Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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vendredi 14 mai 2010

Ça chauffe vraiment à Bangkok

L’avion se pose à Bangkok en début de soirée, j’arrive ainsi en Thaïlande, le douzième et dernier pays de mon voyage. Dernier parce que mes envies initiales, de poursuivre en Malaisie et en Indonésie, sont complètement irréalistes et intenables si je veux éviter de courir. J’ai voyagé plus lentement que bien des voyageurs, mais encore beaucoup trop vite, et je n’ai donc aucun remords à enlever deux pays de l’itinéraire, pour mieux prendre mon temps en Thaïlande.

Je prends la navette vers le centre, absolument frigorifiée à cause de la clim. Je descends dans une rue assez calme entre la rivière Pra Chraya et la rue Khao San, le célèbre quartier des backpackers. Je prends la guesthouse recommandée par le Lonely Planet, qui propose en guise de chambre des petits carrés claustrophobiques avec le bruit de la rue en direct, pour 5 $ ! Et autour les autres guesthouses proposent à peu près la même chose pour plus cher. Qui m’a dit que la Thaïlande était bon marché ? Assommé par la chaleur écrasante même en pleine nuit, je ne pars pas me balader et me réfugie sous la clim du cybercafé.

Après une nuit étonnamment bonne, le matin n’est pas plus frais, et je prends tout mon temps pour visiter le quartier backpacker. On ne m’avait pas menti, la Thaïlande est très développée et occidentalisée. Autour de ma guesthouse, deux ou trois rues piétonnes assez tranquilles, mais un peu plus loin se trouve l’infâme Khao San. Le pire visage du tourisme à outrance pour occidentaux, des magasins partout, des vendeurs qui ne nous lâchent pas la grappe, des enseignes et de la pub partout, des chauffeurs de tuk-tuk et taxis insupportables qui ne se contentent pas de proposer leurs services et mais demandent « Where you go ? what you’re looking for ? » (ce que je cherche ? pas toi boulet !). La laideur incarnée. Pas de photo pour illustrer ça, même avec un numérique ce serait du gâchis d’en prendre une.

Malgré mon pied encore très douloureux, je marche doucement vers le Mont Doré, un temple en haut d’une petite colline, assez beau et surtout qui donne une vue à 360° sur Bangkok. Contre toute logique et toute raison, je pars pour une longue balade urbaine vers le centre. Rien de très beau mais le Bangkok non touristique, des quartiers populaires et vivants. En voulant photographier une ruelle, tous les habitants qui s’y trouvent me regardent avec curiosité et sourire, et un homme s’empresse de me demander une photo avec son petit garçon, dans son vieux et beau camion. Une petite requête simple et bon enfant, comme j’en avais satisfaites plusieurs au Vietnam. La gentillesse des Thaïs ne paraît donc pas être une légende, même si elle reste moins évidente qu’au Laos et au Cambodge, et il faut impérativement sortir des coins touristiques pour la voir. Sinon c’est plutôt une indifférence blasée que l’on reçoit.




Soudain la rue est pleine de policiers en tenue d’intervention, et de militaires. A peu près un tous les 50 mètres, arme au poing, avec des plots de béton qui peuvent faire office de barrage. Bangkok est agité par des troubles politiques, avec les manifestations des Chemises Rouges, et je comprends que j’arrive en zone chaude. Mais dans l’immédiat, il ne se passe rien, et tout le monde circule librement, véhicules et piétons, donc je ne me prive pas d’approcher toujours plus du centre. Et la vie semble suivre son cours normal, même dans cette zone sous haute surveillance. Je vois même un cours de gym collective sur le trottoir. Encore un ou deux kilomètres de marche - un bon centimètre sur ma carte, Bangkok est immense - et j’arrive en plein centre, à proximité de Siam Square. Autour d’un grand carrefour au trafic dense, et au-dessus duquel se chevauchent les passerelles piétonnes et métro aérien, se pressent des grands centres commerciaux, un centre culturel, et les barricades des Chemises Rouges. Je ne me prive pas d’aller jeter un œil du haut de la passerelle, d’autant que c’est calme malgré les discours permanents qui sortent des hauts-parleurs. Il y a quand même des contrôles à l’entrée des barricades, et même si je me doute bien que les étrangers ne sont absolument pas indésirables, je m’abstiens pour le moment d’aller voir de plus près.




Je vais me balader un long moment dans l’énorme centre commercial MBK, le plus populaire et surtout le seul qui puisse encore ouvrir malgré les barricades à 20 mètres. Je suis tout sauf un fou du shopping, mais c’est une balade pas désagréable avec le soulagement qu'apporte la clim’. Je rentre en bus, aidé par une jeune Thaï qui m’indique le bon bus et le bon arrêt sans même m’avoir demandé où je dors. Je passe une soirée tranquille dans mon quartier et retrouve Benjamin et Chloé, que j’ai croisés plusieurs fois au Cambodge, et qui partent le lendemain à l’Australie. Leur tour du monde est à peu près le même que le mien mais en sens inverse.

Le lendemain est culturel, je ne résiste pas à l’envie d’aller visiter le Grand Palais et le temple Wat Phra Kaew, qui sont les emblèmes absolus de la Thaïlande et de la royauté. Je m’étais pourtant promis de ne plus visiter de temple, mais il faut reconnaître que celui-là vaut le coup d’œil, avec une débauche de stupas, dorures, petits édifices plus beaux les uns que les autres … Juste à côté trônent majestueusement des édifices non religieux mais monarchiques, et au milieu, bizarrement, un grand bâtiment de style complètement français, comme un grand hôtel ou un casino des années fastes.




Je poursuis vers le temple voisin Wat Pho, toujours abordé par des chauffeurs de tuk-tuk ou par des gens qui se font passer pour la police du tourisme et me racontent les pires bobards pour m’envoyer là où je ne veux pas et me vendre quelque chose. Autant de menteurs, de harceleurs, d’escrocs croisés en deux jours, ça fait beaucoup et je me montre progressivement indifférent et méprisant avec tous ceux qui m’abordent sans que j’aie rien demandé, commençant à connaître par cœur leurs techniques et leurs mensonges, assez récurrents en fait.

Au temple Wat Pho, je vois surtout un Bouddha allongé absolument énorme, environ 50 mètres de long et 15 de haut, comme emprisonné dans son bâtiment et ses colonnes. Somp-tu-eux. Je rentre à peu près tranquillement à pied, ne prêtant pas la moindre attention aux « Sir, where you go, where you’re from ? ». Je m’égare volontairement dans de petites ruelles qui mènent aux embarcadères et cachent les petits délices visuels habituels de l’Asie du Sud-Est. Enfin un peu d’exotisme dans cette moderne méga-cité !




Je rentre tranquillement dans mon quartier, je mange comme d’habitude dans la rue sur les petits étals qui servent des plats excellents pour à peine plus d’un dollar. J’apprendrai le lendemain que de nouveaux affrontements avec les Chemises Rouges, ou des éléments incontrôlables peut-être, ont fait deux morts chez les policiers. Pas si calme que ça la situation, malgré les signes positifs de discussion.

Le lendemain, je retrouve Fiona, arrivée de Siem Reap la veille. Je lui fausse vite compagnie pour partir à l’hôpital, un peu inquiet par les douleurs persistantes au pied gauche. Les hôpitaux privés à Bangkok n’ont rien à envier aux européens : confort, hygiène, médecins pointus … Bangkok est même une destination prisée pour son « tourisme médical ». J’en repars rassuré et retourne vers Siam Square. Cette fois je décide de contourner les barrages, je m’engage dans les rues commerçantes qui restent paisibles à moins de 100 mètres, et j'entre en plein dans le quartier de résistance des Chemises Rouges. Ils vivent là depuis un long moment, s’appropriant plusieurs kilomètres des principaux axes de circulation et organisant leur petite vie sur le bitume, sous des tentes. Un grand écran diffuse les discours qui se tiennent en direct à plusieurs blocs d’ici, ponctués par les applaudissements réguliers des militants qui approuvent. De temps en temps ils s’expriment même en anglais, pour expliquer leur combat et sensibiliser les étrangers qui se baladeraient par là. J’attire bien quelques regards étonnés, mais l’ambiance est bonne et je peux me balader sans problème au milieu d’eux. Une jeune Thaï sur son stand me propose même en rigolant d’acheter une chemise rouge, elle comprend bien que je ne veux pas, je veux pouvoir passer les check-points au retour !




Je retourne au MBK où je retrouve Fiona et son ami d’études qui vit ici. Après un dîner japonais dans un des innombrables restaurants du centre, on se fait un film en anglais dans un vrai grand cinéma, depuis le temps ça fait du bien. Avant le début de chaque film, une sorte de clip en l’honneur du roi est diffusé, et tout le monde se lève. Même si l’on est étranger et qu’on se moque de la royauté, mieux vaut suivre le mouvement et ne pas montrer le moindre signe de non-respect au roi. On peut se retrouver un prison pour presque rien … On rentre en taxi en pleine nuit, passant les check-points qui regardent attentivement les passagers de chaque voiture. Devant nous une voiture est arrêtée pour contrôle plus appuyé. Bah oui forcément elle est rouge, on n’a pas idée de circuler en voiture rouge !

Le lendemain je profite un long moment d’un wifi gratuit, y retrouve Fiona presque par hasard, et retourne vers le centre pour y visiter la maison de Jim Thompson, un américain ex-CIA qui s’était installé ici pour y développer le commerce de la soir. Sa maison est sublime, d’une architecture authentiquement thaï en teck, dans un petit jardin tropical. J’y retrouve Loïc, un français que j’avais rencontré à Sydney il y a quatre mois, avec sa copine. Une grosse coïncidence comme je n’en ai plus eue depuis longtemps !

Je les quitte et rejoins à nouveau Siam Square, hésitant à aller visiter Chinatown ou le parc Lumphini. Il est un peu tard, je quitte Bangkok dans quatre heures, donc je reste là et visite le Arts and Culture Centre, un bâtiment futuriste (et climatisé !) qui exhibe surtout des photographies sur la Thaïlande contemporaine. Retour en bus dans ma guesthouse, dîner rapide sur un étal de rue, et je file à la gare en taxi. Je n’en peux plus de la fournaise de Bangkok, et de cette méga-cité bien peu agréable à vivre, enfin pour ce que j’en ai vu. Mais je devrai revenir de toute façon, juste à la fin. Maintenant direction le nord et Chiang Mai, pour un peu de fraîcheur j’espère et forcément plus de charme.
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5 commentaires:

  1. Salut Nico,
    Dans mon esprit, grâce à toi, c'était devenu clair et limpide: l'Amérique du sud et surtout l'Argentine me tendait les bras.Mais voilà ti pas que tu passes par le Laos, et là, patatras, tout s'écroule, demi tour toute,on part dans l'autre sens... Aie il va faloir peser les pour et les contres... J'attends ton avis d'expert autour d'une Chti...
    Bonne continuation en Thaïlande.
    Et encore félicitation pour la qualité stylistique et photographique de ton blog qui nous permet une réelle immersion.

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  2. @Yann barbu :
    Le Laos est à voir vite, avant qu'il commence à changer.
    Pour la photo : l'Asie du Sud-Est pour les visages (et quelques paysages incroyables quand même) et l'Amérique du Sud pour les paysages de fous (et quelques visages incroyables quand même). Pour la sensation de bien-être, contrariée par RIEN DU TOUT, le Laos. A développer devant la Chti alors ...
    Merci pour le compliment, mais j'ai l'impression que ça se dégrade un peu, et je ne veux plus y consacrer autant de temps. Vivement que j'arrête d'écrire pour le délice de relire.
    Merci & @ +

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  3. Tu es où là en fait en vrai? en tout cas vu l'actualité, c'est mieux que tu ne sois pas sur Bangkok en ce moment...
    Courage pour la fin du voyage!

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  4. @Fred :
    Je suis a Chiang Mai, la 2e ville du pays, au nord. Depuis 9 jours deja. Mais ici aussi ca commence a bouger, aujourd'hui j'ai pas pu aller a la gare parce que des pneus brulaient sur le pont, et un flic aurait tue une fois sur quelu'un qui voulait incendier la maison du gouverneur ... enfin pas d'inquietude, y a de la marge !
    @ +

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  5. @Fred :
    Je suis a Chiang Mai, la 2e ville du pays, au nord. Depuis 9 jours deja. Mais ici aussi ca commence a bouger, aujourd'hui j'ai pas pu aller a la gare parce que des pneus brulaient sur le pont, et un flic aurait tue une fois sur quelu'un qui voulait incendier la maison du gouverneur ... enfin pas d'inquietude, y a de la marge !
    @ +

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