Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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dimanche 2 mai 2010

Petite étape et grosse poisse à Battambang

Je quitte Sihanoukville et entame une longue journée de bus, direction Battambang, avant-dernière étape au Cambodge. Quatre heures de bus jusqu’à Phnom Penh, une heure d’attente très bruyante pour changer de bus, et quatre heures à nouveau jusqu’à Battambang. Rien de particulier sur la route, sinon l’habituel trafic cambodgien, des femmes assises en amazone à l’arrière des motos (mais comment font-elles pour tenir si bien ?!), des enfants massés à l’arrière de pick-ups … Je réussis à acheter un journal cambodgien en français, Le Rénovateur. Tiens ! le principal sujet est le port du niqab au Cambodge,  comme en France et en Belgique. Les autorités cambodgiennes se posent les mêmes questions, mais ici leurs conclusions diffèrent, parce que leur contexte est différent, et qu’ils ne se sentent pas menacés par l’intégrisme.

J’arrive enfin à Battambang en début de soirée, et je me trouve un excellent hôtel en plein centre. Battambang est la deuxième ville du pays, alors qu’elle a l’apparence d’une bonne grosse ville de province qui ronronne. Il n’y a pas énormément à faire, surtout se balader dans les rues bordées de belles maisons coloniales. Encore ? Mais il n’y a que ça au Cambodge ! Eh bien oui, c’est souvent ça qui revient. Personnellement je ne me lasse pas d’admirer et photographier ces villas d’une autre époque, mais j’entends beaucoup de voyageurs que ça lasse, et qui n’en voient pas une seconde l’intérêt. C'est à la fois dommage et compréhensible, s’ils ne sont pas français.

Le premier jour je loue un vélo et me balade dans les rues, d’un temple à l’autre, le long des rives, m’arrête pour boire un jus de sucre de canne sur le trottoir, cherche un petit resto sympa tenu par des expats’, parcours les rues dans un sens puis dans l’autre, discute avec un père de famille émigré en Californie, erre du côté de la vieille gare pittoresque et son bidonville caché le long des rails. Je n’y resterai d’ailleurs pas longtemps dans ce bidonville, j’ai vite senti que je n’y étais pas totalement bienvenu.




Je termine la journée tranquillement, dans un magnifique bar le long de la rivière, dans une maison en bois. Et je rentre à l’hôtel pour m’enfiler un délicieux lok lak, ma spécialité cambodgienne préférée, du bœuf cuit dans de la sauce d’huître ( ?!?) avec des crudités, du riz frit, un œuf au plat, et l’incontournable sauce au poivre vert de Kampot. Ce plat est une vraie tuerie.

Le lendemain, je reprends un vélo, et pars à la recherche du temple Wat Ek Phnom. Je roule doucement sur une petite route le long de la rivière, longtemps, longtemps, je finis par comprendre que je suis du mauvais côté de la rivière. Mais j’arrive à me faire indiquer le chemin en prononçant maladroitement le nom du temple. En dehors des villes, il ne faut pas s’attendre à trouver quelqu’un qui parle anglais. Je roule toujours plus, sous le soleil qui cogne et sur la selle qui m’incommode. Régulièrement des enfants me lancent des Hello très souriants, je ne suis plus surpris mais j’apprécie toujours. Je tombe sur une procession funéraire, avec tout le village qui suit le cercueil sur son char, précédé d’un moine très recueilli. Je vois peu de tristesse en fait, chaque personne qui suit le cercueil se voit distribuer deux bouteilles d’eau bien fraîches, et a de ce fait le sourire en banane ! A ce sourire s’ajoute la surprise de voir un étranger ici, sur son vélo. Mais surtout ce que je remarque, c’est la musique stridante, grinçante, crachée à toute force par des hauts-parleurs qui grésillent. Plus grinçant et déprimant tu meurs.




Je reprens mon pédalage douloureux le long de cette route qui sinue le long d’un petit canal, devant de belles maisons. La vie se déroule paisiblement. Alors que je pense à abandonner, découragé et endolori du postérieur, je finis par arriver au dit temple. Il n’est franchement pas impressionnant, à part une statue géante de Bouddha à l’extérieur, et un côté dépouillé au milieu de nulle part. Et il ne correspond absolument pas à la description faite par le Lonely Planet, sans compter que j’ai vu d’autres temples qui paraissaient plus beaux sur la route. Mais une vieille femme édentée me confirme le nom, c’est bien ici. Encore un conseil pourri du Lonely Planet, merci ! Enfin la balade en vélo valait le coup, malgré mon vieux vélo qui me fait souffrir et n’avance pas.

Je repars donc illico, par la bonne route cette fois, en prenant mon temps. Un petit arrêt sous un parasol pour boire deux jus de sucre de canne, probablement une des habitudes cambodgiennes que je préfère, un régal malgré la quantité de glace qui remplit le verre. Je rentre en ville, explore encore les petites rues cachées et charmantes, qui abritent plein de petits restos d’expatriés. Je tombe sur un petit resto français au patron très sympa et à la carte excellente, je m’installe en terrasse et fais péter le budget.

Le lendemain, mes blessures sont presque effacées, je loue un scooter dans le but d’écumer les principaux sites à visiter à l’extérieur de la ville. Je pars vers le temple Phnom Sampeau, par une route pleine de graviers et peu rassurante. J’aperçois le temple en haut de sa petite montagne rocheuse, je me lance sur la route très raide à scooter, après avoir reçu les conseils de prudence d’un jeune garçon qui voulait être mon guide. C’est vrai que ça monte sec, mais j’arrive en haut sans problème. A l’entrée des moines se chamaillent pour passer le temps, les temples sont assez beaux, et surtout la vue est superbe sur l’immense plaine tout autour. Deux canons sont encore sur le site, il y a 30 ou 40 ans ils pointaient vers une position des Khmers Rouges.




Je croise trois jeunes cambodgiens qui m’abordent tout de suite. Je leur fais comprendre gentiment que je ne veux pas de guide (j'en ai un peu marre de me faire forcer la main en permanence, pour qu'on me montre des chemins très visibles). Mais ils disent seulement vouloir parler avec moi pour pratiquer leur anglais. Ça je ne peux pas refuser, d’autant qu’ils sont très sympas, mais j’ai l’impression d’en être à ma 100ème conversation basique de ce genre depuis deux mois (comment tu t’appelles, tu as quel âge, d’où tu viens …). Malgré toute la bonne volonté du monde et l’envie de les aider (parler anglais est crucial pour eux), ça devient un peu lassant. Mais ça reste dans l’habituelle gentillesse des cambodgiens, alors il est vraiment difficile de dire non.

Donc on fait le tour des temples, j’observe un moine en pleine méditation, et on se dirige vers des grottes un peu plus bas. Rien de particulier à part plusieurs statues géantes de Bouddha, et un Bouddha couché de 15 mètres dont j’observe que les lèvres et ongles d’orteils sont teints en rose, comme maquillés. Ça fait rire les trois jeunes que je remarque ça en priorité, et pourtant c’est vrai !

On part ensuite vers les Killing Caves, comme son nom l’indique une grotte où des Khmers Rouges ont tué à tour de bras. Un des trois jeunes monte derrière moi sur le scooter, je m’engage sur la pente raide et pleine de graviers, et avant que j’ai le temps de comprendre quoi que ce soit, je me retrouve par terre, la jambe coincée sous le scooter. Super, deuxième accident en 10 jours. Je me relève sans mal, mais à nouveau écorché de partout, une ancienne et de nouvelles plaies ouvertes. La poisse me poursuit … Je prends donc congé des trois jeunes et repart vers Battambang pour aller nettoyer tout ça, brûlé par les plaies et pas trop rassuré par la route pleine de graviers.

Une fois tout ça nettoyé et bandé, eh bien je repars en scooter ! Au prix où je l’ai payé, et avec tout ce qui reste à faire, je n’allais quand même pas le rendre ! Je déjeune dans le même resto français que la veille, toujours aussi bon et sympa, j’achète de nouvelles provisions de bandage au passage, et pars vers une petite attraction sympa dans le coin, le train en bambou.
En fait de train, c’est une simple planche en bois et bambou, posé sur de simples trains avant et arrière sur les rails, et un simple moteur du style tondeuse. C’est surtout utilisé par les locaux pour aller d’un village à l’autre et transporter des marchandises vers le marché. Et ils ont eu la bonne idée d’en faire la pub touristique, en faisant payer un prix salé aux touristes. Pas salé pour nos budgets, mais salé pour ce que c’est. Enfin bon, je cède à la tentation ludique, et monte avec un québécois, un anglais, une famille cambodgienne, et la toute petite fille du conducteur, d’1 an à peine. Apparemment il l’emmène une bonne partie de la journée sur son mini-train, et elle s’endort dans le vacarme assourdissant du moteur et des roues qui claquent sur les rails.




Le trajet de vingt minutes n’apporte rien de particulier, sauf lorsqu’arrive un train en sens inverse. En deux temps trois mouvements, on nous fait descendre du mini-train, les conducteurs des deux trains le démontent en posant la plate-forme et les roues sur le côté, et le remontent aussi vite juste derrière. Impressionnant de simplicité. Arrivés au village suivant, on fait une pause de 10 minutes, et on repart. Pas l’attraction du siècle mais amusant.

Je repars vers le magnifique bar au bord de la rivière pour finir l’après-midi, et vais rendre le scooter un peu rayé. Ça va ils sont honnêtes, ils ne me demandent que 12 $. Après un dîner à mourir pour un prix ridicule, je repars à l’hôtel, et essaie d’oublier mes innombrables écorchures pour dormir. Demain, un long trajet en bateau m’attend pour rejoindre ma dernière étape cambodgienne, et pas la moindre …
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3 commentaires:

  1. Nico, tu es officiellement le nouveau Ricky Carmichael du scooter ! :-)

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  2. @Rom' :
    c'est qui lui ? en tout cas je me passerais bien de ces blessures, ca commence a vraiment tout gacher ...

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  3. C'est qui ? oh ben un ancien professionnel en moto acrobatique.. :D

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