qui sont passés par le Vietnam on trouvé ce pays fantastique. Nous sommes aussi impatients que toi ! A très bientôt
    Mamminou

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  4. Changement de cap...bon voyage en Asie
    Et continue de nous régaler per tes récits !
    Stéph & Nico

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  5. Étape très courte mais intense. On attends la suite avec impatience. Bonne continuation.

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  6. @F.S :
    D'abord il y eut François, qui évolua en Samier, puis muta en F.S. Mais comment signeras-tu la prochaine fois ? le suspense est immeeeeense !

    Alors si on est en Asie à Hong-Kong, on ignore même pas du tout que c'est la Chine bien que tout soit traduit en anglais. Mais c'est une Asie particulière, je te le concède fort volontiers !
    merci & @ +

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  7. @Vianney :
    oui ça commence même fort !
    merci & @ +

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  8. @Maminou :
    Le Vietnam, fantastique pour tous ? on en reparlera ... En tout cas j'y vais avec les yeux grands ouverts !
    biz

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  9. @Stéph et Nico :
    Vous vous régalez encore ? Bon tant mieux parce que moi j'ai un peu l'impression de bâcler et de me répéter !
    merci & @ +

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  10. @Jérôme et Anne :
    La suite n'est pas moins intense mais différemment. A venir ...
    Biz & @ +

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  11. Yo Nico,

    c'est quoi la sensation qui prédomine dans une ville comme Hong Kong : J'imagine un sentiment de stress provoqué par la sur activité environante, une sensation de vite pouvoir se perdre dans l'immensité de la ville et de finalement se raccrocher à un hyper centre ville qui résumerait quasiment à lui tout seul l'intérêt touristique, et un agoraphobie naissante avec la fatigue engendrée par cette surpopulation ! J'en suis loin ou pas ?
    Je n'ai jamais été attiré par ces grandes villes : elles me rebutent : c'est pas la vie, mais un leurre.
    Tu te lèves le matin, tu te couche le soir, et entre deux, transports, pollution, bouffe de merde, et un boulot pour lequel je n'imagune être qu'un numéro insignifiant à travailler sur une partie de partie de quelquechose sans plus de signification.
    C'est une image d'Epinal assez noire, pour pas dire hyper glauque, et probablement juste une vue de l'extérieur, mais qui me colle aux basques.
    Alors au final, c'est quoi la sensation à Hong kong ?
    Viva Picardia

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  12. @Burns :
    Yo Bruno,
    Tu oublies quand même que visiter une ville n'a rien à voir avec y vivre. Mon meilleur exemple personnel étant Paris, que j'adore visiter mais que je déteste quand je vais y travailler (c'était y a longtemps maintenant ;-) ). Hong-Kong c'est assez sale, notamment ses grandes tours. C'est ultra-dense, un peu fou, mais j'ai bien aimé parce que j'y étais pour 2 jours seulement, que j'aime les villes, et que les Hong-Kongais sont quand même d'un tempérament très cool, ce qui rend cette folie urbaine vivable, enfin pour moi. Pour ce qui est du centre, j'étais en plein dedans mais j'ai quand même marché des kilomètres et pris le métro une paire de fois, pour aller voir les principaux points d'intérêt. Je me suis offert une petite aventure de 2 jours, dans un monde mi-hermétique à cause du chinois et de leurs habitudes de vie, mi-accessible parce que tout est traduit en anglais et que les Hong-Kongais se débrouillent un peu. Donc ça restera un excellent souvenir et je m'offrirai peut-être 2 jours de plus sur la fin, à cause de mon vol. D'ailleurs à l'occasion j'aurai quelques questions à te poser sur les appareils photos ...
    Viva no-casa !

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  13. Hey Nico !!!
    Que de nostalgie de revoir des images de Hong-Kong... J'y est vécu 4 mois pour un déplacement professionnelle. En effet c'est pas la même chose d'y passer en vacances ou d'y vivre.
    Je n'y aurai jamais été en vacances dans une telle ville, en quelques mots: la folie des grandeurs, la vie facile (en tout cas avec le budget d'un expartrié), l'anonymat, une ville où l'on se sent en sécurité ( si on a rien a se reprocher !!!)

    Extraordinaire cette mission mais je ne changerai pas ma place ici (campagne en haute-savoie) pour ce genre de vie.
    Merci de partager ce tour du monde.

    Xa

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  14. @Xavier :
    je n'imagine pas non plus y vivre, mais pour 2 jours j'ai adore, et j'y repasse surement sur la route du retour ...
    @ +

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