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lundi 10 août 2009

Cuenca, ciudad muy bonita

¡ Buenas tardes !

Me voilà à Cuenca, ma septième étape déjà en Equateur.

Première mission lorsqu'on arrive dans une ville, au terminal de bus : se trouver un hôtel. Comme d'habitude, le terminal est loin du centre, ou tout simplement on ne sait pas trop où l'on est, tout le monde prétend que le centre est inatteignable à pied (un peu marseillais sur les bords, les taxis équatoriens) , et pas moyen de trouver une carte, donc il faut se résoudre à prendre un taxi et faire baisser le prix forcément gonflé. J'avais prévu d'utiliser le réseau de Couchsurfing pour me faire inviter chez un(e) local(e), mais jusqu'ici je n'ai pas trop essayé.

Avec Patrick, allemand au tempérament très peace et amateur d'expériences interdites, croisé la veille à Alausi et recroisé dans le bus, direction la première adresse que j'ai notée : fantôme, l'hôtel n'existe pas, à moins qu'on puisse dormir dans un salon de toilettage pour chien mais je suis facilement allergique aux poils, c'est vraiment trop dommage !

Un gérant d'hôtel à l'affût nous repère et nous propose son adresse, ça tombe bien c'est la deuxième que j'avais sélectionnée. On accepte donc mais ... hé oh, ce serait trop te demander de nous emmener dans ta voiture au lieu de nous laisser marcher et galérer avec nos sacs ? Bon OK c'est à deux blocs d'ici, mais hein, bon !

Déjà cette petite rue donne un bel aperçu de Cuenca : vieilles maisons, certaines simples mais belles sans étage, d'autres au style colonial qui me donnent une envie immédiate et irrépressible de mitrailler avec mon appareil photo. L'hôtel n'est pas spécialement beau mais la chambre qu'on nous donne a un petit cachet : vieux parquet, du bois partout, de beaux lits. Le parfait style colonial.

Sac déposé, registre signé, on file dans le centre pour éteindre cette faim quasi-criminelle qui nous torture. Nous devions être fatigués parce qu'il nous a fallu une demi-heure pour trouver un pauvre fast-food près de la place principale, alors que les jours suivants nous prouveront qu'il y a beaucoup de choix à Cuenca, comme ailleurs en fait : petits restaurants familiaux proposant un almuerzo (formule typique soupe + plat du midi) pour 1,50 $, ou restaurants plus modernes et racés cherchant à tenter les incorrigibles occidentaux que nous sommes.
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Comme d'habitude, le Parque Central est magnifique, plein de végétation, et face à une cathédrale majestueuse, qui pour une fois ne ressemble pas aux autres : la partie basse est en briques, le haut est blanc et bleu, un peu à la mode grecque. Je n'ai pas l'explication artistique ou historique de ce style, partout où je passe je me contente du plaisir des yeux.




Grand bonheur, un patron de café m'annonce qu'il y a du wifi gratuit sur la place, il suffit de s'asseoir sur un banc et de faire attention aux voleurs. Ah bon il y a des voleurs ici ? Je ne les ai pas sentis ou vus, je me sens dans une ville assez aisée et stylée. Plus je passe de temps en Equateur, moins je me méfie, déambulant à toute heure du jour ou de la nuit, avec des objets de valeur sur moi. Et là on est en plein jour, avec Patrick nous sommes deux gars pas franchement chétifs. Donc booof !

NDVQECB*= au moment où j'écris ces mots, j'ai déjà quitté Cuenca, je discute avec un couple flamand qui travaille quelques mois à Cuenca, et ils m'apprennent que les risques étaient vraiment importants, surtout quand on affiche trop un PC ou un appareil photo. Que des drogués et gens dans le besoin trainent dans le quartier, n'hésitant pas à suivre des étrangers et à les dévaliser deux rues plus loin. Saperlipopette, mon opération des yeux en avril n'aurait pas marché ? Je n'y verrais en fait rien, aveuglé par la matrice ? Bon il vaut mieux l'apprendre après et avoir apprécié la ville, marché à toute heure dans les rues pour chercher un resto sympa et prendre des photos de nuit.


Cuenca est une grande et belle ville coloniale, avec ses superbes maisons, ses noms de rues élégamment écrits sur des carreaux blancs, et comme ailleurs ses belles places, églises et cathédrales. J'ai envie de photo-mitrailler ces maisons coloniales, leurs portes en bois, leurs balcons ... Je sens que je vais rester quelques jours pour fouiner, me faire plaisir, sentir l'air de la ville.

Dés le premier soir, je retrouve Josh le new-yorkais rencontré à Puerto Lopez. Pas de chance, ses yeux lui font des misères et laissent croire qu'il a trop abusé de la nature locale. Rendez-vous est repris pour le lendemain en espérant qu'il aille mieux. En attendant, la noche caliente de Cuenca nous tend les bras, avec sa promesse ambivalente de je-me-fais-plaisir-cette-nuit suivi par j'ai-trop-mal-aux-cheveux-ce-matin.

Et qu'est-ce qu'on fait le lendemain pour se sortir de cette torpeur post-bebiendo ? On monte au mirador de Turi pour profiter d'une belle vue sur Cuenca, et pour marcher une heure au lieu de cinq minutes au retour, à cause d'une envie irrépressible d'innover sur l'itinéraire. Mais on ne regrette pas ces problèmes d'orientation, qui nous ont permis d'errer à travers des quartiers résidentiels banals, de constater toujours plus d'enceintes agressives autour des maisons, et d'avoir une longue discussion sur la sécurité, la politique de la peur, etc ...

Le lendemain ne sera pas beaucoup plus productif, si ce n'est une visite à une vraie STAR. J'ai nommé Alberto Pulla, la référence absolue parmi les fabricants de chapeaux Panama. Il a fabriqué le chapeau d'Indiana Jones, excusez du peu, et a été nommé meilleur artisan du monde.
C'est maintenant un vieil homme, muet, qui se fait comprendre par signes, qui officie dans sa petite boutique au 1er étage d'un magasin sans allure, et voit passer le monde entier. Il a appris son métier de son père à l'âge de 6 ans, et en a probablement environ 70 aujourd'hui. Ses chapeaux vont de 40 à 600 $, selon le type normal, semi-fino, fino ou super-fino. Un chapeau à 600 $ prend plusieurs mois à fabriquer !




La tentation est forte de s'en acheter un, parce que cela donne une vraie classe, mais ce n'est pas donné et je n'ai pas l'habitude de porter un chapeau. Je reviendrai l'essayer une deuxième fois pour être sûr. Et finalement ... je me balade fièrement avec mon panama blanc en ville, sûr d'avoir adopté un élément important de la culture sud-américaine.
Alberto Pulla a immortalisé de sa signature le fond de mon chapeau, et je me balade maintenant tout fier, attirant beaucoup plus de regards des équatoriens, interloqués de voir un étranger adopter un de leurs emblèmes.
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Finalement Patrick s'en va, c'est la fin de son tour du monde, il hésite à rentrer en Allemagne ou en Nouvelle-Zélande. Ben oui quoi, c'est pas facile de choisir !
Mais Josh reste, alors qu'il est à Cuenca depuis déjà de longs jours. C'est vraiment un slow traveller, il prend encore plus son temps que moi. En même temps quand tu es en tour du monde illimité, jusqu'à-plus-d'argent, t'es pas pressé ...

Nous partons pour une virée en VTT dans une belle et interminable vallée, et le long des rivières en pleine ville, pour se dégourdir un peu. Josh roule comme un fou dans les rues, démentant la vision sage que j'avais de lui jusqu'ici.
Le lendemain est une journée consacrée aux musées, histoire d'aller se coucher moins bête. Moi qui ne suis pas très porté sur les musées, là j'en ai pris plein les yeux : un musée des arts aborigènes qui expose des objets magnifiques et bien expliqués, un mini-musée du panama qui permet de voir des artisans en action, et un superbe musée d'art moderne dans un ancien couvent.




Et des soirées dépaysantes tous les soirs dans les bars de la calle Larga, à discuter avec une allemande, un hollandais, une américaine, un italien, et j'en passe ... On parle espagnol, anglais, français, allemand, le cerveau switche en permanence et n'arrive plus à suivre, c'est là que ça devient bon.

Au bout de 5 jours, je suis en pleine tergiversation pour savoir si j'attends Natalia et Alex qui arrivent 3 jours après, ou si j'avance vers la prochaine étape pleine de promesses : Vilcabamba.
Le lendemain je suis dans le bus, j'ai pris la décision raisonnable mais frustrante de progresser et de me priver d'une dernière soirée avec Natalia et Alex.
Comme dit Michel Onfray dans "La théorie du voyage", mon voyage est une suite de sédentarités temporaires. Le compromis est permanent entre prendre son temps pour "sentir" les endroits, et avancer pour voir de belles choses et éviter d'en rater. Pour l'instant je me tiens à ma règle fixée dès le début : prendre mon temps et ne pas courir. Mais au moment où la sortie d'Equateur s'approche, il est dur de ne pas faire de bilan et de ne pas penser aux endroits dont me parlent de nombreux voyageurs et que je n'ai pas vus.
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Allez ... buenas noches les petits.
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*Note du voyageur qui écrit ce blog
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6 commentaires:

  1. je ne crois pas avoir raté d'épisode mais tu voyages en solo finalement?
    En tout cas, merci de me faire m'évader de mon Luxembourg quotidien, certes pays étranger mais un peu moins exotique... Fred

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  2. Oui je voyage en solo ... mais en fait jamais seul :-)
    Je l'ai dit succinctement vers la fin du msg précédent, mais c'était plus explicite sur Facebook ...
    merci & à +
    Nico

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  3. ah ben voilà la réponse à la question que je me suis posée à la lecture de ton dernier article, tiens...

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  4. ¡ hola Céline ! quelle question tu t´es posée ?

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  5. ah ok je viens de comprendre, sur mon voyage en solo ;-)
    je suis maintenant avec une autre francaise, mais juste pour le Pérou
    ciao
    Nico

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  6. Hola Nico !
    Oui, j'étais partie en vacances & n'ai repris, faute de temps - vi, vi, tu écris, tu écris...!! - que le dernier article où ça me sonnait différemment ; comme si oui, tu étais en solo (pas seul, en effet). J'ai donc eu réponse à cette question qui planait, en remontant dans le temps.
    A bientôôt on the Web !!

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