Je suis reparti en Argentine ! Bientôt le nouveau blog ...
__________________ENCORE ET ENCORE DES NOUVELLES VIDEOS ICI !! _______________Tour en moto à Can Pho, Prière des moines bouddhistes ...

dimanche 31 janvier 2010

From Sydney to Melbourne, I'm a lonesome vanpacker

Je prends le métro direction la banlieue, à côté de l’aéroport de Sydney, pour récupérer un van loué pour trois fois rien. Cinq dollars par jour, et l’essence entièrement payée, pour sillonner les routes vers Melbourne, c’est une occasion en or. Je n’ai trouvé personne qui veuille m’accompagner, mais c’est presque aussi bien comme ça. Je vais pouvoir m’arrêter comme et où je veux, et rouler sans fin, seul, le long d’une côte balisée de lieux magnifiques. J’en salive déjà.

Après les formalités d’usage, je me retrouve au volant d’un van bien plus gros que je ne le pensais, et tout confort : cuisine, douche, toilette … Je m’extirpe du quartier de l’aéroport et trouve le chemin tant bien que mal vers la route côtière. Heureusement que j’ai déjà beaucoup roulé à gauche en NZ : apprendre ici, dans cette circulation chargée avec ce véhicule massif, m’aurait rapidement délesté de la caution pour cause de tôle froissée …

Il va falloir faire avec la carte ultra-simplifiée et les informations sporadiques que j’ai collectées avant. Dès le début un détour se propose pour étancher ma soif d’espaces sauvages et de panoramas grandioses, je m’engage dans le Royal National Park. Un petit air de Provence sur ces routes sinueuses… Je fais un petit tour par une belle plage encerclée de parois rocheuses. Pas franchement seul, le parking est plein mais l’endroit est magnifique. Je plonge une tête rapide dans les gros rouleaux et reprends rapidement la route, à travers collines et forêt, et j'arrive au début d’une route côtière splendide, qui longe une plage sans fin et ses rouleaux qui déferlent. J’inaugure la cuisine du van, m’offre un déjeuner en haut de cette falaise qui domine des dizaines de kilomètres de plage, et repars assez vite. J’ai prévu de faire aujourd’hui la moitié des mille kilomètres qui me séparent de Melbourne, pour pouvoir me concentrer sur les plus beaux sites pendant les deux jours suivants.




1 heure, 2 heures, 3 heures, 4 heures de route. Je m’arrête de temps en temps pour faire une photo mais je trace, traversant des petites villes me faisant penser à la Nouvelle-Zélande, voire même plus à l’Amérique : des maisons très simples en bois et sans étage, quelques magasins. Pas de charme particulier mais l’impression d’une vie tranquille et ensoleillée. Je m’arrête une bonne demie-heure pour faire mes courses, et quand je reprends la route, à ma grande surprise il n’y a plus de trafic. Il est 19 heures, la lumière se fait plus rasante, tout le monde est rentré à la maison, sauf quelques vans.

J’accélère un peu, au vu de la distance qui me reste jusqu’à l’endroit où j’aimerais dormir, et je m'enfile de longues lignes droites, longeant des plaines immenses, à l’herbe jaunie, ponctuées ça et là de quelques grands arbres majestueux. On voit quelques bêtes brouter, beaucoup en fait mais elles sont dispersées dans des pâtures dont on cerne à peine la superficie. Quand on pense Australie, on pense souvent outback ou belles plages, mais cette vision plus agricole teintée de jaune n’est pas moins authentique. Les grands arbres créent une carte postale à tous les instants.

Le soleil finit par se coucher, sur un magnifique rouge-orange, et je continue à aligner les kilomètres. Tu as déjà pris des photos en conduisant ? Jusqu’ici moi non plus, mais de temps en temps ça donne un bon résultat ! Comme j’ai du mal à capter une radio décente dans ces espaces reculés, ça me divertit un peu.




Vers 22 heures les yeux commencent à fatiguer, je m’arrête dans une petite ville qui a l’énorme défaut de se trouver à vingt kilomètres de la côte. Mais les panneaux indiquent une autre ville à trente kilomètres, au doux nom de Eden. Tout un programme pour passer une bonne nuit … Encore un petit effort donc et j’arrive à Eden, trouve rapidement la route qui longe la plage, loin de toute maison. A part le bruit des vagues, difficile de savoir à quoi ressemblent les environs, ce qui n’est jamais très bon quand on arrête son van si tard pour dormir, surtout seul. J’aimerais être sûr que je n’aurais aucun problème pendant la nuit, bien que tout me laisse penser que la petite ville est paisible. Il y a un camping pas loin, mais je suis quand même seul sur cette route. Le lendemain matin, je me réveille au bruit des vagues, qui m’ont bercé toute la nuit, et j’ai la récompense de m’être arrêté là : la ville d’Eden est un petit paradis, la plage est splendide, le soleil tape déjà fort.




Quelques locaux font leur marche matinale le long de la plage. Contrairement à la Nouvelle-Zélande, il n’y a aucun panneau d’interdiction, le camping sauvage paraît permis plus ou moins partout. Je pique une tête dans les rouleaux en me demandant si c’est un coin à requins, prends mon petit-déjeuner face à l’océan, teste le confort du van en inaugurant la douche (réellement chaude !), et je reprends rapidement la route. Seulement une cinquantaine de kilomètres, à travers une forêt de type méditerranéen, et j’arrive à Cann River.

Le temps de refaire le plein et de m’acheter un vieux CD de U2 (CD qui ne marche finalement pas et m’oblige à chercher frénétiquement une radio autre que l’équivalent local de France Culture), je prends la route vers Croajingolong National Park, nom bien compliqué à prononcer mais qui cache de petites merveilles. La route devient vite un chemin en terre sinueux au milieu de la forêt, chemin stabilisé mais qui fait trembler le van monstrueusement. Je me demande si je fais bien de m’engager là-dedans avec mon gros van, mais l’objectif est censé être assez proche. Donc je roule, je roule, je ne croise personne, je m’enfonce dans la forêt sans voir le moindre point bleu qui annoncerait l’arrivée imminente sur la plage. Ça monte, ça descend, ça tremble, je fais souffrir le van mais je ne veux pas repartir en arrière après avoir roulé si longtemps. D’ailleurs je ne vois même pas où je pourrais faire demi-tour, avec le char urbain que je conduis.

Au bout de trois quarts d’heure je finis par croiser une famille en 4x4, enfin un peu de vie humaine qui me confirme que mon idée n’est pas totalement folle. Ils me disent que j’ai fait le plus dur, mais il reste encore quinze minutes … que je m’enfile donc avant d’obtenir ma récompense : j’aperçois l’océan, ses rouleaux qui déferlent furieusement, des dunes gigantesques, et la Thurra River qui se jette ici. Et je découvre un camping paradisique, sous les arbres. Les gens qui y campent sont hors du monde, à au moins cent mètres les uns des autres, ils se font une petite vie ici, se baladent à vélo.




Je traverse le camping et pousse jusqu’au bout du chemin. Petite balade sur la plage, sur les rochers, photos inévitables pour capter la sauvagerie de l’océan, le long d’une plage interminable et sur fond de dunes impressionnantes. Après une petite discussion avec une mère australienne (décidément très cool ces australiens, ils parlent avec tout le monde sans se poser de questions), je renonce à marcher jusqu’au phare par peur de manquer de temps, mange rapidement face aux vagues et repars. Deux heures de conduite plus que remuantes et pas très rassurantes pour très peu de temps sur place, mais c’est la contrepartie de cette location quasi-gratuite : on ne me donne que trois jours pour arriver à Melbourne. J’ai quand même vu ce que pouvait être une plage très isolée, au bout d’un Parc National splendide, et un certain mode de vie à l’australienne.

Je roule encore trois heures et arrive à Lakes Entrance. C’est une petite ville touristique qui marque la rencontre de l’océan avec un énorme réseau de lacs, les Gippsland Lakes. A ce croisement se trouve aussi une plage interminable appelée Ninety Mile Beach … comme à l’extrême nord de la Nouvelle-Zélande sauf qu’ici la plage est pentue et en sable mou, donc pas question de rouler en bus. Mais inutile de dire qu’on en distingue pas le bout. Je n’ai pas trop le temps de faire un petite croisière sur les lacs, je me contente d’une longue pause internet pour réserver l’hôtel du lendemain à Melbourne (quel "bonheur" de voyager en Australie en haute saison, il faut tout réserver, tout penser à l’avance ou presque … je déteste organiser mon voyage !). Une pause café en contemplant les cygnes noirs qui passent l’essentiel du temps la tête sous l’eau, quelques magnifiques vues sur les hauteurs de la ville, et je repars pour de longues heures de conduite pour atteindre Toora au crépuscule. Cette petite ville se trouve juste avant Wilson’s Promontory, un parc très réputé à trois heures de Melbourne.

Je trouve une petite route en terre qui se dirige vers le bord de mer, hors de la ville, et m’arrête sur un petit parking au bord d’une réserve d’oiseaux. Pas sûr que j'aie le droit de dormir ici, mais aucun panneau ne dit le contraire, alors je tiens mon argument en cas de visite non-amicale. Je me retrouve encore seul au milieu de nulle part, dans mon van, dans un endroit qui doit être beau mais que je cerne mal pour être arrivé dans l’obscurité. Enfin je capte une bonne radio et je me fais de la compagnie en écoutant les commentaires du tennis à Melbourne et en me préparant une petite bouffe. Toujours content d’être seul, mais j’avoue rester très attentif au moindre bruit à l’extérieur (maudit van qui ne veut pas rester silencieux et me donne de fausses inquiétudes !).




Et après une excellente nuit dans mon grand lit au fond du van, j’ai encore une fois la récompense absolue : la réserve est magnifique, plusieurs espèces d’oiseaux barbotent dans l’eau, des oies volent en V, une bande de petits oiseaux très vifs tourne sans relâche dans le ciel. Il n’y a pas un souffle de vent, pas une ridule sur l’eau. A peine réveillé, j’assiste au lever du soleil avec ses teintes oranges. Au fond, de l’autre côté de la baie, Wilson’s Promontory et ses montagnes. Je suis toujours seul mais je vois un 4x4 et sa remorque de bateau, vide. Apparemment des gens ont mis à l’eau très tôt et je n’ai rien entendu. Une douche rapide et je m’en vais dès 7 heures du matin, quand même pas certain que j’avais le droit de dormir ici. Je roule jusqu’à Foster où j’enfile un rapide petit-déj, puis je roule jusqu’au parc. La vue alterne entre la baie au loin et les pâtures vallonnées, vertes ou jaunes, où broutent de nombreuses vaches. A l’entrée du parc, personne au guichet pour faire payer, mais route grande ouverte. Je ne me suis quand même pas levé à 6 heures du mat’ pour attendre ici qu’on veuille bien me faire payer ... oups je suis entré !

La route est d’abord assez plate, au milieu d’une sorte de maquis. Je croise quelques kangourous sur le bord de la route, qui observent étonnés mes manœuvres en van pour les approcher et prendre une meilleure photo. Puis la route s’élève vers le premier sommet, toujours au milieu d’une végétation hyper dense faite d’arbustes touffus. Au-dessus de ce maquis planent les corbeaux. Je bascule de l’autre côté et découvre l’océan. Je devine des petites plages, des criques bordées de rochers polis par l’eau, quelques îlots au large. Tout un périmètre est carbonisé, il y a sûrement eu un grand incendie l’année passée, mais l’endroit reste magique, d’un calme implacable. De rares voitures passent. Un corbeau fait des vocalises, perché sur une branche dégarnie au-dessus de moi.




Je m’arrête tous les cent mètres pour prendre des photos et pousse la route jusqu’à Tidal River, où je découvre toute une vie humaine que je n’avais pas soupçonnée : un camping, un ou deux restaurants. Les gens se promènent en vélo. Pour la plupart d’entre eux ils émergent, il n’est encore que 9 heures. Un canapé trône royalement au bord de la route, devant une tente, squatté par un jeune campeur qui ne paraît pas bien frais du jour.

Tiens c'est bizarre, toutes les voitures arborent un beau badge sur le tableau de bord. Les bureaux étaient fermés à l’entrée du parc et la route grande ouverte, mais je n’avais peut-être pas le droit d’entrer. Je ne traîne donc pas sur le parking et repars sillonner le parc sur des routes plus désertes, profitant de la lumière changeante pour reprendre des photos déjà prises. Je finis par ressortir du parc, forcé. Melbourne m’attend …

Une longue pause au bord de la route pour vider le frigo et tout laver, je reprends la route et arrive aux abords de Melbourne deux heures plus tard. Pas de chance l’autoroute devient payante avec interdiction de payer au péage ( ?!?), je dois donc sortir et m’engager dans une rue embouteillée de Melbourne, avec mon van encombrant, sans co-pilote pour m’aider, avec une carte ultra-simplifiée pour trouver le loueur de vans. Pas fier … Un moment je me retrouve même dans le centre de Melbourne alors que le loueur est en banlieue. Je finis par m’en sortir et trouver le loueur, et je rends le van sans mauvaise surprise.

Je prends le bus pour rejoindre l’hôtel backpackers hors de prix que j’ai réservé. Le chauffeur se rappelle 15 minutes trop tard que je lui ai demandé de m’arrêter à un certain endroit … c’est parti pour une longue marche, sans carte, avec mes 20 kilos de bagages, dans une certaine moiteur. Comment arriver dans les meilleurs conditions …

L’hôtel Urban and Central est très réputé, et c’est vrai qu’il est un niveau au-dessus de ce que j’ai vu, très fonctionnel. Mais situé en banlieue (proche), sur une avenue absolument laide, au bord d’un pont-autoroute où défilent les voitures sans arrêt. Comme tous les hôtels, c’est une vraie agence de tourisme, les murs sont pleins de posters faisant la pub pour les tours organisés, même dans les chambres (une différence avec l’Amérique du Sud : ils ne prennent pas de commission sur le client, et le prix n’est pas gonflé par l’hôtel). La cuisine est un vrai champ de bataille, et le bar livré à des jeunes braillards qui font la fête à la manière anglo-saxonne : en faisant beaucoup de bruit et en buvant tout le temps. Le tout est très impersonnel, et pour tout cela je paie un tiers de plus qu’à Sydney qui était déjà un des plus chers. Ça c’est l’effet Australian Open ! Le tournoi de tennis vient de démarrer, et tous les hôtels gonflent leurs prix.

La priorité de mon premier jour de visite à Melbourne est donc d’en trouver un autre, et accessoirement de faire un petit tour du centre. Je ne sais dire si j’ai des attentes trop hautes, ou si je suis mal embouché ce jour-là, mais je suis un peu étonné de trouver une ville très bétonnée et pas très belle, alors que j’ai eu de très bons échos. J’ai beau me promener dans les rues qui m’ont été recommandées, je vois bien quelques façades stylées mais rien qui donne un vrai charme et une âme. Ceci dit, l’attrait d’une ville ne dépend pas que de sa beauté et de quelques rues qui donnent envie de flâner, la vie et l’énergie qui s’en dégagent comptent aussi pour beaucoup. J’ai quelques jours pour passer outre cette première impression et trouver l’âme de Melbourne...




En attendant je vais à Federation Square, une place conviviale bien que toute en béton. Elle est noire de gens, jeunes voyageurs surtout, qui s’assoient par terre devant le grand écran géant pour regarder le tennis tout en surfant grâce au wifi gratuit. Le Melbourne Park, avec ses deux courts principaux Rod Laver Arena et Hisense, est à 500 mètres à peine en suivant la rive de la Yarra River. Ambiance cool donc sur Fed Square, si on supporte de s’asseoir plusieurs heures sur le béton, sous le soleil brûlant de Melbourne. Mais pour un wifi gratuit et rapide, en regardant Tsonga jouer, on est prêt à ça. Partout autour de moi, j'entends parler allemand et français ... ah et un petit peu anglais aussi.

Avant de rentrer dans mon hôtel pas marrant, je trouve un autre hôtel pour backpackers un peu moins cher et qui a encore des lits libres, dans le centre. Du genre défraîchi mais à l’ambiance plus chaude, ça me suffit pour tenter le coup et réserver pour le lendemain. Soirée tranquille à l’hôtel, je rencontre Loïc, jeune parisien qui voyage quelques mois ici et essaie de travailler, comme des milliers d’autres jeunes backpackers. Avec un allemand de notre dortoir, nous descendons quelques pichets dans le bar de l’hôtel, sur fond de karaoké infâme et de vociférations des fêtards. Le style bourrin habituel en milieu anglo-saxon …

Loïc serait peut-être intéressé à parcourir la Great Ocean Road avec moi, contact à garder donc, bien que je quitte l’hôtel le matin suivant. Je checke-out, marche vers le centre et checke-in dans l’autre hôtel. Ambiance glandouille dans les vieux canapés du lounge. Mon dortoir est pour le moins dense en chaleur humaine, cinq lits superposés dans vingt mètres carrés, à peine la place de poser son sac à dos, pas de casier pour les affaires de valeur, les tramways qui passent sous la fenêtre. Du bonheur en barres.

Je repars pour un tour dans le centre, à la découverte de Chinatown, de petites ruelles vivantes et bien cachées, des galeries qui relient deux rues. Je prends le vieux tramway circulaire pour avoir une vue rapide des quartiers qui pourraient m’inspirer. On progresse, on progresse, mais c’est encore bien gris. J’atterris encore sur Fed Square pour voir la fin d’un match et reprendre ma dose quotidienne de wifi : je dois organiser mes jours à venir en Australie et mon départ prochain en Asie. Je cherche notamment une relocation de van pour la Great Ocean Road, mais les propositions restent désespérément incompatibles avec mes dates.




La nuit tombe vite, le match de Tsonga se termine finalement tard et je rentre à l’hôtel avec l’intention de cuisiner un peu. Erreur, enfin utopie plutôt. Le salon est plein de monde, ça gueule de tous les côtés, la musique à fond, et la cuisine est immonde. Personne ne lave rien ou presque, le matériel est déglingué, même faire des pâtes est compliqué. J’ai peut-être fait une erreur en voulant économiser quelques dollars par nuit. Je dors tant bien que mal dans le dortoir surchargé, et me prépare mentalement à y passer plusieurs nuits. Après plusieurs mois de voyage, à dormir dans les dortoirs, on finit par s’habituer à (presque) tout, mais là c’est un peu rude, d’autant que je n’ai jamais payé aussi cher.

Le lendemain est encore un jour bouillant. Après un petit tour à l’expo AC/DC dans le bâtiment bizarre de l’Arts Centre, je saute dans un tram pour St Kilda. C’est un quartier excentré, très beau avec ses maisons au style mi-colonial mi-victorien, et c’est surtout LA plage de Sydney à quinze minutes du centre. Alors que revoilà … Tess et Lorraine ! Deux des trois irlandaises délurées que j’avais rencontrées à Bariloche en Argentine, il y a plus de deux mois. Elles ont décidé de se poser à Melbourne pour un long moment avant de poursuivre vers l’Asie, et cherchent du boulot. Laura, la troisième, travaille comme une esclave à Adélaïde, mais une quatrième irlandaise, Caroline, la remplace.

Elles me proposent de squatter dans le mini-appartement qu’elles louent dans le quartier, près de la plage. Yesss, ça ne se refuse pas, je vais pouvoir quitter la jungle des backpackers et économiser un peu, et c’est vraiment bon de retrouver des voyageurs croisés plus tôt. Avant de rentrer à l’hôtel, où je dois quand même purger une nuit de plus, je fais un tour de la plage, observe le ballet des kite-surfs sur fond de gratte-ciels. Kite-surfs qui me tentent bien mais me feraient encore très mal au budget, j’attendrai le Vietnam …




Je rentre donc à l’hôtel et rencontre un écossais qui est lui aussi lassé des autres anglo-saxons qui beuglent et assimilent le voyage à sortir et boire le soir, pas que le soir d’ailleurs. Il y a donc des anglo-saxons qui regrettent cette ambiance bourrin, mais une minorité quand même. Le lendemain matin je checke-out de mon hôtel avec un plaisir non dissimulé, mais décide de passer la journée dans le centre, sur Fed Square entre autres, avant de rejoindre les copines irlandaises à St Kilda. C’est lundi, on voit à nouveau les jeunes cadres en tenue de boulot arpenter les rues vers leur tour, de temps en temps j’oublie presque qu’il y a une vie normale, que des gens travaillent …

Recherche effrénée d’une relocation de van vers Adélaïde, pour finalement réserver un tour organisé de la Great Ocean Road. Petit tour à la National Gallery pour regarder une vidéo bizarre montrant des top-models en bikini scier des planches de surf dans une chambre luxueuse (l’art est souvent … impénétrable). Et je monte en haut de la Eureka Tower, une des plus grandes tours de l’hémisphère sud, pour un panorama à perte de vue sur Melbourne, Philip Bay, et les environs. On peut même voir l’intérieur de la Rod Laver Arena pendant un match de l’Open, en fait on voit un carré de 200 spectateurs sagement assis mais on ne voit pas les joueurs.

Je rejoins enfin St Kilda et le mini-appartement de Tess et Caroline. Lorraine squatte aussi puisqu’elle revient de Tasmanie, elle prend le sofa, je prendrai donc … le sol, avec pour seul matelas la petite épaisseur de mon duvet. M’en fous, même comme ça et à quatre dans quinze mètres carrés, je suis mieux que dans le backpackers, et les filles m’accueillent vraiment gentiment.

Le lendemain nous sommes le 26 janvier (info retrouvée grâce à une petite enquête, c’est pas si simple de savoir quel jour on est), et le 26 janvier c’est Australia Day, la fête nationale quoi ! Pas irlandaises pour rien, les filles chargent leur sac de bouteilles pré-mélangées, et pour changer on part vers Fed Square. C’est bondé de gens qui regardent soit le tennis soit le spectacle de rue, ça chauffe méchamment sur le bitume brûlant de Fed Square. Mais à part le tennis, il n’y a rien de spécial. Ben on va regarder le tennis alors ! En cachant les bouteilles puisqu’il est interdit de boire dans la rue. Fed Square se remplit petit à petit, notre petit carré de faux gazon aussi, la promiscuité règne mais l’ambiance est plus que sympa, on discute tour à tour avec les australiens, néerlandais, allemands qui s’assoient un moment On alterne entre le grand écran à l’intérieur et celui à l’extérieur, entre le tennis et un concert mou-du-genou et à la mise en scène pseudo-comique. Direction le pub d’à côté pour poursuivre la soirée, et un triple feu d’artifice vient conclure cet Australia Day. Retour en taxi à St Kilda et nuit dure sur le sol.

Le lendemain Tess et Lorraine ont des billets pour aller voir les quarts de finales en journée, mais vu le prix et comme Tsonga ne joue que le soir, je décline l’offre et repars pour une journée utilitaire et glandouillarde … sur Fed Square. Mon séjour à Melbourne se sera presque résumé à cette place, mais ça fait du bien de se laisser aller.

Je retrouve les filles le soir, rougies alors qu’elles étaient assises dans la partie ombragée du stade (pas irlandaises pour rien, sur ce coup là aussi). Le lendemain je les quitte au petit matin pour deux jours sur une des plus belles routes australiennes, deux jours de décors magiques, la Great Ocean Road !
(là normalement comme dans les vieux feuilletons, l’image s’assombrit progressivement pour marquer la coupure)

See you guys later !
-
-

12 commentaires:

  1. salut p'tit gars, on a cru etre site sur ton message precedent dans la categorie des danseus de tango en pompes rando, on croit que tu parles de nous certainement!!!! pour te repondre, oui on te lis tj et ca rend un p'tit peu nostalgique tt ca. aie aie aie, c est la rentree demain, apres une annee de dingue 2009, on reprend le chemin du boulot. alors profite au maximum encore et encore. bientot l asie, une tout autre culture et des visages qui marquent. a plus traveler

    RépondreSupprimer
  2. @les boulets :
    yep c'etait vous les danseurs sensuels en pompes de rando ! enfin je vous ai pas vus...
    Une tonne de courage pour la rentree alors !! Lire ca et me dire que ce sera mon tour un de ces 4 me fait flipper. Oui je sais j'ai le temps mais je vois plein d'autres copains de voyage rentrer chez eux aussi ...
    Au moment ou j'ecris ca je suis a l'aeroport de Sydney et je vais prendre mon vol pour Hong-Kong, et dans 2 jours le Vietnam, je sais deja que ca va etre magique ... Allez, encore plein de courage pour vous et vivement ce soir, le prochain week-end, le prochain voyage ...

    RépondreSupprimer
  3. Ayers rock, tu l'as fait ??? Ca c'est un put... de lieu mythique, alors... tu l'as fait ????

    RépondreSupprimer
  4. bonjour mon kokoala adoré, est ce que tu as vu des
    koalas , il parait qu'il y en a tout plein en Australie? C'est vrai ? J'ai bien recu ta carte de l'ile de Paque. Quand est ce que tu m'envoies un koala d'Australie ou un kangourou.
    Gros bisous mon koala mouillé

    RépondreSupprimer
  5. Yo Nico,
    ça c'est du trip, nom de Dieu, une goinfrerie même !
    Un prof de Français en seconde nous avait exposé la théorie du bonheur universel : pas le mien ni le tien mais le BONHEUR universel.
    Sa définition était : le bonheur c'est ce que l'on se rend compte qu'on n'a plus une fois qu'on l'a perdu !
    un peu raide, pessimiste peut-être, mais si on en a conscience, une vrai occasion de savourer l'instant présent.
    Je savoure le tien et te remercie une nouvelle fois de nous faire part de cette si belle aventure.
    En plus c'est même pas moi qui devrai affronter le retour sur terre (et Dieu sait qu'elle est basse !)
    @+
    Picardia Pawaaaa

    RépondreSupprimer
  6. @François (mais je te dis que je l'ai retrouvé ton prénom, tu peux à nouveau t'en servir !):
    Non je n'ai pas fait Ayers Rock (Uluru de son vrai nom), c'est un grand voyage pour juste un rocher et j'avais peur qu'il fasse trop chaud. Pour la prochaine fois ...
    @ +

    RépondreSupprimer
  7. @Héloïse :
    oui j'ai vu des koalas, tu les verras bientôt dans les photos !
    et on va voir si le facteur australien est plus rapide que le facteur de l'île de Pâques ;-)
    gros bisous mon petit kangourou bondissant !

    RépondreSupprimer
  8. @Picardia Pawaaa :
    y a du vrai ! comme je l'écrivais dans un article précédent, l'émotion du souvenir est malheureusement plus forte que l'émotion du moment présent, surtout dans des lieux mythiques qu'on a trop attendus. Mais je peux te dire que les 2 matins consécutifs où je me suis réveillé dans des endroits idylliques, j'ai bien réalisé ...
    @ +

    RépondreSupprimer
  9. Coucou Nico,
    Bah, Melbourne un peu décevant visiblement, mince...
    Sinon oui, je pensais en effet - compte tenu de l'expression que tu avais utilisée - que tu allais davantage vers l'est & vers l'intérieur. Mais l'Asie t'attend & tu sembles quant à toi, en attendre beaucoup aussi !
    A bientôt sur la toile alors !! Bise.
    PS : tu as renoué avec ton petit carnet ?? Si ça n'est pas le cas, je t'y encourage, si si si !!!

    RépondreSupprimer
  10. @Céline :
    Bonne ambiance à Melbourne, mais pas exactement ce que j'attendais. C'est toujours le problème quand on entend trop parler d'un endroit, on s'en fait une idée fausse. Enfin j'y ai quand même passé des moments sympas.
    Oui l'Asie m'attend, je suis à Hong-Kong pour 2 jours, et demain le Viet-Nam !!
    Oui je renoue doucement avec mon carnet, c'est une discipline difficile à tenir, et que j'avais perdue.
    Biz

    RépondreSupprimer
  11. Salut Nico, merci de nous faire partager tes moments, ca fait du bien de s'évader un peu !!

    Sur tes ressentis/émotions de backpacker, je me demande s'il n'est pas préférable de ne jamais se documenter sur les pays que l'on visite; la surprise, la claque dans la gueule que l'on se prend lorsque l'on est en admiration en sera plus forte. Les lieux les plus connus ne sont ils pas ceux qui nous apportent le plus de deception ?
    Vivement le backpacking dans l'espace ;-)

    Et donc la quète du bonheur du backpacker ne serait accessible qu'aux incultes ?

    Une discussion à poursuivre autour d'une bouteille de Whisky ;-)

    Ciao Nico

    Vianney

    RépondreSupprimer
  12. @Vianney :
    Ben si complètement, ça a marché surtout pour l'Equateur. Mais la meilleure source d'information, c'est les autres backpackers, et il est difficile (et pas souhaitable) de l'éviter. Je vais essayer de boucher mes oreilles pour l'Asie ...
    merci & @ +

    RépondreSupprimer

Merci d'utiliser l'option Nom/URL et non Anonyme, pour renseigner ton nom ;-)