Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
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vendredi 28 août 2009

Siempre en Peru, voy al sur ...

¡ Hola los chicos y las chicas !
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Petit rafraîchissement de mémoire : dans l'épisode précédent je m'apprêtais à quitter Mancora et ses surfers blonds. Mais trois heures avant le bus de nuit, alerte au tsunarista ! Probablement un séisme souterrain de type sandwich, heureusement les pom-pilules furent rapides sur le coup et le sinistre rapidement maîtrisé ... jusqu'au lendemain.
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Je monte donc dans mon bus pour une nouvelle nuit blanche et torride : le bus est déjà bondé de locaux, l'atmosphère est chaude et moite, et la mollesse des fauteuils trahit leur âge. Direction Chiclayo, une ville dynamique mais qui présente peu d'intérêt. L'intérêt réel se trouve aux alentours ... j'y viens.
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Arrivée donc à 6 heures du mat', immédiatement harcelé par plusieurs taxis. Comme à mon habitude, je leur impose la loi cruelle mais saine du "si-tu-me-proposes-je-te-choisis-pas" suivie de la deuxième loi inévitable et radicale du "si-t'insistes-je-t'envoie-paître-beaucoup-moins-gentiment".
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Pour une fois je localise à la fois le terminal de bus et le centre-ville sur mon plan, je pars donc à pied à travers la ville aux aurores, chargé de mes deux sacs. L'hotel sympa et pas cher que j'avais repéré dans mon guide est la proie des grues qui l'ont rongé de l'intérieur, je vais pour une fois me choisir un hôtel plus cher et confortable, la sensation de la perturbation gastrique naissante étant pour beaucoup dans ce choix.
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Après quelques heures de récupération, je me lance dans un petit tour de la ville pour voir s'il n'y aurait pas quand même un petit intérêt. Je passe de mercado en mercado, ils ressemblent à ceux que j'ai vus depuis le début du voyage, tout en étant différents. Chaque marché a ses petites spécificités, son propre foutoir, ses propres couleurs.
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Le premier est consacré aux fruits et légumes, coiffeurs, serruriers, coiffeurs, jus de fruits ... Le deuxième est plus moderne et moins authentique : des vêtements et du matériel informatique. C'est amusant de voir que dans beaucoup de pays pauvres, les commerces identiques se regroupent par zones, vendent exactement les mêmes produits aux mêmes prix. Impossible pour eux de se démarquer, il leur faut aborder le client pour vendre. En Equateur c'était les magasins de téléphonie mobile, un tous les 5 mètres avec la même enseigne, à se demander comment ils vivent, ou si les équatoriens s'achètent un portable tous les mois. Au Pérou ce sont les pharmacies, il y en a à tous les coins de rue, et imposantes en plus. Pourtant la médecine douce par les herbes est très prisée, mais elles pullulent.
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Puis direction le Mercado Modelo, le plus beau : un marché énorme qui ressemble à un souk arabe en plus organisé, un vrai labyrinthe où l'on se perd avec plaisir. On y trouve de tout par secteurs, et le secteur le plus intéressant est celui des herbes, avec vrais et faux shamans, et produits miracle ... ou pas. Il y a une vraie culture des herbes médicinales, sûrement plus bénéfiques que nos médicaments chimiques à condition d'être bien renseigné. A venir un petit tour live du marché ...
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En déambulant dans la ville, je remarque que je suis le seul gringo. Pas un autre visage blanc. Cela me confirme que Chiclayo est peu réputée, mais c'est assez agréable d'être le seul étranger.
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Le véritable intérêt se trouve à quelques kilomètres de là, à Lumbayecque, qui compte deux des plus beaux musées du Pérou. Le premier est le Museo Tumbas Reales de Sipan, consacré à une découverte archéologique majeure : la tombe du Seigneur de Sipan, un sanguinaire qui arrachait le coeur des ennemis pour le presser et en boire le sang. Il a été enterré avec toutes ses femmes et sa suite, on imagine tout ce petit monde ravi d'être zigouillé pour assurer la synchronisation de l'enterrement ... Le musée est vraiment étonnant, les pièces de la culture Moche sont magnifiques.
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Le deuxième musée regroupe toutes les trouvailles d'un archéologue allemand, là encore des objets de guerre, des parures, et des objets du quotidien qui nous plongent facilement dans la culture Moche, avec un peu d'imagination.
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Je poursuis ma petite excursion, chargé de mon fidèle sac et de ma tourista, vers Tucume, où l'on peut voir d'anciennes pyramides Moche ou Inca, qui ont été sévèrement attaquées par l'érosion et la pluie et ressemblent plus à de mini-montagnes de terre. On peut juste s'amuser à monter au sommet, en crapahutant le long des lignes de ruissellement, pour profiter d'une belle vue, et voir les autres pyramides au loin. C´est comme les terrils dans ch´Nord, on en voit tout autour de soi, mais c´est plus beau.
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Je repars à Chiclayo dans un collectivo, une sorte de taxi banalisé, qui attend d'être plein pour partir pour une direction prédéterminée. Après un rapide changement d'hotel pour gagner 20 soles sans perdre en confort, mais aussi après une nuit au bruit des marteaux-piqueurs, je quitte rapidement Chiclayo pour Trujillo, où je suis accueilli par un couchsurfer. Bon pour une première expérience de couchsurfing je suis mal tombé : mon hôte est un brin calculateur, essaie d'égayer sa morne vie en accueillant des étrangers toutes les semaines pour son propre plaisir. Il cherche surtout à se faire payer des restos et à approvisionner ses copines en mâles occidentaux. En même temps comme il m'avait contacté sans que je ne demande rien, j'aurais dû me méfier.
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Trujillo est une belle ville de style colonial, avec de superbes façades et la plus belle Plaza de Armas que j'ai vue jusqu'ici : une belle cathédrale comme d'habitude et des bâtiments autour qui rivalisent de beauté, mélangeant style espagnol et subtiles nuances arabisantes. Au milieu de la place, une statue imposante ajoute au prestige du lieu. Elle est interdite au stationnement la journée, ce qui est rare dans ce pays à la circulation débridée et dangereuse. La nuit la beauté de la place est encore décuplée.
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Le premier attrait est le site de Chan Chan, qui regroupe un palais et deux "huacas" (pyramides) de la culture Chimu. Cette culture fut un jour renversée par les Incas, eux-mêmes défaits par les espagnols peu de temps après. Le palais est en constante restauration, et proprement sublime : place énorme ornée de frises sur les murs, tombe du seigneur qui a fait construire ce palais, bassin où l'on sacrifiait hommes, femmes et même enfants quand la lune venait s'y reflêter ... impressionnant.
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Pour varier les plaisirs je poursuis vers Huanchaco, petite station balnéaire très prisée par les surfeurs et les pêcheurs. En dégustant un délicieux ceviche (poisson cuit dans le citron), j'observe les surfeurs qui tentent de dompter les grosses déferlantes, et les pêcheurs sur leurs uniques bateaux de bambou bravant les mêmes vagues pour aller plus au large.
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J'ai toujours a-do-ré être seul à la terrasse d'un restaurant, dans une station balnéaire un peu vide en basse saison. Ça ne s'explique pas, c'est comme ça, c'est en MÔAAA.
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Le lendemain, je pars visiter la Huaca de la Luna avec Maria, slovaque qui termine son voyage de plusieurs mois. Elle est aussi en couchsurfing, son hôte est l'amie de mon hôte ... et elle s'y sent à peine mieux que moi. Décidément le couchsurfing à Trujillo, c'est pas ça ...
_La Huaca de la Luna est donc une pyramide au pied d'une montagne, de loin elle ressemble aussi à un gros rocher érodé mais à l'intérieur le travail de restauration a fait ressortir des choses magnifiques : des fresques murales notamment, l'endroit précis où étaient sacrifiés les ennemis, et une immense salle cérémoniale avec des fresques bien conservées. La pyramide compte de nombreux étages, chacun ayant été comblé et condamné par la génération qui superposait le sien.
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Après un petit tour en ville, Maria et moi décidons de prendre le bus du soir pour ne plus subir l'hospitalité très ambigüe de nos hôtes respectifs.

En fin d'après-midi j'attends le retour d'Abrahan, mon hôte, dans son quartier assez "chaud". Je vois un mauvais regard vers mon appareil photo, et dans la seconde qui suit je sens une main dans ma poche gauche qui arrache mon porte-monnaie. Je suis trop surpris pour avoir le temps d'empêcher le pickpocket mais j'essaie de l'attraper, deux ou trois complices s'interposent en me tenant les bras. Ma rage instantanée les fait reculer, le pickpocket se met à courir et je le course sur plusieurs centaines de mètres. Mais je manque d'entraînement à la course, et mon sac qui ballotte dans le dos ne me facilite pas la tâche.
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Un des complices qui s'était déjà interposé court aussi juste derrière moi et essaie de me faire un croche-pattes. Pas assez pour me faire tomber et à la vue de mon visage il reprend un peu de distance. Le pickpocket toujours à vue traverse une avenue à gros trafic, je le suis mais arrivé sur le trottoir il disparait subitement. Pas moyen de voir où il est passé. Je me retourne et je vois le fameux complice à quelques mètres de moi, en train de téléphoner, je l'empoigne violemment et hurle qu'il me rende mon argent. Ce faux-cul dit que ce n'est pas lui alors qu'il est le principal complice, je l'empoigne de plus en plus violemment, un autre complice essaie encore de s'interposer mais recule devant ma fureur. La rue entière doit m'entendre puisqu'un policier arrive rapidement, et comprend rapidement ce qui s'est passé malgré mon espagnol très limité. S'ensuit un tour en voiture pour essayer de voir le pickpocket, trois heures au poste où je dois expliquer moi-même aux policiers qu'ils doivent regarder dans le portable du complice arrêté. Ce salaud joue les parfaits innocents et je ne comprends pas pourquoi les policiers sont aussi tendres avec lui, alors qu'une pression plus forte aurait abouti à plus de renseignements.
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Je rate donc mon bus, et repart avec une semi-promesse des policiers de retrouver une partie du larcin : de l'argent, le billet de bus, et une clé USB assez chère. Pas la fin du monde donc, je n'ai pas perdu mes papiers ni l'importante somme d'argent que j'avais retirée l'après-midi. Mais beaucoup d'adrénaline et de frustration.
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Les policiers avaient l'air d'être honnêtes et de travailler sérieusement sur mon cas, mais tout le monde m'a assuré que je ne devais rien attendre d'eux, qu'ils se serviraient de toute façon s'ils retrouvaient quelque chose. En conclusion : il fallait que ça arrive, je peux maintenant dire "ça c'est fait". Mon principal regret est de ne pas avoir abîmé la petite face de faux-cul du complice, avant que le policier n'arrive. Le prochain, s'il y a, paiera pour deux.
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Le lendemain j'entame une négociation serrée pour obtenir gratuitement un nouveau billet de bus, et j'obtiens gain de cause malgré mon mauvais espagnol. Je termine ce mauvais séjour par une petite après-midi de visite dans le centre-ville sécurisé, et je pars soulagé vers Huaraz, accompagné de Robin, un canadien aussi accueilli chez Abrahan, et tout aussi agacé de cet accueil ambigu, après seulement une journée.
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Ouf, les mauvais moments aussi ont une fin, et l'étape suivante s'annonce à la fois plus calme et plus belle.
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¡ Hasta luego !
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9 commentaires:

  1. salut Nico
    j'avoue que je te lis depuis le début du voyage bon d'accord j'ai loupé quelques étapes parce que moi aussi je suis partie en vacances mais tout de même je dois dire que je prends un grans plaisir à te lire et j'ai l'impression de voyager en même temps que toi. Sinon une question me taraude: comment ça se passe dans la tête quand on voyage seul?
    Mélina

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  2. Salut Nico, Félicitations pour ton attitude héroique envers ces malfrats ! mais bon careful careful. bonne continuation! Vianney

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  3. Salut Frangin !
    Woaw, un vrai suspense que tu nous a fait là, j'en revenais pas de la détermination que tu as eu et je croyais déjà à une Happy End héroïque... Au moins on a pu apprendre que ceux-là, on peut encore leur faire "peur" et espérer leur donner une leçon...

    Faut croire que ca devait arriver tôt ou tard mais j'espère que ca ne perturbe pas trop ton voyage et tes habitudes...

    Attention à toi tout de même hein.. ;-)

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  4. salut ma grosse baleine adoree,
    j'ai bien recu ta carte elle est tres belle. je l'ai accrochee dans ma chambre. C'est bientot la rentrée des classes , je rentre en grande section et peut etre que la rentrée des classes sera bien.
    Au revoir ma grenouille adorée

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  5. salut nico,
    moi aussi j'ai vu des baleines, et des cascades et un pont suspendu mais ce n'était ni au Pérou, ni en Equateur mais au Canada. J'ai vu des caribous et des moufettes et toi en as tu vu ?
    Jeudi c'est la rentrée des classes et je rentre en CE1 et je vais retrouver mes copines.
    C'est super ton blog surtout les photos d'animaux.
    A bientot nico

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  6. @Mélina :
    Comment c'est dans ma tête depuis que je voyage seul ? Ben c'est tout en rose !
    J'ai stoppé une cohabitation qui n'aurait jamais dû débuter, je ne fais plus de concessions, et je ne suis jamais vraiment seul.
    Mais j'ai repris une autre coéquipière française, pour le Pérou, à suivre dans le prochain message ...

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  7. @Héloïse :
    hé baleine toi-même !!! je suis content que la carte soit bien arrivée, il faudra bien toutes les garder ...
    Passe une bonne rentrée en grande section !!
    Plein de bisous ;-)

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  8. @Emilie-Jolie :
    Non ici y a pas de caribous ou de moufettes, il fait trop chaud. Des baleines j'en reverrai sûrement plus tard, en Argentine. Là juste au moment où j'écris, dans l'hotel, y a un perroquet à côté de moi qui parle espagnol, mieux que moi !!
    Bonne rentrée avec tes copines, espèce de crapule ;-)

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  9. Emilie et Héloise2 septembre 2009 à 20:14

    Merci pour tes commentaires rigolos nico.

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